Blog

19 Sep 2016

Le nouveau visage de l’édition

J’étais hier matin en très bonne compagnie ... Au cœur de Bordeaux, en plein marché aux puces, sous un soleil automnal... et  entourée de cinq irréductibles auteurs gaulois venus présenter et vendre leurs livres à une foule de curieux, chineurs et promeneurs du Dimanche. L’occasion de parler de nos livres mais aussi de papoter avec les passants de notre statut d’auteur indé… Pourquoi Amazon ? Pourquoi l’auto-édition ? En vivez-vous ? Et les librairies dans tout ça ?... Et le travail de l’éditeur ? Les questions qui reviennent sont souvent les mêmes, venant de personnes à qui la petite révolution qui secoue le monde de l’édition échappe souvent...

Vous le savez si vous m’avez lue ici et là, j’ai toujours pensé que l’édition allait subir la même révolution que le monde de la musique (en moins violente car, malheureusement,  on ne pirate pas les livres comme les singles :). Je considère qu’ignorer les nouveaux modes de communication est tout simplement hallucinant et qu’entretenir le public de lecteurs dans un clivage « méchant amazon », « gentil libraire », revient tout simplement à prendre les gens pour des idiots.

Car si on regarde la place de la littérature dans les médias traditionnels, l’évolution des ventes de la presse et le coût des passages télé, qui a encore les moyens d’utiliser les anciens moyens de communication pour se faire connaître ?!  

S’il fallait ignorer la puissance d’internet et des réseaux sociaux, alors aucune entreprise n’aurait plus les moyens de communiquer ! Et c’est bien le problème des petites maisons d’édition. Pas de relationnel, pas de poulains «  bancable », donc pas de presse !  Et même pour les gros, tout cela a un coût (financier et moral) qui limite la prise de risque et la diversité des publications.

Alors que reste t-il aux éditeurs qui n’ont pas les moyens ?
À envoyer l’auteur de librairies en librairies en espérant que cela paiera ? À contacter LA connaissance  qui tient la rubrique culture dans le journal local ?  Croyez-moi, je viens du monde de la communication en entreprise et peu d’entre elles accepteraient de miser sur un road trip  ou une bonne copine pour construire leur notoriété ! :) 

Aujourd’hui communiquer c’est cibler et aller chercher son audience là où elle est : c’est à dire principalement sur le net.( car  je rappelle que tout le monde n’habite pas le coeur d’une grande ville pleine de librairies de quartiers :)… Dans ce contexte, une maison d’édition sans ligne éditoriale, sans valeurs, sans message propre, ne peut miser que sur sa réputation et la force de son réseau de distribution pour exister… mais jusqu’à quand ?

L’édition doit à mon sens, d’une part offrir beaucoup plus de vision stratégique aux auteurs qu’elle veut convaincre  (cibler les endroits efficaces de dédicace, chercher des possibilités d’adaptation cinématographique, travailler une ligne éditoriale claire…) et d’autre part… se préoccuper du net !

Il n’existe pas une seule industrie en dehors du livre, qui n’ait pas pleinement et depuis longtemps, réalisé l’importance des réseaux sociaux et de la vente en ligne... non pas comme seul réseau de vente, mais comme principal vecteur de promotion ! Et si on pense souvent que booknseries est une maison d’édition, c’est peut être parce qu’au travers des serial-lectures et de mon service de conseil en communication individualisé , je fais une partie du travail de l’éditeur…

Alors si, comme nous l’avons souvent dit hier à nos visiteurs,  les auteurs indépendants le sont devenus par la force des choses et grâce à un système de publication en ligne,  aujourd’hui ils sont libres de le rester ! Et c’est sûrement ce choix qui forcera l’édition à changer de visage … 

