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16 Mar 2021

Jusqu'à quand ?

Ce matin, comme chaque mardi, j’ai emmené mon fils de 20 ans à l’arrêt de bus pour qu’il se rende à l’association d’aide aux réfugiés où il effectue un service civique depuis Janvier. Travail au sein de l’association la semaine, petit boulot à la caisse du supermarché de notre ville le week-end, quelques potes et sa petite amie durant son jour de repos... Je suis heureuse qu’en attendant de pouvoir se réorienter en septembre en sociologie, il puisse continuer à côtoyer le monde chaque jour, à réfléchir aussi, en échangeant avec des personnes au parcours moins lisse que ceux qu’il a pu croiser jusqu’ici. Malgré cela, mon fils est comme tous les jeunes de son âge, il se questionne. Passionné de philo, il lit beaucoup et se demande de quoi sera fait son avenir.

"- Est-ce que tu crois que la baisse du niveau de vie, quelle que soit la profession que l’on exerce, est une fatalité ? " m’a t-il demandé alors que nous approchions de l’arrêt de bus.

J’ai réfléchi :

"- Tu sais, pour commencer, une société qui se construit exclusivement sur la consommation ne peut pas te donner de bons critères quant à ce qu’est un niveau de vie acceptable. Depuis 70 ans, nous vivons dans l’illusion d’un schéma de vie qui devrait permettre à chaque génération de consommer plus que la précédente. C’est ainsi que, désormais, on mesure l’évolution d'un peuple : pas sur son accès à la culture, à la connaissance ou à son aptitude à développer des solutions pour rendre la vie meilleure. Non. Aujourd’hui, réussir, c’est gagner plus et dépenser plus que le voisin. Mais de quoi as-tu besoin pour vivre ? De nourrir ton esprit, ton cœur et ton corps. Pour le reste, à toi de voir si une voiture, une villa de 200 m2, une piscine ou une TV connectée font de toi quelqu’un de plus « riche ».

- Effectivement, m’a- t-il répondu. Mamie raconte toujours que sa mère lui disait que la richesse, c’est quand on peut payer ses factures.

- Oui, un travail doit nous permettre de vivre décemment, c'est certain. Mais il y a autre chose, ai-je poursuivi. Il existe un autre phénomène, plus récent qui montre à quel point il est urgent de se faire une image différente de notre avenir. Depuis un an, à cette société de consommation s’est greffée une volonté politique et sociale tournée vers le passé. Depuis un an, et de façon totalement incroyable, nous avons, pour la première fois, décidé de privilégier officiellement la santé des plus âgés à l’emploi des jeunes, à l’éducation des jeunes, à la planète dans laquelle vivrons les jeunes. Or quel parent s’occupe de lui avant de s’occuper de ses enfants ? Quel état s’occupe de ses ainés avant de se préoccuper de ses jeunes ? Voilà le paradoxe d’une société qui était sur le point de laisser mourir tous ses anciens à l’EPHAD et qui, d’un coup, en fait le leitmotiv de chacun de ses actes et de chacune de ses lois !

On meurt davantage et plus vite de la pollution, du chômage, de la solitude, de la pauvreté, que du COVID ; en privilégiant la santé à toute autre chose, on a laissé se déployer d’autres maladies, bien plus graves, et qu’un vaccin ne suffira pas à éradiquer.

- C’est vrai... C’est le monde à l’envers, m’a- t-il répondu songeur. Vos grands-parents ne pourraient pas y croire...

- Non, continuai-je. Et, crois-moi, moi non plus je ne veux pas y croire ! Mais pour en revenir à ta question, je ne crois pas en la fatalité. Je crois par contre que les histoires que l’on se raconte finissent par devenir notre réalité. Alors pour que les choses changent, il faut changer d’histoire. Si tu sais réinventer un métier, y mettre de la nouveauté, l’exercer sans miser sur un système mais sur ta vision, alors il n’y a pas de raison que tu sois plus « pauvre » que la génération précédente. Mais encore faut-il oser réfléchir hors des sentiers battus et ne pas avoir peur de prendre certains risques. »

Nous nous sommes quittés à cause du bus qui arrivait, en nous promettant de reprendre cette discussion lors d’un déjeuner en plein air dans la semaine. Je l’ai remercié pour cet échange et l’ai embrassé tendrement.

