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13 May 2019

Polar style

Samedi dernier, j’avais la chance d’être pour la première fois invitée en tant qu’auteure au salon Polar entre deux mers, un évènement organisé et orchestré de main de maître par les 3 drôles de dames de l’association Les Psychopathes du polar, la Librairie Lacoste de Mont de Marsan et une bande de bénévoles exceptionnels. Une expérience nouvelle dans ma vie d’auteur. La première fois que j’étais reçue avec autant d’attention et parmi une liste d’invités de renom, des vieux de la vieille, des auteurs polar pur jus.

L’occasion de découvrir de près un univers de passionnés. Les amoureux du genre polar. D’un côté, des lecteurs fans d’un style très noir et de leurs auteurs, parfois autant que s’il s’agissait de stars de la scène rock. De l’autre, des écrivains au style décontracté, très souriants, volubiles, à l’opposé de la noirceur de leurs écrits.

Si j’ai choisi le suspense et le roman noir, c’est parce qu’il correspondait à mon envie d’écrire sur le monde contemporain, à mon style littéraire, à mes héros. Je ne pensais pas qu’il était aussi lié à ma personnalité d’auteur. Samedi dernier, mon sentiment d’être un peu schizophrène s’est totalement envolé à la vue de ces personnes si joviales et à la plume si noire. Déposer une partie de ses pensées sur le papier, laisser les autres vivre à l’air libre. Une façon de réconcilier les différents pans d’un même individu.

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de rencontrer tout le monde, intimidée, aussi, je l’avoue, à l’idée de parler écriture avec un auteur nationalement connu et dont j’admire la plume. Mais j’ai fait un tas de belles rencontres, notamment avec les organisateurs de ce salon, des personnes être à la fois simples et professionnelles, auprès desquelles il fait bon vivre.  

Mesdames et Messieurs les psychopathes, auteurs, lecteurs, organisateurs, merci pour tout, du fond du cœur et, surtout, ne changez rien !

06 May 2019

Créer, c'est apprendre pour soi.

J’ai eu hier une longue discussion avec mon fils aîné de 18 ans, au sujet de la façon dont il voit ses études, sa vie, ses envies.

Bac, concours, permis de conduire, formalités administratives, tout s’était mélangé dans sa tête pour créer une boule de non-sens. Et puis soudain, au milieu de la discussion, il avoue que, sans pour autant avoir l’impression de subir un stress quotidien important, il a tellement d’obligations qui tournent dans la tête, qu’il n’arrive pas à prendre du temps pour se consacrer à des activités créatives ou des loisirs nourrissants. À faire et apprendre des choses qui auraient un sens pour LUI, maintenant.

Ingurgiter de l’information, savoir, comprendre, travailler, sont des choses qui perdent peu à peu de leur sens si elles ne génèrent aucune créativité.

Notre cerveau, rempli d’obligations, ne pense plus qu’à décompresser passivement et oublie de garder un peu de temps et d’énergie pour créer, pour se régénérer dans le plaisir de la construction de projets personnels. 
Et je ne parle pas ici uniquement d’art. Je parle de produire une chose qui n’appartienne qu’à soi. De fabriquer, d'inventer en étant totalement soi, sans directives, sans pression, sans obligation, et avec plaisir.    

La créativité est essentielle pour l’être humain, pour son épanouissement, pour sa confiance. Ne pas prendre le temps de l’entretenir, c’est risquer de la perdre, de se perdre et de perdre le sens de son existence.

Passionné par le RAP américain, mon fils voudrait composer des morceaux avec son ordinateur. J’espère qu’il a compris que de consacrer du temps à cela n’était pas du temps volé, ni une obligation supplémentaire de réussite mais une occasion précieuse d’apprendre à cultiver sa personnalité et de se laisser pousser les envies ….

Bon lundi à tous !

 

29 Apr 2019

La fille écrit ...

La fille, c’est moi. C’est comme ça que je me vois. C’est aussi comme ça que je me nomme souvent, à la troisième personne, en plaisantant. La fille est speed, la fille croit qu’elle va s’en sortir, la fille fait sa fille…

Mais les mots sont importants, révélateurs surtout.  