12 Sep 2016

Rester imprudent dans son écriture

En pleine écriture de mon cinquième roman, je me prends souvent à douter de la façon dont celui ci sera reçu. En effet j’y traite de la question du féminisme, de la parité et de la tendance à en faire un argument politique, un outil commercial, davantage qu’une cause à défendre. J’ai envie de faire réfléchir les femmes sur leur place au sein de la société et je sais que le sujet peut être sensible. Alors jusqu’où aller ? Les lecteurs vont-ils comprendre ? Bref, tout en restant persuadée de devoir aller au bout de ma satire, je doute.
Ou plutôt je doutais . 
Car voilà que, tout à fait par hasard, je suis tombée mardi dernier, au volant de ma voiture, sur l’interview d’une auteure (elle m’excusera d’avoir oublié son nom mais il était moins de neuf heures du matin et j’ai, de toutes les façons,  une mémoire des noms abominable :) dont les mots ont eu sur moi l’effet d’un élixir !

La littérature sert à fortifier, pas à consoler.

Tels furent les premiers propos de l’auteur lorsqu’on on lui demanda si la littérature devait continuer à être diversifiée. Je trouve qu’on ne pourrait trouver plus juste réponse à cette question. Le livre n’est pas là pour nous conforter dans nos opinions, ou nous complaire dans nos émotions du moment. Les histoires sont là pour nous surprendre, nous choquer parfois, réveiller en nous à la fois ce qui nous parle et ce qui nous est inconnu. Comme dans le mythe de la caverne, le livre est là pour nous faire prendre conscience que d’autres points de vue existent, d’autres vérités sont à confronter à la nôtre. Des vérités que nous soupçonnions sans les avoir vraiment nommées… L’auteur n’est pas là pour donner au lecteur ce qu’il attend. Il est là pour lui proposer quelque chose de nouveau , de différent .

L’auteur doit rester imprudent.

Prendre le risque d’aborder un sujet qui dérange, comme l'a par exemple fait  Chris Simon avec son "Mémorial Tour",  donner vie à des personnages qui perturbent, comme ce fût le cas avec mon héros de "La Bascule", ou bien égratigner des mythes comme Mélanie Talcott l’a osé dans Goodbye Gandhi… tout cela fait partie des pentes savonneuses qui rendent notre travail d’auteur intéressant, excitant, même. L’idée de se mettre en danger en construisant une histoire hors des sentiers battus et de la littérature bien classifiée, là réside la vraie liberté de l’auteur… mais aussi du lecteur qui verra ainsi la littérature échapper à la mondialisation des idées et des livres.

Forte de ce constat, je retourne de ce pas à  mon écriture et vous souhaite une bonne semaine !  A noter que Dimanche prochain,  si vous êtes bordelais, je serai ravie de vous rencontrer avec une poignée d’irréductibles auteurs indés au café de la Fraternité, en plein quartier des Chartrons ( Pour en savoir plus sur les auteurs présents, visitez la page de l’événement

 

05 Sep 2016

Voter Mac Kay...ou choisir une vie meilleure !

Hier soir j’ai avalé une soirée Arte /Robert Redford et découvert deux films dont j’ai envie de vous parler tant ses anti-héros m’ont interpellée sur les moteurs de mon écriture !  Deux portraits d’hommes aussi normaux qu’extraordinaires, deux types dont l’utopie va se trouver confrontée au cynisme du monde matériel qui les entoure, les obligeant à choisir entre leurs rêves, leurs faiblesses… et une certaine réalité.

Dans « Electric Horseman » c’est un cowboy, ancien champion de rodéo, amoureux des chevaux et des grands espaces, qui, en fin de carrière, se retrouve contraint à vendre des paquets de céréales lors de shows orchestrés durant lesquels lui et son cheval arborent un ridicule costume orné de guirlandes électriques. Dans «  The Candidate », c’est un avocat défenseur des plus humbles qui accepte de se faire embarquer dans une campagne sénatoriale a priori vouée à l’échec et voit ses convictions mises à mal.  
Deux hommes qui vont se trouver face au choix crucial de choisir entre leurs idées, leurs natures, et les règles du système dans lequel ils évoluent.