C’est bien décidée à ne me laisser emporter, ni par une politique du martyr, ni par une politique de l’autruche que je voulais bloguer aujourd’hui. Pour marquer le coup, et peut-être aussi les esprits. Pour que les interdictions ne deviennent pas une habitude, pour que la jeunesse reprenne sa place et que la vie reprenne son cours, avec cette maladie comme avec le Sida, ou le Cancer ou la Famine, dont les morts mériteraient tout autant de faire la une des journaux.

Et à la question « jusqu’à quand» je répondrai : certainement jusqu’à ce que nous en ayons décidé autrement...

Bonne semaine à tous . Le bisou

07 Mar 2021

Animal Cosy

Aujourd’hui je vais vous parler d’une histoire courte, une histoire que j’ai écrite pour  « Sang pour Sang thriller mais pas que », un recueil pour lequel 13 auteurs ont fait don de leur plume au bénéfice du financement d’une partie du Salon Sang pour Sang thriller qui, sauf dictature ou fin du monde, se déroulera au mois de septembre 2021 à Longperrier.

Ma nouvelle, qui se nomme « Animal Cosy », est directement inspirée du jeu d’arcade  « Animal crossing » dont vous avez peut-être entendu parler. Si ce n’est pas le cas, et pour faire court, il s’agit d’un jeu dans lequel le gentil chef d’une île digne d’un livre pour enfant, pourvoit de façon totalement égalitaire aux besoins simples de ses gentils habitants. Grâce à leur travail, principalement agricole mais jamais pénible, ces derniers peuvent ainsi gagner de quoi rendre plus confortable leur cottage, tout en ayant accès à quelques loisirs d’extérieur, pratiqués autour de chez eux avec leurs voisins.

Ce jeu a connu un succès sans précédent lors du premier confinement, succès expliqué notamment par son côté extrêmement rassurant au vu du contexte : personnages au physique de bébés animaux, système égalitaire, sécurité des revenus et garantie d'un monde sans aléas, le tout saupoudré du plaisir de consommer pour rendre son nid plus douillet.. Autant dire qu’il y avait là tous les ingrédients pour un best-seller. 

Lorsque j’ai découvert cet univers au travers de vidéos You tube, j’ai immédiatement pensé à en faire le contexte de ma nouvelle. Pour moi, l’écriture n’est jamais un acte innocent et, même lorsque je suis en pleine fiction, la réalité sociologique me rattrape toujours.

Les notions de sécurité garantie par la loi, d’égalité à tout prix, de récompense à la mesure du travail fourni sont séduisantes, mais que deviennent-elles entre les mains d’individus aux aspirations différentes et dans un mode en constant mouvement ? La liberté des uns s’arrête-t-elle là où commence la peur de l'inconnu ? Quelle sorte de liberté une société où tout est prévisible offre-t-elle ?

Je ne vous en dirai pas plus sur mon texte aujourd’hui, si ce n’est que, le suspense et la psychologie humaine qui sont au cœur de tous mes romans, ont aussi été les moteurs de l’écriture de cette nouvelle au décor futuriste mais qui évoque des dilemmes propres à notre époque...  

Le recueil sera disponible dans 2 petits jours mais il est déjà en prévente alors si vous voulez vous faire plaisir et encourager les fées telles que Nadine Doyelle à continuer à promouvoir de nouveaux talents et à organiser de belles rencontres littéraires, alors cela vous coûtera à peine le prix d’un Malabar, en cliquant ici ! et, pour ceux qui préfèrent le papier, la version imprimée ne va pas tarder.