C’est en écoutant Catherine Deneuve dire d’elle-même qu’elle se sentait plus fille que femme, que l’idée que je n’utilisais pas ce mot par hasard m’est apparue. Car être une fille et être une femme, ce n’est pas pareil.

Être femme implique une vision de soi-même que je ne pense pas avoir.  Féministe, mère ou fatale, la femme a totalement assumé sa position sociale, sa sexualité aussi, tandis que la fille, elle, ne cherche pas à prendre une place en particulier, notamment vis-à-vis des hommes. Elle évolue, autant à la découverte d’elle-même que des autres.    

Être une fille, selon moi, c’est aussi garder un certain mouvement, propre à l’enfance. L’idée que l’on puisse encore rêver à des choses utopiques, s’insurger face à ce qui nous semble injuste, agir avec l’impulsion du moment, au risque de s’attirer des regards condescendants.

Enfin, être une fille, je crois que c’est vivre en lien constant avec ses ressentis, comme s’ils dirigeaient notre vie ; ne jamais parvenir à apprendre cette distance, propre aux adultes, celle qui permet à un bon nombre d’entre nous d’avancer dans la vie sans être perturbé par un flot d’émotions quotidiennes.

J’ai essayé d’être une femme, peut-être le suis-je devenue ?  En tous cas c’est en fille que je me vois, au-delà de l’âge, de la profession ou de la maternité.

Et c’est la fille qui parle au travers de mes héroïnes, des femmes dont le profil peut sembler à la fois si dur et si fragile. Qu’elles aient 18, 30 ou 40 ans, elles sont restées des filles, en proie à des doutes d’adolescentes, à des rêves d’une vie meilleure, le cœur brisé à l’idée de devoir devenir une chose formatée jusqu’à la fin de leurs jours ou d’avoir renoncé à leur enfant intérieur.

Lola est la dernière d’entre elles. J’ai hâte de vous la présenter …

    

15 Apr 2019

Elle faisait la manche

Elle faisait la manche
Je revenais de la piscine, comme presque tous les dimanches.

À treize heure, un dimanche, au cœur de ma ville, il n’y a plus grand monde. Juste les arrêts minute, devant la boulangerie toujours ouverte... Lève-tard ou promeneurs, en route vers le bord de mer.

C’est en sortant du commerce que je l’ai vue, petite bonne femme, le regard balayant la rue, piétinant sur le trottoir totalement vide.
J’ai d’abord cru qu’elle attendait quelqu’un ou bien le bus.

Au moment où je suis montée dans ma voiture, elle m’a dit quelque chose ; c’était comme si elle avait cherché à crier, sans le vouloir vraiment.
N’ayant pas compris ses propos, je suis ressortie, lui ai demandé ce qu’elle m’avait dit.
« Je fais la manche » a-t-elle répété, s’excusant presque.
Rien qu’en y songeant, j’en ai le cœur serré.
J’ai fouillé dans mon portefeuille, mis quelques pièces dans ma main et suis allée vers elle.
Elle devait avoir une soixantaine d’années, bien mise, peut-être habillée un peu trop chaudement pour la saison…
Au milieu d’un visage que la vie s’était chargée de rider, deux yeux très doux et un sourire timide.
« Merci Madame et une très belle journée à vous. »

De rien madame, à vous aussi et bon courage...
Du courage. C’est tout ce qui m’est venu. Celui de se lever, malgré tout, et de venir ici, interpeller les gens debout dans la rue, pour leur demander de l’argent, certainement à quelques mètres à peine de chez elle.

Elle était là, toute seule. Aussi courageusement que tristement, elle faisait la manche.

08 Apr 2019

Oops I did it again ...

Hier, j’ai posé les derniers mots de mon prochain roman. Le septième. Une histoire de plus, une page qui se tourne mais qui restera à jamais gravée, noir sur blanc.

Je visualise le moment où je termine un roman comme une étape, une occasion de vérifier la météo de mon âme, un an après. De me remémorer le vécu des mois écoulés. Un check point, plus qu’un anniversaire, un rendez-vous auquel je pointe sans aucune obligation, depuis sept ans.