Ces hommes ne sont pas des sauveurs de l’humanité. Ils ne sont pas dotés de qualités  hors du commun. Ils ont leurs faiblesses, leurs vices même, leurs passés …  Et en même temps, ils ont en eux la croyance qu’une vie meilleure est possible, et c’est grâce à  cette volonté exprimée haut et fort que, pendant un instant, leur sont ouvertes les portes du possible.
Mais alors qu’ils tentent de donner vie à leurs rêves, le système les submerge, tente de les dévorer. Tout comme Yanis, mon anti-héros dans « Une vie meilleure », qui lutte pour se défaire de l'emprise des femmes qui dirigent sa vie et ont peu à peu détruit son envie de faire le bien autour de lui, ces utopistes ont alors le choix entre essayer de changer les règles, ou s’y soumettre pour ne ne plus avoir à lutter contre plus fort qu'eux...  

Je ne vous dévoilerai pas l’issue de ces deux films, ni de mon livre "Une vie meilleure"  d'ailleurs :) ,  mais si vous m’avez lue jusqu’ici avec intérêt alors je vous les recommande chaudement…

Lors d’une scène de « The Candidate »  Robert Redford ( alias le candidat Mac Kay ) à bout de force, avachi au fond de sa voiture avec chauffeur, répète son discours «  Une vie meilleure, nous voulons tous une vie meilleure »… et plus il le répète plus son ton est cynique, blasé, comique… Il voudrait tellement y croire encore …

…moi aussi… c’est peut être pour cela que j’écris ...

29 Aug 2016

A chacun sa rentrée littéraire !

Ça y est !  On en parlait déjà depuis quelques semaines mais à présent c’est officiel : c’est la rentrée !  Et je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je trouve que la rentrée d’un auteur indé a parfois vraiment un arrière goût de rentrée scolaire. On est heureux de retrouver les amis auteurs, de partager ses créations et ses réflexions estivales … mais on sait aussi qu’il va falloir recommencer à travailler pour trouver de nouveaux lecteurs, et ça c’est un peu plus stressant ! :-)  

Je note cependant avec plaisir que, tandis que les auteurs édités arrivent par wagons dans nos librairies, les auteurs indépendants,  loin de se décourager, semblent chaque année plus motivés pour communiquer sur leurs écrits et bien décidés à se faire une vraie place dans le paysage littéraire de la rentrée.

Oui . L’auteur indé peut exister en pleine rentrée littéraire !

Il faut se rendre à l’évidence, si les auteurs édités sont promus en librairie, il est évident que nombre d’entre eux ne sont pas très présents sur le net, et que le tarif de leurs ebook est souvent très élevé. L’auteur indie lui, à défaut d’occuper les étagères des libraires peut investir avec beaucoup plus d’originalité, de flexibilité et de régularité les réseaux sociaux et les sites de ventes pour animer sa promotion. Quant aux blogueurs, même s’ils sont accaparés par les lectures de rentrée, ils sont de plus en plus ouverts à l’auto-édition (je rappelle que le #jeudiAutoEdition a été créé par deux blogs littéraires : Des Livres et Moi et Au bazaar desLivres) De plus,  écrire le nième article sur un best seller de la rentrée n’est pas forcément ce dont tous les blogueurs rêvent... alors n’hésitez pas à leur montrer ce que vous faites et à leur proposer un pitch de vos œuvres.

Aujourd’hui la rentrée littéraire n’est plus le monopole des uns ou des autres, il faut simplement savoir se l’approprier !     

Pour ma part, l’idée que je puisse contribuer à faire de la rentrée littéraire un moment où chaque auteur trouverait sa place, que ce soit au travers des conseils en communication individuels que je peux donner, ou des évènements Booknseries, me réjouit. 

Alors quelle rentrée littéraire pour Booknseries ?