Merci d'avance amis lecteurs, pour Nadine, pour nous, auteurs, et surtout, pour votre curiosité. Le bisou ! <3

 

Image extraite du jeu " Animal crossing " 

22 Feb 2021

Dynamique, faux rythme et projection

Comment vous sentez vous par rapport à votre avenir ?

Je ne plaisante pas. Votre réponse m’intéresse.

Comment vous levez-vous chaque matin ? Qu’avez-vous au fond du cœur ? Quelle est cette flamme qui vous fait dire que la vie vaut le coup d’être vécue même sans contact, sans culture et, pour beaucoup, sans travail ?

Ce rythme de vie dans lequel nous baignons depuis plusieurs mois, organisé autour du travail (que l’on a ou dont on est privé), l’œil sur la montre ou derrière un écran... le tout couplé à un grand nombre d’incertitudes et à un immobilisme forcé... Ce contexte ne peut pas être sans effet sur notre vision de la vie et de l’avenir.

Et même si on veut avoir confiance, le fait de ne pas pouvoir agir, d’attendre une forme de feu vert ou d’autres interdictions sur lesquels nous n’avons aucune prise, influe forcément sur le sens de notre vie, ou plutôt sur son non-sens.

Je voudrais que vous me disiez ce qui vous porte, ce qui vous meut. Ne soyez pas optimiste, si vous trouvez cela ridicule, mais soyez juste respectueux de votre vie, ne vous enterrez pas sans avoir exprimé vos envies, vos rêves !

Je crois que nous avons tous besoin de sentir que nous ne sommes pas parmi une foule attentiste, au cœur d’un désordre peu rassurant. En tous cas, moi, j’en ai besoin !

Face à ce faux rythme, nous pouvons attendre que la vie reprenne « comme avant » (vraiment ? vous y croyez ?), ou bien continuer à agir dans une direction qui nous semble être la meilleure pour nous, sans vraiment savoir ce que cela donnera mais en ayant la conviction que chacun a son rôle à jouer.

Entant que travailleuse indépendante, j’agis quotidiennement pour continuer à faire vivre mon entreprise et à gagner ma vie avec mes compétences et en préservant mes valeurs. En dehors de cet état de « travailleur », j’ai aussi décidé de prendre le temps d’ouvrir d’autres portes et de nourrir ce qui me fait me sentir libre et confiante en l’avenir.

Depuis un mois, je suis partie à la montagne en famille, j’ai ajouté aux associations que je soutiens mensuellement la SPA , car je pense qu’une société qui prend soin de ses animaux prend aussi soin de ses hommes ; j’ai activé mon DIF et commence une formation d’italien au mois de mars ( oui toujours ce rêve de me réveiller en Sicile six mois sur douze ; j’ai demandé à une amie éditrice des contacts pour échanger avec des éditeurs autour de mon écriture et voir ce que cette expérience pourrait m’apporter ; je prends du temps, sur le peu que nous avons en dehors de nos foyers, pour aller voir mes amis, mes parents. Cette dynamique, qui requiert une vraie réappropriation de soi et de son temps, a aussi, insidieusement, libéré ma créativité et ma plume n’a jamais été aussi prolifique...

Ces actions ne sont peut-être pas importantes en soi, mais je les considère, en ces temps tourmentés, comme vitales pour que ma vie ait un sens et aille dans le bon sens.

C’est pourquoi, je vous le demande, et c’est un cadeau que vous me ferez en répondant : qu’est-ce qui ce matin, demain, après-demain, donne un bon sens à votre vie ?

Merci d’avance pour vos réponses et belle semaine à tous

 

 

 

15 Feb 2021

Penser à la marge

Le contexte dans lequel nous vivons ainsi que la nécessité d’adaptation qu’il requiert m’ont rappelé la lecture récente d'un article écrit par un expert du marketing dans lequel il soulevait l’importance des réflexions faites à la marge.

La marge. Ces notes, prises à la volée, à la limite de l’inconscient. En dehors des gros titres, des plans détaillés et des caractères gras qui noircissent les pages, jusqu’à parfois obscurcir le cerveau.