Sept romans et, pour la septième fois, un bonheur intact et une fierté immense, même s’ils sont difficiles à partager au quotidien, tant l’écriture est un acte solitaire, une démarche dans laquelle peu de gens osent s’immiscer.  Joies, peines, rencontres, séparations, doutes, espoirs… entre mes lignes, et, je vous le jure, sans que je le veuille vraiment, se mêlent, une fois de plus, les émotions et la vie de la femme que je suis, et l’imagination d’un esprit en perpétuelle ébullition. Un univers dans lequel il est parfois délicat de rentrer, surtout lorsque l’on est très proche de l’auteure ! ;)

Pour moi, écrire un roman noir, ce n'est pas s'épancher, ni se repaitre dans le malheur, c'est une façon d'avancer. Une démarche peut-être difficile à comprendre mais qui, pourtant, est mon réel moteur, celui qui a fait, qu'une fois de plus, j'ai noirci ces 250 pages. Ecrire, c'est le petit secret qui me permet de vivre, de grandir et de me nourrir à peu de frais et sans l'aide de personne... enfin pour le moment !   Car bientôt ce nouveau bébé sera parmi vous. J’ai hâte que vous posiez sur lui un œil nouveau, accompagné d’une forme de légèreté.

à très vite pour la suite les amis et bonne semaine à tous 

…. Au fait, le personnage principal de mon prochain roman s’appelle Lola, un prénom très cool pour une fille qui ne l’est pas du tout ;)

  

01 Apr 2019

Intelligence Naturelle

« Puisque les imbéciles croient qu’être moderne, c’est être révolutionnaire ».

Cette phrase, extraite du roman que je suis en train de lire, « Lorsque j’étais une œuvre d’art » (de Eric Emmanuel Schmitt), m’a d’abord fait sourire, puis donné à réfléchir.

Avez-vous remarqué comme il ne se passe pas une semaine sans que l’on nous parle de l’intelligence artificielle et de ses applications ? Innovation révolutionnaire ou simple décorticage du cerveau humain, dans ce qu’il a de plus mécanique, le futurisme de l’IA fascine autant qu’il effraie. Peut-être parce que, rien qu’en en prononçant le nom, on se sent basculer dans un monde robotisé, dans une forme de nouveauté, assimilée à de la modernité ..?

En fait, il semblerait que le seul fait qu’une invention n’ait jamais existé dans le passé, suffise à la qualifier de moderne. Mais la bombe nucléaire est-elle aussi révolutionnaire que l’avion, ou que le vaccin contre le SIDA ? Qui, en dehors d’un enfant de moins de cinq ans s’émerveillerait devant une nouveauté, du seul fait de son aspect exotique, sans se demander à quoi elle peut bien servir... ou à qui elle peut nuire ?  

Qu’est ce qui fait la modernité d’une création ? Le fait qu’elle soit totalement inédite ou le fait qu’elle éclaire un sujet d’une vision créatrice, enrichissante ?
Lorsque j’écris des livres, je sais que je ne peux réinventer à l’infini les thèmes déjà traités. Cela m’empêche-t-il de les traiter de manière plus actuelle, de  façon à partager une réflexion avec mes contemporains ?  De la même façon, si quelqu’un créée un objet déjà existant, ne peut-il pas le revisiter dans son mode de fabrication ou de distribution, en prenant en compte des valeurs humaines, personnelles, écologiques, qui en feront un objet plus moderne, au sens noble du terme ?

La modernité se dit d’une chose actuelle, qui bénéficie des progrès récents.

J’aime à penser que le progrès consiste en une forme d’intelligence naturelle, émotionnelle qui développe la solidarité plutôt que l’individualiste, protège la nature plutôt que de la détruire, encourage le rire plutôt que le stress, produise du beau plutôt que du jetable. Le spleen n’est plus à la mode, comme le dit la chanson, mais le « mieux-être », s’il est dans toutes les bouches, est encore très loin d’être dans les actes et les pensées. Construire cette réalité, c’est peut-être là que réside la vraie modernité…

25 Mar 2019

J'écris pour...

Pourquoi est-ce qu'on écrit ?