Eh bien,  septembre sera le mois du lancement de la prochaine serial-lecture avec  Le polar  « Ce sera notre petit secret » de d’Edmondo Pires, pour lequel les inscriptions sont déjà ouvertes
Mais la rentrée sera aussi l’occasion de rencontrer notre serial-auteur Edmondo Pires ainsi que l’auteur de polars Guy Rechenmann lors de la  prochaine soirée Polarn’co, qui aura lieu le 29 septembre à Bordeaux à la Causerie des Chartrons : auteurs, lecteurs,  blogueurs y sont les bienvenus pour venir parler de leurs livres, de leurs coups de cœur, et pour tout simplement passer ensemble une soirée littéraire décontractée.

Deux événements qui, virtuellement ou dans la vraie vie, réuniront  les auteurs et les lecteurs au delà des étiquettes, pour le simple plaisir de découvrir de nouveaux talents, de se rencontrer pour partager leur amour de la lecture et de l’écriture. 

Je compte donc sur vous pour garder l’esprit ouvert et prolonger la fête de l’été par une rentrée pleine de projets, de découvertes et de rencontres  littéraires   Si c’est le cas, venez les partager ici   ! 

22 Aug 2016

Célébrer son écriture

Aujourd’hui c’est le Ray’s Day, (pour ceux qui ne connaitraient pas, le jour de la célébration du livre sous toutes ses formes) mais c’est aussi, et là peu de gens le savent, l’anniversaire du jour où j’ai mis fin à une partie de ma vie d’avant, celle dont je parlais ici dans mon tout premier article blog, pour laisser toute la place à mon site, booknseries.fr et à mon écriture. 

Un an donc que j’ai fait le choix un peu fou de laisser tomber un poste à responsabilité dans une entreprise high tech pour un travail de conseil aux auteurs en freelance et pour l’auto-édition. Certains parleraient d’une prise de risque énorme... Pour ma part, je considère que réalisation de soi rime avec mouvement et qu’il n’y a, dès lors, aucun bonheur possible sans une certaine prise de risques.

Donner une chance à son écriture

J’en parlais cette semaine à un ami qui a pris une lourde décision en se séparant de sa compagne : « C’est courageux » lui ai-je dit. « Beaucoup de gens préfèrent se plaindre et ne pas prendre le risque d’être heureux »
Choisir une nouvelle voie, décider d’écrire un roman, faire de son bien-être sa priorité,  cela n’arrive pas par hasard. Il faut, à un moment donné, admettre qu’il n’y aura pas de bonheur sans cela mais aussi que personne ne peut décider à notre place de passer ce cap là. J’ai lu cet été "Les Visages Ecrasés" de Marin Ledun, un excellent thriller qui montre bien  à quel point les victimes d’un système dysfonctionnel sont aussi souvent leurs propres bourreaux, simplement parce qu’elles n’arrivent pas à en sortir et contribuent ainsi à le nourrir... Rompre avec le poids des habitudes, de l’éducation, ne pas laisser la peur tuer l’envie de créer ...mais aussi croire en soi et le dire.

Donner une réalité à son écriture.

Il y a un an ce blog n’existait pas et évoquer mon écriture, bien qu’ayant déjà écrit 3 romans était quelque chose de difficile. Un an et un roman plus tard, je mesure à quel point la place que j’ai donné à mon écriture m’aide à en parler et à la développer. Car ne pas communiquer autour de ce que l’on fait, ne pas agir comme un auteur, c’est nier ce statut. Dire que l’on écrit du bout des lèvres, c’est considérer soit même qu’on ne sera jamais lu. Je pense qu'un artiste doit pouvoir parler librement de ses créations si il veut pouvoir continuer à créer. Aujourd’hui je suis fière de mes livres et j’ai envie d'être lue. Je ne sais pas si je serai un jour un auteur connu mais je sais que je n’agirais pas différemment pour le devenir.  J’ai publié un quatrième roman début 2016 et le cinquième sortira en fin d’année. Plus je parle de mon écriture, plus elle existe et plus elle existe, plus elle se nourrit.