Face à une question ou à un problème, notre mental se concentre autour de raisonnements et de techniques de réflexion expérimentées. Or, pendant qu’il cherche de façon militaire, une autre partie de nous, elle, s’échappe. Tandis que notre conscient s’accroche à une forme de logique, notre inconscient, lui, profite de sa liberté pour s’exprimer.

C’est exactement ce qui se passe lorsqu’un auteur part avec un plan d’écriture puis, une fois devant son clavier, se retrouve à regarder son personnage aller dans des endroits imprévus. À la marge de notre esprit planificateur et travailleur, se trouve cette voix, cette autre vérité qui, pour s’exprimer, ne doit pas se retrouver en première ligne.  

Le monde dans lequel nous vivons nous oblige à organiser, à planifier, à brainstormer, à essorer notre cerveau jusqu’à ce qu’il en ressorte une forme d’évidence. Pourtant, il serait bon parfois de regarder ce qui se passe dans la marge. D’observer nos réactions en dehors des projecteurs ; nos rêves, glissés entre les lignes d’un roman ; nos envies, au détour d’un regard échangé ou d’un battement de cœur.

La bonne idée n’est pas toujours celle qui nait de grandes réflexions. Elle pousse souvent dans son coin, loin des conventions et des règles sociales, loin d’un quotidien automatisé et des réflexes d’apprentissage. À l'abri des regards et des jugements.

Bonne semaine à tous les amis et, à chaque fois que les choses vous sembleront figées, bloquées, pensez à regarder à la marge. Dans cette colonne où vous rangez les choses qui vous semblent futiles ou secondaires : c’est là, tranquillement et en paix, que les choses bougent vraiment, là que votre vérité avance.

08 Feb 2021

Créer chaque jour, créer pour soi.

Contrairement à ce que l’on nous apprend depuis le plus jeune âge, plus les années passent, et plus je suis persuadée que la création, tout comme le bonheur, doit se nourrir de quotidien, plus que d’objectifs. Bien sûr, la vision de l’aboutissement est un moteur puissant, mais elle ne remplace pas l’envie.

Sentir vibrer en soi le plaisir d’agir mène forcément à la réussite, au sens d’accomplissement personnel, alors que l’objectif seul, bien souvent fantasmé, a plutôt tendance à inhiber la créativité, ou bien à la réduire à une étape difficile.

Je viens de passer une semaine loin de tout, durant laquelle je suis parvenue à me libérer de ce jugement dont je vous parle parfois, et qui m’amène à penser régulièrement que mon écriture est un acte vain, sans valeur.

Grâce à la nature et aux miens, je me suis reconnectée à cet espace, tout près du cœur, pour y laisser briller l’envie quotidienne de retrouver les mots, juste pour le plaisir. Cela vous semblera peut-être stupide ou naïf, mais je vous assure qu’il n’est pas toujours facile de reprendre le pouvoir face à un mental puissant ... :)

Tout acte créatif est un acte d’affirmation de soi. Qu’il se fasse de façon totalement libre ou au sein d’un environnement donné, il ne devrait jamais être dépendant de la façon dont on pense qu’il sera reçu ou perçu, mais une chose est sûre : il est toujours à l’image de l’état d’esprit de son créateur.

Cette semaine j’ai retrouvé Antoine et Jack, mon philosophe et son chien. Ces derniers temps, ils étaient là mais un peu trop loin de moi à mon goût. C’est parce que j’ai su abandonner mes peurs et les mauvaises histoires que je peux me raconter parfois, qu’ils sont revenus, vivants, prêts à nourrir ma plume chaque jour...

Moralité : si l’on veut créer, mieux vaut le faire avec le cœur qu’avec la tête !

Bonne semaine les amis et ne renoncez surtout pas à faire battre chaque jour votre cœur !