J’ai vu passer la question sur twitter, la semaine dernière. Mais peut-on, lorsqu’une force nous poussent à noircir des pages pendant des années, limiter la réponse à 280 caractères ?

Des moments de bonheur, tels que ceux vécus à Paris la semaine dernière, où je me suis retrouvée entourée de mes amis auteurs et de nombreux lecteurs, nourrissent évidemment mon plaisir et mon envie d’écriture.
Mais ce qui me pousse à sortir un roman par an est plus complexe, plus ancré aussi.

J’écris pour me retrouver, il faut dire que j’ai une sale tendance à m’éviter.
J’écris pour prendre la parole sur des sujets dont j’ai du mal à parler à voix haute, il y en a beaucoup qui tournent autour des émotions.
J’écris pour m’évader un moment, là où personne ne peut me rejoindre. J’aime ces moments de solitude.
J’écris pour revenir de mes sessions d’écriture comme je reviens de voyage, plus riche et un peu déphasée.
J’écris pour m’interroger sur la société et les hommes qui la font. La nature humaine est mon sujet de prédilection.
J’écris pour retrouver mes personnages. Je les aime tous.
J’écris pour rencontrer des personnes formidables, vous, amis lecteurs et auteurs.
J’écris pour que mon cœur n’explose pas. Il me joue souvent des tours.
J’écris pour fantasmer, parce que, dans ce domaine, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même !
J’écris pour ne pas pleurer sur mon sort, pour éloigner mes peurs d’adulte et d’enfant.
J’écris pour savoir comment tout cela va se terminer, si la vie a un sens.
J’écris pour comprendre les injustices, peut-être les réparer un peu.
J’écris pour laisser parler ceux que l’on n’entend pas, ou que l’on juge trop vite.
J’écris pour dire tout haut ce que certains ne veulent pas toujours entendre.
J’écris pour être lue. Quel plaisir de savoir mes livres entre des mains et des cœurs étrangers !   
J’écris pour laisser une trace de tout ça… du bazar qu’il y a parfois dans mon cerveau !
J’écris pour m’amuser à inventer des histoires et à créer du suspense. J’adore vous piéger !
J’écris pour le plaisir de manier les mots, un plaisir qui est toujours là, neuf ans après.    

Voilà pourquoi j’écris. Sans prétention. Ni pour prouver, ni pour convaincre, ni pour faire rêver, ni pour choquer ; juste pour surprendre et surtout, pour toucher.

Et vous pourquoi écrivez-vous ?

11 Mar 2019

La femme idéale

Pendant longtemps, j’ai séparé mes vies, celle de mère, celle de femme, celle d’auteure, celle de directrice de com’.  Il y avait, pour moi, une frontière étanche entre ces postures. Des envies et des choix incompatibles. Des métiers et des passions. Une vie publique et une vie privée.

En vieillissant, ces oppositions sont devenues des souffrances qu’il m’a fallu exprimer au travers de ma plume, un malaise qui m’a poussée, en pleine crise de la quarantaine, à changer de vie. Seulement voilà, la vie, pour moi, c’était surtout le boulot.

Lorsque j’ai quitté l’entreprise dans laquelle je travaillais depuis presque vingt ans, et même si je l’ai fait grâce à ma passion pour l’écriture, je n’ai pas tout de suite agi comme une personne libre de suivre ses choix. Certes, je faisais ce que je voulais faire, mais j’étais toujours formatée par 40 ans d’une vie durant laquelle j’avais intégré des « il faut » et des « ce n’est pas assez ». Quarante années durant lesquelles j’avais cherché à être la femme idéale selon moi, une femme indépendante, émancipée par son travail et libre de changer de vie pour réaliser ses rêves. Une femme seule surtout. Enfermée dans sa peur de ne pas y arriver.

Ce que je n’avais pas compris, c’est qu’en agissant comme je l’avais fait, loin de m’être libérée, je m’étais rajoutée un poids, celui de réussir en tant que femme entrepreneure, celui d’avoir pris un risque financier pour ma famille, celui de perdre les repères qui faisaient de moi une femme reconnue, au moins dans son travail.