Pour ma part, j’ai donc décidé de célébrer aujourd'hui mon écriture en m’adressant à la fois aux lecteurs et aux auteurs:

- en offrant à chaque nouvel inscrit à la serial-lecture  booknseries mon roman « Une vie meilleure »

- en offrant mon guide Pratique «  Apprendre à bloguer pour être lu » à tout nouvel inscrit à la newsletter de conseils en communication Booknseries

Et vous ? Qu’allez vous faire aujourd’hui pour fêter votre écriture ? Il est temps de vous féliciter-vous du courage que vous avez d’écrire et, en ce jour du Ray’s Day, d'en parler !     

25 Jul 2016

Master auteur: mythe ou (télé)-réalité ?

Qu’est ce qui fait qu’un livre devient ou non un best seller ? Quel auteur ne s’est pas déjà posé la question ?

Un peu partout pullulent des méthodes ou des articles nous vantant le succès de certains genres auprès du mal nommé «  grand public ». Et force est de constater, comme je le lisais dans un récent article de l’Express, que les têtes de gondoles des libraires sont réservées à certains genres très identifiés : le thriller sanglant, la saga YA, la romance érotique, l’autofiction (souvent voyeuriste) et le roman philosophique « qui fait du bien » semblent avoir fédérés à eux seuls le coeur des éditeurs et des lecteurs.

Alors cela signifie t-il qu’écrire dans un de ces genres garantisse le succès ?

La tendance du roman tabloïd

On peut constater que, depuis quelques années, le roman a, en quelques sortes, pris le relais des tabloïds : du sang, du sexe, du scandale et des célébrités. Prenez au moins 2 de ces ingrédients, accrochez-y un titre vendeur (et si possible un auteur à succès) et vous avez là une recette que THE SUN a inventé il y a plus de 40 ans !
Dans cette catégorie, les biographies sulfureuses des politiques et des stars sont un exemple malheureusement évident que la cuisine du best seller tabloïd fonctionne.

Alors à  quand un « Master Chef » pour auteurs ?

Cette tendance au lancement orchestré de romans addictifs ou consommables, pourrait  tout naturellement faire évoluer notre vieux Prix Littéraire français vers une sorte de reality show, où les écrivains à succès viendraient coacher des auteurs en herbe ou déceler le prochain best seller.
Imaginez un « Master chef » version écriture,  avec des nanowrimo de 15 minutes et un Marc Levy venant consoler des auteurs en larmes devant leur page blanche…..sic....

Mais je vous rassure ! Certaines télés étrangères ont déjà eu l'idée et toutes ces émissions aux noms évocateurs  ( MasterPiece, Ultimate author,  Book millionnaire…) ont heureusement été un échec !  Certains diront que c'était du au désintérêt du public. Je crois personnellement que la raison tient davantage dans le fait que l’écriture est une démarche , par essence, solitaire et secrète. Écrire face à un public et sous pression est heureusement assez contre nature ce qui, je l’espère, nous préservera d’une prochaine tentative française du même genre …

Et en attendant, j’espère que nous verrons encore percer de nombreux succès inattendus, symboles d’une vraie rencontre entre les éditeurs, les libraires, le public et un auteur.. Car en  tant qu’auteur et que conseillère en communication,  je suis convaincue qu’un bon livre doit être aidé par le marketing mais que le marketing ne peut heureusement pas créer tous les best-seller.
Et c’est avec cette conviction que je continue à écrire et  à  promouvoir des auteurs de talent  via mon site www.booknseries.fr !

NB  : En ce moment sur le blog booknseries, un auteur talentueux et  indépendant est mis en avant chaque semaine via le bookn’summer, venez découvrir les 7 auteurs déjà présentés  et , qui sait, en faire les best sellers de demain ! 

18 Jul 2016

"Pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur, Momo."