25 Jan 2021

Je ne fais rien de mal

En même temps que monte la rumeur d’un troisième confinement, je me questionne sur l’aptitude de nos dirigeants à prévoir quoi que ce soit en dehors d’enfermements successifs et d’interdictions qui, s’ils ne visent pas officiellement à nous nuire, ont pour autant déjà atteint ce même résultat.

Et après ce confinement ? Qu’adviendra-t-il ? Combien de temps allons-nous attendre un miracle en attendant de pouvoir vivre ? Combien de temps la jeunesse, les artistes, les restaurateurs... vous, moi, allons-nous encore accepter de rester en apnée, de voir nos libertés restreintes quotidiennement et pour certains, leur vie fichue en l’air, pour, peut-être, sauver une partie infime de la population ?  

Alors que nous savons déjà tous que la maladie ne va pas disparaitre avant longtemps et que les populations à risque resteront les plus exposées, la dimension sociale de la crise, elle, est en tous cas déjà bien réelle, avec des conséquences encore peu exposées mais déjà irréversibles.

Je mesure le risque sanitaire, mais je refuse d’être malade a priori.
Je suis responsable de mes agissements, mais je suis libre de mes choix.

Je ne fais rien de mal.

Et je n’aime pas l’idée que l’on fasse peser sur nous, citoyens, la culpabilité et le poids d’une mauvaise gestion de crise et d’une situation qui nous dépasse tous.
Ni que l’on nous prenne pour des imbéciles en nous faisant croire à une pandémie qui peut se gérer en respectant des listes de produits essentiels, les soldes, Noël ... mais en excluant la pratique du sport, des arts ou l’apprentissage de nos jeunes.

Si chacun doit être responsable de ses agissements face au virus, personne ne devrait se sentir coupable de vouloir continuer à partager, à imaginer, à apprendre, à travailler, à aimer... à vivre ensemble.

Dans toutes les situations il y a toujours des irresponsables. Ne partons pas du principe que la part infime de la population qui niera le risque et agira de façon nuisible justifie des mesures liberticides imposées à tous.

Vous ne faîtes rien de mal.
Vous avez la possibilité de vous informer au travers de multiples sources, de poser des questions et de vous adapter, en toute intelligence et dans le respect des autres et de vous-même.
Rappelez-vous en à chaque fois que vous rentrez à 18H passées, que vous vous autorisez à aller voir un parent en dehors des heures autorisées, que vous ne portez pas le masque dans une rue vide : vous ne faîtes rien de mal. Vous vous adaptez. Vous vivez.    

18 Jan 2021

Intuition

Vous la connaissez peut-être, cette petite voix qui vous dit, allez, fait comme on a dit et après tu verras. Cette petite voix qui vous susurre à l’oreille, tais-toi, c’est la vie et, de toute façon, au fond, tu ne changeras pas.

Celle qui vous serre le ventre, vous coupe le souffle, vous fait transpirer à chaque fois que vous allez là où vous savez que vous vous perdez.

Cette voix de la raison, ou plutôt de la fatalité, qui écoute votre tête faire son petit discours bien rodé.

Les histoires les plus fortes sont celles que l’on croit être vraies et la première est celle de cette petite voix qui vous répète, sans cesse, qu’il faut aller au combat...

...A moins que l’on décide de la faire taire, une seconde, une minute, une heure, ne serait-ce que le temps d’un battement de cœur. Dans ce silence pourrait alors se faire entendre un souffle nouveau. Une envie, des projets et tout ce que l’on n’ose s’avouer. Un monde sans limites où l’intuition serait le seul guide, un moteur infaillible qui nous montrerait le chemin le plus simple, le plus logique.

Voir chaque matin la nature sauvage et préservée partout autour de moi, approfondir mes connaissances en philosophie et les partager, notamment au travers de l’écriture, prendre soin des animaux, travailler avec la jeunesse... Autant d’aspirations vers lesquelles mon intuition me pousse. Dois-je les faire taire par raison ou chercher autour de moi les moyens de mettre ces ingrédients dans ma vie ?

Dois-je faire taire mon cœur ou écouter mes envies ?