Durant deux ans j’ai travaillé, j’ai donné tout ce que je pouvais, mes bras, plus que mon cœur.  J’ai avancé malgré tout, écrivant un roman par an, menant mon entreprise, ignorant le boulet à ma cheville, mettant mes doutes sur le compte de mon incompétence, de mon inaptitude à gérer mes émotions.

Le 18 mars 2017, j’ai eu mon accident de voiture, un message venu du ciel qui m’a immobilisée pendant 3 mois. C’est ainsi que je l’ai interprété, loin de me douter des conséquences.

L’année qui a suivi fut la plus difficile depuis longtemps. Une année de remise en question très profonde. Tout ce que j’avais cru trouver ou construire en deux ans filait entre me doigts comme du sable fin. Mes bras ne me servaient plus, ni à consoler, ni à construire. Ma vie avait perdu tout son sens.

C’est de ce vide qu’a pu émerger une nouvelle vision de mon existence. Une vision née du cœur. Celle qui m’a permis d’apprendre à donner et à recevoir plus équitablement. À laisser mon orgueil de côté et à ne plus me réduire à une tâche à accomplir, de préférence en serrant les dents.

Aujourd’hui je construis une nouvelle entreprise, une opportunité qui s’est présentée grâce à mon parcours global, celui de communicante, d’auteure et de dirigeante de booknseries. Mais surtout, je reconstruis ma vie globalement, et non pas seulement ma carrière.

Si je vous raconte cela, c’est parce que, dans le combat que les femmes mènent pour la reconnaissance de leurs droits, il est une partie des règles qui émanent d’un pouvoir construit par les hommes. Faire le choix d’être la femme idéale, d’être à la fois un homme et une femme, est un piège dans lequel je suis tombée, une chute que je pressentais en écrivant mon roman Female.

La parité n’est pas l’égalité. Et si les lois doivent assurer l’égalité des droits individuels, la liberté est une notion qui implique forcément des choix individuels... et l'ouverture de son coeur .

Bonne semaine à tous.....  et rendez-vous à Paris dans 4 jours : )  

04 Mar 2019

Les histoires indés en liberté

C’est en lisant les réponses de Jonathan, du blog littéraire The Book Lovers, à l’interview postée hier sur le blog booknseries (et que je vous recommande chaudement de lire : ) que m’est venue l’idée de cet article. En réponse à ma question sur le mode de sélection de ses lectures, Jonathan a évoqué son goût pour la diversité des histoires proposées par les auteurs indés, et le fait que les livres publiés par certaines maisons d’édition étaient parfois trop formatés.

Effectivement, s’il est bien une chose que permet l’édition indépendante, c’est de ne pas se soucier des modes. En tant qu’auteure indé, je peux  raconter l’histoire que je souhaite ou bien réinventer un genre littéraire, sans que personne ne puisse me reprocher de ne pas rentrer dans les cases ; un luxe que je savoure parfois sans même m’en rendre compte, tant il me semble inconcevable d’être guidé dans le choix de mes histoires… Choisir comme héros le mentor d’un institut de développement personnel totalement dépendant des femmes (Une vie meilleure) , ou une jeune adulte refusant d’adhérer à un féminisme érigé en loi (Female)  ne sont pas des choix communs, ni consensuels. Mais ce sont mes choix, ceux qui ont nourrit ma plume et m’ont permis de raconter une histoire unique.

Malgré cette liberté, il est amusant de voir comme les best-sellers influencent régulièrement les sorties, incitant les auteurs, quels qu’il soient, à écrire des genres « qui marchent », comme s’il y avait une tendance à suivre si l’on souhaitait être édité ou lu.

Romance, feel good, thrillers sanglants, littérature Young Adult, en quelques années, ces genres ont littéralement explosé, présentés comme des incontournables du rayon livre, calibrés pour plaire au plus grand nombre.
En tant que communicante, je comprends l’approche de certaines maisons d’édition, souhaitant surfer sur une demande de livres de grande consommation et répondant à une certaine attente du public. En tant qu’auteure de polars et de suspense, je regrette que ces genres soient souvent extrêmement formatés, ne laissant plus percevoir au lecteur les possibilités infinies que peut offrir la littérature. On ne peut pas réduire un genre à deux auteurs phares, aussi doués soient-il. Et on ne peut pas réduire la littérature à trois genres majeurs, aussi plaisants soient-ils.

