Faut-il que la littérature ait un genre?
Dans quelle catégorie classer mon roman ? Je ne sais pas vous mais moi, c’est une question épineuse que je me pose à la sortie de chacun de mes romans. Et « female » n’a pas échappé à la règle. Roman à suspense, roman d’anticipation … un côté thriller aussi …
Assez drôle de constater que, là aussi, les conventions sociales nous poussent à rentrer dans des cases plutôt qu'à créer une chose qui nous soit propre ...
Car un livre, n’est ce pas une histoire unique avant d’être un genre ? Tout comme une personne n’est-elle pas un être unique avant d’être un sexe ? Alors pourquoi vouloir absolument savoir ! Quelle force nous pousse irrésistiblement à vouloir ranger les choses dans de l’existant plutôt qu’à créer de la nouveauté?
On est rassuré par ce que l’on connaît…
L’enjeu du genre n’est il pas finalement de soustraire cette part d’inconnu qui parfois nous semble dangereuse. Le genre crée une image rassurante dans nos têtes. Je sais que c’est un polar. Je sais que j’aime... Je sais que c’est une femme, je peux lui parler de telle ou telle façon… La reconnaissance du genre entraine une réaction automatique qui évite les questionnements, le doute. Elle a aussi l'avantage de faciliter un certain rapprochement, que ce soit avec un lectorat ou un être humain.
Mais ne sommes nous pas trop limités par ces genres que nous utilisons ? Une classification devrait être là pour nous guider, non pour nous enfermer ... le genre est un indice, non la totalité de ce nous appréhendons !
Remplacer le OU par le ET
Je suis une fervente partisane du ET. Le ET m’a permis d’avancer de créer. Je peux être cadre dirigeante et auteur, je peux être mère et vivre ma vie de femme, je peux être dure et douce aussi. La vie n’est pas linéaire, les hommes non plus. En enfermant l ‘Homme dans des cases, on le culpabilise pour la part de lui même qui ne peut y entrer.
Alors toute sa vie, il lutte, soit pour tuer cette part qui ne colle pas, soit pour la brandir. S’autoriser à faire du ET, c’est entretenir la création, continuer à évoluer, apprendre à s’aimer, à découvrir… c’est ouvrir la porte à tous les possibles.
« J’avoue que j’ai un peu de mal à trouver mes mots pour vous parler de Female, je pense que c’est un roman qu’il faut tout simplement lire pour en comprendre tout le sens ».
Cet extrait d’une chronique écrite par le blog TheBookLovers au sujet de mon livre ne résume t-il pas cette limite des genres littéraire et la nécéssité d'aller au delà pour découvrir qui se cache derrière l'étiquette?