Je pose la question mais je sais que ma vérité n’est pas tant dans l’histoire que j’ai construite durant quarante-huit ans, que dans celle que je ne connais pas encore ; que c’est en laissant parler chaque jour un peu plus mon intuition, en tombant un à un les rôles et les masques que j’ai pu endosser, croyant me protéger, que je pourrai écrire la suite de mon histoire, en toute vérité.

Comme le dit la citation qui illustre cet article, le mental est un adversaire de taille quand il s’agit d’écouter ce qui est juste pour nous. Il se nourrit de nos paroles, de ce que nous lisons ou entendons autour de nous, dans les médias. Il est catégorique, veut toujours avoir raison et, pour y parvenir, nous culpabilise à la première occasion.

Pour le faire taire, pas d’autre moyen que de fermer les yeux, de se concentrer sur son cœur et de le laisser nous dire la vérité sur son état du moment, et la nourriture dont il a besoin pour battre pleinement...

Les projets et les envies dont naissent tous les possibles se nourrissent de partages et de discussions dont l’isolement forcé que nous vivons nous privent. Il est important de continuer à faire circuler nos rêves et à pousser les jeunes et les moins jeunes à les exprimer en fonction de leur intuition et non de la triste histoire que l’on ne cesse de nous raconter.

Bonne semaine les amis, faites-vous confiance !

18 Jan 2021

Intuitions

Intuitions

Vous la connaissez peut-être, cette petite voix qui vous dit, allez, fait comme on a dit et après tu verras. Cette petite voix qui vous susurre à l’oreille, tais-toi, c’est la vie et, de toute façon, au fond, tu ne changeras pas.

Celle qui vous serre le ventre, vous coupe le souffle, vous fait transpirer à chaque fois que vous allez là où vous savez que vous vous perdez.

Cette voix de la raison, ou plutôt de la fatalité, qui écoute votre tête faire son petit discours bien rodé.

Les histoires les plus fortes sont celles que l’on croit être vraies et la première est celle de cette petite voix qui vous répète, sans cesse, qu’il faut aller au combat...

...A moins que l’on décide de la faire taire, une seconde, une minute, une heure, ne serait-ce que le temps d’un battement de cœur. Dans ce silence pourrait alors se faire entendre un souffle nouveau. Une envie, des projets et tout ce que l’on n’ose s’avouer. Un monde sans limites où l’intuition serait le seul guide, un moteur infaillible qui nous montrerait le chemin le plus simple, le plus logique.

Voir chaque matin la nature sauvage et préservée partout autour de moi, approfondir mes connaissances en philosophie et les partager, notamment au travers de l’écriture, prendre soin des animaux, travailler avec la jeunesse... Autant d’aspirations vers lesquelles mon intuition me pousse. Dois-je les faire taire par raison ou chercher autour de moi les moyens de mettre ces ingrédients dans ma vie ?

Dois-je faire taire mon cœur ou écouter mes envies ?

Je pose la question mais je sais que ma vérité n’est pas dans l’histoire que j’ai construite durant quarante-huit ans, davantage autour de devoirs que d’aspirations, mais plutôt dans celle que je ne connais pas encore ; c’est en laissant parler chaque jour un peu plus mon intuition et en tombant un à un les masques que j’ai pu chausser, croyant me protéger, que je me suis trop souvent oubliée.

Comme le dit la citation qui illustre cet article, le mental est un adversaire de taille quand il s’agit d’écouter ce qui est juste pour nous. Il se nourrit de nos paroles, de ce que nous lisons ou entendons autour de nous, dans les médias. Il est catégorique, veut toujours avoir raison et, pour y parvenir, nous culpabilise à la première occasion.

Pour le faire taire, pas d’autre moyen que de fermer les yeux, de se concentrer sur son cœur et de le laisser nous dire la vérité sur son état du moment, et la nourriture dont il a besoin pour battre pleinement...

