Sans Compassion
Où est-il passé ce beau sentiment ?
Celui qui fait que l’on va vers les gens.
Celui qui, contrairement à l’empathie, ne se nourrit pas dans le miroir du cœur mais dans l’ouverture d’esprit.
Ce truc, né dans la bienveillance, qui fait qu’on ne peut pas se regarder souffrir en chien de faïence.
Individu individualiste, œillères et masque bien positionnés, l’Homme moderne avance dans la seule conscience de son plaisir assouvi, aveugle ou ignorant de ce qu’il aura couté.
Récompensé par son obéissance plus que pas son humanité, il profite avidement de sa petite récompense durement gagnée. Et si par malheur un autre vient lui imposer sa faiblesse, son triste sort ou sa tristesse, alors il tourne la tête.
Surtout, ne pas troubler la fête !
Surtout se convaincre que le malheur des autres est moins grave, qu’il est peut-être même mérité, pour pouvoir continuer à avancer sans entraves.
Se donner bonne conscience, plutôt que de chercher à comprendre ; choisir un camp et, sans pitié, le défendre.
Où est-il passé ce beau sentiment ?
Celui qui fait que l’on ne reste pas indifférent au malheur des gens.
Que l’on ne tourne pas la tête, que l’on ne passe pas son chemin,
Celui qui fait que l’Homme se construit un plus beau destin.
Je le cherche, en vain.
Crédit PHOTO : le talentueux Pawel Kuczynski