Si vous me suivez sur ce blog et si vous m’avez lue, vous devez avoir deviné que je suis quelqu’un qui croit énormément aux signes que la vie peut nous faire pour nous montrer les nouvelles voies à expérimenter. Parfois l’homme voit ces signes, parfois il préfère les ignorer, souvent pour éviter l’inconfort et les peurs, liés au changement… 

Pour ma part j’ai décidé, depuis quelques années déjà, de laisser mon « radar » totalement ouvert et de porter attention à tout ce que le ciel ou le destin, appelez-le comme vous voudrez, peut mettre sur ma route. Petites ruelles ou grandes déviations, j’aime les détours qu’elles me font prendre et les rencontres qu’elles me font faire.   

Cette semaine, c’est Momo qui est entré dans ma vie, au détour d’un passage chez mes parents. Nous étions jeudi soir, j’étais allée déposer mes fils chez eux. Alors que nous parlions lecture, ma mère s’est levée et m’a dit : « Tiens, je vais te chercher un bouquin, ne te fie pas à la couverture… tu me diras… » 

Elle est revenue quelques minutes plus tard avec à la main, un livre à la couverture de cuir piquée de dorures. Sur la tranche j’ai lu : « La vie devant soi » de Emile Ajar. « Longtemps, personne n’a su qui il était. Lui et Romain Gary ne feraient qu’un », a précisé ma mère. Intriguée, à la fois par le livre et par cette histoire de pseudonyme, j’ai  décidé de ne pas penser à mon retard de lecture et ai mis le livre dans mon sac, en prévision du week-end.

Deux jours plus tard et alors que la folie aveugle venait encore de  frapper le monde, j’ai ouvert ce roman et fait la connaissance de Momo, un gamin pour qui, justement, le paradis, c’est Nice et ses mimosas en fleurs.  

Mohamed, dit Momo, a dix ans. C’est un «  fils de pute » au sens propre du terme, élevé par Madame Rosa, une ancienne déportée juive qui a mis fin à sa carrière de prostituée et s’occupe des mômes de ses anciennes collègues de trottoir, moyennant finances.  Dans le quartier de Belleville où il habite, Momo (qui n’est tout à fait sûr, ni de son âge, ni de sa religion) côtoie des africains noirs, des arabes venus d’Afrique du nord et des juifs… parce qu’ils sont là ! Tout ce petit monde cohabite dans une misère qui parfois le rend très dur mais aussi et le plus souvent, extrêmement solidaire.
De toutes façons pour Momo « la vie peut être très belle, mais on ne l’a pas encore trouvée, alors il faut bien vivre ».

Momo hésite entre être policier, terroriste ou  bien faire comme Victor Hugo, un type dont lui a parlé Mr Hamil : «  Tout faire avec les mots mais sans tuer des gens ».

Momo c’est une voix, un langage où tout se mélange, s’inverse, et où pourtant, la vérité éclate : celle de l’absurdité de la société et du racisme, de la dureté de la vie, mais aussi  celle de la force de l’amour, de la solidarité et de l’espoir qui fait vivre.

Je termine cet article  en partageant avec vous un extrait d’un dialogue entre Mme Rosa et Momo, un extrait qui m’a rappelé à quel point, dans ce monde terrorisé, il est important de ne pas laisser la peur s’installer dans nos cœurs et dans ceux de nos enfants, à la place de l’espoir :
                               « C’est là que je viens me cacher quand j’ai peur.
                                 — Peur de quoi Madame Rosa ?
                                 — C’est pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur Momo.

                                 Ça, je l’ai jamais oublié, parce que c’est la chose la plus vraie que j’aie jamais entendue. »  

  

 

11 Jul 2016

A quel moment l’émotionnel devient–il physique ?

Rompre avec les habitudes et se laisser porter par ses seules émotions est un plaisir tellement inspirant, nourrissant… Trop rare aussi… Ce week-end je me le suis offert.   

Trois jours de festival rock à Bilbao ! Trois jours à me laisser vivre, au grès de mes envies. Une escapade qui sentait bon l’insouciance de l’adolescence et durant laquelle je n’ai cessé d’ouvrir les yeux, d’écouter, de sourire, me nourrissant de chaque instant, de chaque rencontre. Pourtant, je connaissais déjà la ville mais, ce que je ne connaissais pas, c’était ce que j’allais y voir, cette fois ci.