Personnellement, je n’écris ni du polar nordique, ni du polar traditionnel, ni du thriller sanglant, et je ne cherche pas à le faire. Ma recette, à moi, est faite d’une grosse dose de suspense et de psychologie, d’émotions, d’un soupçon de polar et de ce qu’il faut d’action. 
Un livre est écrit par un auteur puis édité pour des lecteurs, et non l’inverse. Face à une société de consommation qui nous pousse à l’uniformisation, pourquoi ne pas saisir la chance que constitue la possibilité de s’autoéditer pour entretenir la variété du paysage culturel. Personnellement, et au-delà du succès personnel, savoir que j’y contribue, à ma manière, est une immense satisfaction.    

Et si vous voulez découvrir d’autres auteurs uniques, hors des sentiers battus, passez sur le stand booknseries au Salon Livre Paris ( stand C92 ) . Vous y découvrirez, aux côtés de mes romans, les séries de Chris Simon, un mélange d’humour ango-saxon, de polar, et de psychologie. Ainsi que les Sagas de Manuel Bénétreau, serial-auteur de romans d’aventure, où l’Histoire se mêle souvent aux histoires..

 

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25 Feb 2019

Action ou Frustration

Je ne sais pas vous, mais moi, lorsque j’ai le sentiment d’assister de façon passive à un évènement qui me parait injuste, je me sens à la fois très en colère et totalement frustrée.

Par exemple, hier, j’ai appris la disparition prochaine d’un autre espace vert dans ma commune, au profit de la construction de logements. Sur cet espace, il y a un immense mimosa, certainement là depuis des décennies, d’autres beaux massifs, anciens et magnifiques eux aussi. En l’espace de dix ans, l’entrée de ma ville a été défigurée par une zone industrielle et des lotissements qui ne cessent de détruire la forêt et les espaces verts qui font son charme.

Que ce soit pour la pollution ou pour tout ce qui touche à notre bien-être personnel, je crois que, malheureusement, il y a bien peu à attendre des systèmes en place, et, quand bien même ils seraient à même de penser à des solutions efficaces, comment, en attendant, faire taire cette colère et ce mal-être nés de la frustration, si ce n’est en agissant, chacun à notre échelle?

Alors, allez-vous me dire, qu’est-ce que ça veut dire agir ? Tu ne peux pas lutter seule contre l’air du temps ?

Et bien si justement. Comment ?

En exprimant mon opinion, sans juger et sans crainte d’être jugée. En aidant des associations dont l’action m’interpelle. En identifiant les façons dont je pourrai nourrir mes passions et mes convictions.

Le simple fait d’adopter une nouvelle posture suffit bien souvent à lui donner une réalité.
Il ne s’agit pas ici de convaincre les autres mais de m’affirmer, afin de ne pas avoir le sentiment de passer à côté de ma vie et de mes envies. De ne pas nourrir les frustrations qui me rendent, au mieux, fataliste et, le plus souvent, pessimiste.

Que vous ayez envie de sauver un arbre, d’être lu, de vivre dans un cadre plus agréable, de faire un travail qui ait du sens, d’aider une personne, de découvrir de nouvelles choses, je crois que l’important est d’agir dans ce sens.

Si mon écriture existe, c’est en grande partie parce que j’avais envie de questionner le monde (et moi-même !) sur l’incapacité ou la capacité de l’homme à agir, au lieu de subir.  En nourrissant mon écriture, j’ai nourri mes envies et mes convictions, j’ai trouvé le courage d’affirmer au quotidien les valeurs qui m’ont permis de changer de vie et de me sentir moins en colère.

J’ai agi, à mon humble niveau, pour que ma vie soit plus positive et, surtout, j’y ai remis un vrai sens. C’est un travail long et quotidien, mais je crois qu’il en vaut la peine…

J’ai entendu dire qu’il existe une association de défenseurs des espaces verts de ma commune. Je vais y adhérer.   

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