Les projets et les envies dont naissent tous les possibles se nourrissent de partages et de discussions dont l’isolement forcé que nous vivons nous privent. Il est important de continuer à faire circuler nos rêves et à pousser les jeunes et les moins jeunes à les exprimer en fonction de leur intuition et non de la triste histoire que l’on ne cesse de nous raconter.

Bonne semaine les amis, faites-vous confiance !

11 Jan 2021

Humains ? Vous avez dit Humains ?

J’ai lu, ce week-end, deux ouvrages dont la portée philosophique m’a interpellée sur ce qui ferait de nous des êtres dits « supérieurs », et plus particulièrement quand il s’agit de mettre en avant les deux principaux arguments de notre spécificité humaine, à savoir, l’intelligence et la capacité à s’émouvoir.  

Si l’homme peut se prévaloir de ces deux qualités, encore faut-il savoir au service de quels projets elle les met. Car, finalement, ce qui fait la supériorité supposée de l’homme sur toute autre espèce, c’est moins son intelligence intellectuelle ou émotionnelle, que son intuition du bien et du mal et sa capacité, en connaissance de cause, à faire des choix qui engageront sa personne, mais aussi, à terme, l’évolution de toute son espèce.

« Le joueur d’échec » de Stefan Zweig, nouvelle que j’ai lue samedi, s’emploie à nous montrer comment le plus intelligent des cerveaux peut être réduit à néant quand son excellence prend la forme d’une addiction ; mais elle souligne aussi comment l’excellence peut être perçue par la majorité comme dénuée d’intelligence, lorsqu’elle s’appuie davantage sur la mémoire ou l’intuition, que sur la force intellectuelle. Pourtant, mémoriser, c’est éviter de reproduire des erreurs, ce que certains êtres dits « très intelligents » font quotidiennement...

Le second ouvrage, « Genesis » de Bernard Beckett, est un roman de science-fiction traité comme un discours philosophique. Une grande partie de ce dernier oppose une intelligence artificielle et un humain qui a bien du mal à démontrer sa soi-disant supériorité. Le roman se termine par un rebondissement qui met à mal l’idée selon laquelle nos émotions et notre intuition seraient les garantes de l’empathie nécessaire à la survie de notre espèce. Car si l’émotion nous alerte sur ce qui nous fait du bien ou sur ce qui nous blesse, elle ne nous indique pas, à elle seule, ce qui est bon ou mauvais, pour nous ou pour les autres.

Ainsi, et même si je n’ai jamais cru en une forme de supériorité liée à la race ou à une soit- disant intelligence, je crois que l’humanité ne se différencie des autres espèces que par sa conscience de faire le bien ou le mal et de son choix conscient de continuer à faire l’un ou l’autre, malgré tout.

Pour prétendre à être supérieur, l’Homme devrait acquérir une vision beaucoup plus large du monde, lui permettant à la fois d’évoluer en tant qu’individu, mais aussi de mesurer les conséquences de ses idées et de ses actes pour l’humanité ; il faudrait aussi qu’il soit à même de normaliser seul ses émotions, c’est-à-dire capable de les accepter sans se laisser submerger, afin de faire des choix plus justes.

Vous le savez, je suis fascinée par le sens de la vie. Si j’écris, c’est pour comprendre le destin des Hommes et comment le libérer de ces forces intérieures et extérieures qui le condamnent si souvent à n’être qu’une infime partie de lui-même. D’ailleurs, et ce n’est pas un hasard, mon prochain roman mettra en scène un prof de Philosophie, l’occasion pour moi de mesurer ces espaces entre les actes, les mots et les idées qui font l’humanité.

D’ici là, si le sujet vous intéresse, je vous recommande chaudement ces deux ouvrages.

Bonne semaine les amis  

04 Jan 2021

Message de Madagascar

J'ai aujourd'hui envie de partager avec vous un message reçu ce jour de la part d'une association grâce à laquelle, depuis plus de 15 ans, nous parrainons 3 enfants malgaches. Nous avons eu la chance d'aller les voir une fois, il y a 13 ans. Depuis cette visite, la fille ainée de cette fratrie s'est mariée mais les deux garçons ( Corneille et Soloniaina), malgré des conditions de vie assez inimaginables et une mère à la dérive, continuent à grandir et à être suivis par l'association.