Je n’avais rien préparé, si ce n’est la compagnie d’une amie et une grande envie de m’accorder du bon temps. Je n’avais pas écouté les groupes qui passaient et qui, pour beaucoup,  m’étaient inconnus. Pas non plus regardé l’expo du moment au Guggenheim … J’avais juste décidé qu’il ferait beau et fait ma valise en conséquence.

Et grâce à cela, j’ai pu mettre tous mes sens en éveil et m’émerveiller à chaque minute.  
Sur  la colline du BBK, j’ai croisé la route de FatherJohn Misty, un chanteur américain dont le show délirant m’a rappelé avec plaisir qu’il existait encore une vraie rock star attitude... Au musée Guggenheim, je suis restée sans voix face aux cages de fer et de bois où l’artiste Louise Bourgeois a enfermé ses souvenirs d’enfance avec une souffrance tellement perceptible que j’en ai encore les tripes nouées… Dans les rues, j’ai levé le nez vers des façades colorées entre lesquelles le soleil tentait de se frayer un passage et j’ai souri béatement en me disant que c’était bon d’être là… J’ai parlé espagnol français ou  anglais,  trinqué avec des inconnus qui  parfois avaient la moitié de mon âge, dansé et échangé des sourires ravis au milieu de la foule…  

Aujourd’hui le quotidien reprend son cours mais je suis remplie d’un wagon d’émotions. Autant de lieux, de personnages, de bonnes sensations qui, une fois digérées, vont devenir des mots qui se glisseront dans mes livres et se transformeront en histoires. 
Le titre de cet article n’est pas de moi mais de l’artiste Louise Bourgeois et si je l’ai choisi, c’est parce-que je trouve qu’il exprime extrêmement bien le processus de la création artistique.

Rester à l’écoute de ses ressentis, les nourrir puis les transformer en une chose physique : n’est ce pas cela être un artiste ?    

PS : Et pour ceux qui se poseraient la question, vendredi soir en montant sur la colline du festivaI il y a eu un peu de pluie.. mais j’ai fait comme si de rien n’était et elle s’est arrêtée ;)   

04 Jul 2016

"On ne quitte pas le clan"

Ce matin j’ai écrit le premier chapitre de mon prochain roman avec, comme à chaque fois, cette impression de me faire un cadeau immense : celui d’ouvrir la porte d’un univers qui va me transporter pendant des semaines et me remettre en osmose totale avec moi-même ... Or ce week-end, tandis que je finalisais la préparation de mes notes mon fils, qui passait par là, m’a interrogée sur l’histoire de mon prochain livre. J’ai commencé à lui en faire le pitch et, à la moitié, il m’a coupée : « Ah oui, je vois, c’est un truc du genre : on ne quitte pas le clan ! »
J’ai acquiescé en riant car oui, un des sujets du livre pouvait effectivement se résumer ainsi… Et aussi parce que j’ai réalisé que sa phrase résumait assez bien un de mes thèmes récurrents.           
Difficulté à s’affranchir de sa famille et de son passé dans « Comme un garçon » et « Mea Culpa »…  Difficulté à sortir des cases dans lesquelles nous met la société ou à se libérer de la pression d’un environnement professionnel dans « Une Vie Meilleure » et dans « La Bascule »…

Oui, comme beaucoup d’auteurs, j’ai mes thèmes de prédilection… et c’est une bonne nouvelle ! Car c’est ce qui fait, entre autres, que l’on aime me lire et surtout me lire à nouveau. Les thèmes font partie de la marque de fabrique d’un auteur. Loin de l’obliger à écrire toujours la même histoire, ils le caractérisent et renforcent sa personnalité. Je le répète souvent aux écrivains avec qui je travaille à l’établissement de leur identité d’auteur et de leurs thèmes d’écritures : n’ayez pas peur de vous répéter mais, au contraire, soyez conscients de ce sur quoi vous écrivez, autant que de vos genres de prédilection ou que de votre style…  car c'est à la fois un excellent moteur d’écriture et un excellent moyen de communiquer clairement avec votre public de lecteurs

Alors et vous amis auteurs, quels sont les thèmes qui reviennent dans votre écriture ? Arrivez vous à les identifier, au delà de l’histoire ? A les travailler consciemment dans votre écriture et votre communication ?      

