Comment j’ai ouvert les portes d’un huis-clos
L’idée d’écrire un huis clos est née en moi il y a trois ans, alors que j’étais en vacances à Chypre. J’avais alors pris des notes autour d’une histoire de potes se retrouvant autour d’un écrivain raté, hanté par une soirée qu’ils avaient passée ensemble sur l’île, vingt ans plus tôt.
J’ai écrit deux romans, le polar « Une vie Meilleure » puis « Female », avant que cette idée ne remonte à la surface et ne donne naissance au huis clos « Le fauteuil de César ».
Alors pourquoi ces trois ans ?
À cette époque, et malgré les trois romans que j’avais déjà publiés, je n’avais pas encore assez de recul sur mon écriture. Je sentais bien que je cherchais, au travers du polar, à mettre en avant la psychologie humaine plus que des enquêtes mais je n’avais pas encore compris que le suspense que j’écrivais résidaient principalement dans mes personnages. C’est à mon frère que je dois cette révélation. Après la lecture de « Une Vie Meilleure » il m’a gentiment suggéré de moins chercher à travailler le côté polar mais à aller encore plus loin dans le côté psy. C’était là, selon lui, que résidait toute l’originalité de ma plume et son intérêt.
Forte de cette remarque, je me suis lancée dans l’écriture de « Female ». Oubliant de faire un polar, j’ai uniquement cherché à me laisser embarquer par mes personnages, leur laissant créer les leviers du suspense… et je me suis sentie terriblement mieux dans mon écriture ! Ce fût une sorte de second coming out d’auteur ! J’assumai pour la première fois totalement mon patchwork thriller-suspense-psy.
C’est Chris Simon, auteure et scénariste, alors que nous faisions une série de conférences littéraires où je présentais « Female », qui leva le dernier frein vers l’écriture de mon huis-clos. Elle me confia que, si j’avais un talent évident pour le développement de la personnalité de mes personnages, il serait intéressant que je les confronte davantage. Que cela augmenterait la tension et l’intérêt du lecteur. Elle prit en exemple une scène où je confrontais l’héroïne de « Female » à sa mère, lors d’un repas de famille, une scène où la tension était à son comble et où les personnages étaient face à face.( un morceau de l'extrait figure dans l'extrait1 sur la fiche du livre )
Là tout s’éclaira. Le huis clos était possible. Il suffisait de savoir créer ce mouvement sur toute une histoire. Puisque mes personnages avaient déjà tout en eux, il suffisait de les faire évoluer ensemble, au lieu de les faire avancer seuls.
L’écriture du huis-clos fût un peu difficile au départ. Trouver un rythme et un intérêt à chaque scène, la part importante des dialogues aussi… Et puis le plan a pris forme et les chapitres se sont enchainés, donnant vie aux personnages comme si je me trouvais à la réalisation d’un film …
« Le fauteuil de César » est un roman auquel je tiens particulièrement à plus d’un titre, l’un d’entre eux est qu’il m’a permis d’ouvrir les portes de mon premier huis -clos et de faire ainsi naitre des envies nouvelles pour ma plume, comme celle de voir mes histoires jouées par des acteurs …
Mais en attendant de voir César sur les planches, vous pouvez toujours faire sa connaissance entre les pages du roman ICI ! ;)
Belle semaine à tous et Merci de me lire :)