En ces temps de désinformation et de pessimisme ambiant, j'ai pensé que ce courrier vous ferait autant de bien qu'à moi. Bonne lecture, bonne journée, bonne reprise ...

"Cher parrain, chère marraine,

En cette fin d'année, nous vous faisons parvenir quelques nouvelles de Madagascar.

Les chiffres annoncés sur la pandémie sont très faibles. Officiellement 251 morts sur 27 millions d’habitants et peu de cas positifs depuis septembre.

Le gouvernement n'envisage pas de vacciner la population et entend poursuivre l’utilisation des remèdes locaux à partir notamment de l’Artemisia.

Les gestes barrières restent préconisés. Après l’alternance de plusieurs déconfinements progressifs, l’Etat a autorisé la reprise de l’ensemble des activités.

Les voyages intérieurs ont repris mais Madagascar reste majoritairement fermée à l'international. L'économie du pays a été très impactée par la pandémie.

Actuellement, une grave sécheresse sévit dans le Sud Ouest de Madagascar où l’Etat, avec l'aide d'ONG internationales, apporte son soutien pour pallier au manque d’eau et de nourriture des populations locales.

A Tana, les familles parrainées ont été accompagnées par l’équipe Mirana sur place, tout au long du confinement grâce à des soutiens alimentaires, enveloppes et fournitures diverses. Elles ne parlent plus de la COVID, même si certaines ont présenté des syndromes grippaux non testés

Des aides aux nourrissons ont été attribuées à certaines familles non parrainées plus démunies.

Par ailleurs, des aides d’Etat ont été distribuées aux plus nécessiteux dans les quartiers mais uniquement pour les familles véritablement identifiées.

L'Équipe Mirana a encouragé l'ensemble des familles à faire les démarches mais sans adresse valide, beaucoup n'ont rien reçu.

Dès l'autorisation de rassemblement en septembre, les deux cantines Mirana à Andohatapenaka et Amboara ont accueilli pendant une semaine environ 160 enfants ravis de se retrouver pour jouer, lire, danser, regarder des films, étudier...et prendre un bon repas.

Les écoles et collèges ont ouvert en Octobre et Novembre. La rentrée universitaire de mars dernier a eu lieu le 2 Novembre.

Pour cette année, l’Etat a décidé l'entière gratuité de la scolarisation dans les établissements publics, ce qui a provoqué une affluence d'inscriptions dans les écoles. L'association a accueilli 50 nouveaux enfants scolarisés dans les écoles privées et publiques qui vont bénéficier de fournitures et de la cantine. Toutes les familles vont recevoir prochainement un soutien pour Noël.

Nouvelles des enfants :

- Soloniaina n'a pas pu débuter ses études de Communication à cause du confinement. L'incendie de sa maison l'a découragé, il a revu ses projets et doit débuter prochainement une formation supérieure de 6 mois pour améliorer ses connaissances en Informatique et langue (français ou anglais) afin de trouver un emploi ds un Call-Center qui embauche actuellement.

- Corneille est toujours chez les Pères, je crois que c'est au centre Energie (mais je n'ai pas refait préciser à Mialy) il est toujours formé pour les métiers basiques de la restauration : plonge, entretien, aide cuisinier... ce qui correspond à ses possibilités actuelles limitées par son handicap et pour envisager (peut-être) un travail dans l'avenir. il n'a pas de bulletin scolaire.

Nous vous remercions de votre soutien. Les enfants, leur famille, l'Equipe à Tana et nous-mêmes vous souhaitons de belles fêtes de fin d'année, en petit nombre bien sûr et n'oubliez pas de prendre soin de vous .

La commission parrainage "

et si vous voulez en savoir plus sur l'association : http://asso-mirana.fr/

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