27 Jun 2016

Auto-édition vs Auto-promotion

Pas facile de parler de son livre, n’est-ce pas ?
Enfin, plus exactement, pas facile de BIEN EN PARLER et d’en PARLER EN BIEN ! :)
Car si on parle souvent de l’auto-édition en termes de moyen de diffusion, on oublie de soulever à quel point il est compliqué d’appréhender seul la partie promotionnelle de la tâche. 

Or diffuser son manuscrit sans le promouvoir ce n’est pas de l’auto-edition, c’est simplement de l’auto-diffusion ...

Alors pourquoi est il si difficile de sortir de la quatrième de couve et de parler de son livre et de son univers comme le ferait une maison d’édition ?   

Déjà parce que, culturellement, on ne nous apprend pas à nous mettre en valeur. La discrétion fait partie de l’éducation. Vivons heureux vivons cachés... La réserve est, dans notre subconscient, intégrée comme étant une qualité. Dès lors, nous craignons que le fait de nous mettre en valeur et de parler de nos atouts ne soit considéré comme un manque de modestie, ou pire encore, comme une forme de vulgarité. Mais comment peut-on penser que quelqu’un devinera que ce que nous écrivons est intéressant, drôle ou captivant, si nous ne le lui disons pas ? Sommes-nous donc éternellement condamnés à attendre les commentaires positifs sur amazon pour crédibiliser la qualité de nos livres ? Je ne crois pas.

Mais même avec une grande estime de soi et un culot bien affuté, il reste qu’il est difficile de porter un regard extérieur sur son travail et de déceler seul ce qui plaira au public. Il m’arrive bien souvent avec les auteurs que je conseille dans leur communication via booknseries, de faire des analogies qu’eux mêmes n’auraient jamais osé faire, ou de trouver des angles de promotion et de communication auquels ils n'auraient jamais pensé, par modestie mais aussi et surtout par manque de clairvoyance. Car il est très difficile de voir son écriture de façon objective. Et même si on y parvient, il reste à communiquer sur ces points positifs, ce qui pour un auteur indépendant passe par des outils qui ne sont pas forcément innés .

En 2016 communiquer c'’est bloguer, tweeter, poster , … or tout le monde n’est pas né en l’an 2000 !…Et quand bien même ce serait le cas, tout le monde n’est pas censé avoir des affinités avec les outils 2.0. S’ajoute donc à la difficulté de parler de son écriture celle à comprendre comment orchestrer sa plateforme d’auteur et la nourrir pour que les informations visant à promouvoir le livre soient à la fois claires, interractives, régulières , variées et dans le ton du net …

Mais rassurez-vous. Heureusement, « auto-edition » n'est pas synonyme de  «  traversée en solitaire » et je suis bien sûre que , comme moi, vous avez pris conscience de la nécessité de vous appuyer sur des compétences et des regards extérieurs pour vous aider à diffuser ou promouvoir vos oeuvres. Alors à qui faites vous appel quand il s’agit de vous aider à parler positivement de vos livres ? Comment gérez vous cet exercice de l’auto promotion ?  Venez me le dire ici  !

Et notez que demain l’Emission de la Plume à la Une que je co-anime avec Olivier Rebière sera consacrée à la question de l’auteur Homme Orchestre : une bonne occasion de nous y rejoindre à partir de 19H00 sur blab et de parler avec nous et  notre invité Charlie Bregman   de l'auto-promotion ! 

track