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04 Jun 2018

Comment j’ai ouvert les portes d’un huis-clos

L’idée d’écrire un huis clos est née en moi il y a trois ans, alors que j’étais en vacances à Chypre. J’avais alors pris des notes autour d’une histoire de potes se retrouvant autour d’un écrivain raté, hanté par une soirée qu’ils avaient passée ensemble sur l’île, vingt ans plus tôt.

J’ai écrit deux romans, le polar « Une vie Meilleure » puis « Female »,  avant que cette idée ne remonte à la surface et ne donne naissance au huis clos « Le fauteuil de César ».

Alors pourquoi ces trois ans ?

À cette époque, et malgré les trois romans que j’avais déjà publiés, je n’avais pas encore assez de recul sur mon écriture. Je sentais bien que je cherchais, au travers du polar, à mettre en avant la psychologie humaine plus que des enquêtes mais je n’avais pas encore compris que le suspense que j’écrivais résidaient principalement dans mes personnages. C’est à mon frère que je dois cette révélation. Après la lecture de « Une Vie Meilleure » il m’a gentiment suggéré de moins chercher à travailler le côté polar mais à aller encore plus loin dans le côté psy. C’était là, selon lui, que résidait toute l’originalité de ma plume et son intérêt.
Forte de cette remarque, je me suis lancée dans l’écriture de « Female ». Oubliant de faire un polar, j’ai uniquement cherché à me laisser embarquer par mes personnages, leur laissant créer les leviers du suspense… et je me suis sentie terriblement mieux dans mon écriture ! Ce fût une sorte de second coming out d’auteur ! J’assumai pour la première fois totalement mon patchwork thriller-suspense-psy.

C’est Chris Simon, auteure et scénariste, alors que nous faisions une série de conférences littéraires où je présentais « Female », qui leva le dernier frein vers l’écriture de mon huis-clos. Elle me confia que, si j’avais un talent évident pour le développement de la personnalité de mes personnages, il serait intéressant que je les confronte davantage. Que cela augmenterait la tension et l’intérêt du lecteur. Elle prit en exemple une scène où je confrontais l’héroïne de « Female » à sa mère, lors d’un repas de famille, une scène où la tension était à son comble et où les personnages étaient face à face.( un morceau de l'extrait figure dans l'extrait1 sur la fiche du livre  )

Là tout s’éclaira. Le huis clos était possible. Il suffisait de savoir créer ce mouvement sur toute une histoire.  Puisque mes personnages avaient déjà tout en eux, il suffisait de les faire évoluer ensemble, au lieu de les faire avancer seuls.

L’écriture du huis-clos fût un peu difficile au départ. Trouver un rythme et un intérêt à chaque scène, la part importante des dialogues aussi…  Et puis le plan a pris forme et les chapitres se sont enchainés, donnant vie aux personnages comme si je me trouvais à la réalisation d’un film …

« Le fauteuil de César » est un roman auquel je tiens particulièrement à plus d’un titre, l’un d’entre eux est qu’il m’a permis d’ouvrir les portes de mon premier huis -clos et de faire ainsi naitre des envies nouvelles pour ma plume, comme celle de voir mes histoires jouées par des acteurs …

Mais en attendant de voir César sur les planches, vous pouvez toujours faire sa connaissance entre les pages du roman ICI ! ;) 

Belle semaine à tous et Merci de me lire   :) 

 

28 May 2018

Soyons amis !

«  Tu n’es plus mon ami.  Je n’ai plus rien à apprendre de toi. »  Comme le hasard fait toujours bien les choses, je suis tombée hier sur un très bon film, « Les deux amis » de Louis Garrel (encore visible sur arte replay ), dont le thème est le même que celui de mon dernier roman , "Le fauteuil de César" : les liens de l’amitié, ce qui les fait naitre, ce qui les  nourrit, ce qui les défait … souvent les mêmes choses d’ailleurs.

Amitiés  compensatoires, amitiés amoureuses, ce qui rapproche deux êtres humains, consciemment ou pas (surtout inconsciemment d’ailleurs), est rarement dénué d’un effet miroir qui fait qu’ à un moment donné, « qui se ressemble s’assemble ».

Mais que se passe t-il lorsque le miroir se brise ? Quand les parcours de vie changent, que l’un devient plus autonome, que l’autre tombe amoureux ou malade ?  Que le reflet se brouille et que le doute s’installe là où, juste avant, tout semblait si évident ?

Difficile de réajuster la donne, de s’adapter, de ne pas se perdre entre les liens du cœur et les liens de l’esprit.

Je crois que l’amitié, comme l’amour d’ailleurs, pour durer, requiert une certaine autonomie, une certaine confiance en soi (et en l’autre) permettant de savoir y mettre le bon degré d’investissement et de ne pas se trouver vidé ou perdu lorsque les liens se distendent ou changent.

En tant qu’auteure et personne, je suis un animal social et public. À ce double titre et , comme je le disais dans l’ITW de mon amie  auteure Sacha Stellie, les rencontres avec vous, qu’elles se passent ici sur la toile ou dans la vraie vie, sont un bonheur permanent. J’aime à croire que les amitiés, comme les hommes et les femmes qui les font, ont un passé et un présent qui doivent leur permettre, de vivre, d’évoluer et parfois de s’éteindre, sans que cela soit trop douloureux ou dramatique. Mais je le concède, il n’est pas toujours facile de le vivre …

Belle journée les amis :)    

    

21 May 2018

Musique, inspirations, expirations

Je t’aime encore,

Je t’aime jusqu’à la mort,

Je t’aime comme si tu étais moi

Je t’aime comme si tu n’étais plus là…  

Ces mots, qui  figurent en préambule de mon roman  ‘ Le fauteuil de César ’ sont extraits d’un morceau de rap. Un morceau de VALD qui, à lui seul, résume plutôt très bien les étranglements de mon héros  et les moteurs d’un roman né autour des liens qui font et défont l’amitié.

La musique a un rôle central dans ma vie et encore plus dans ma vie d’écrivain.

Explicite ou implicite, décor ou inspiration, elle accompagne mes humeurs et ma plume à chaque seconde. 

Telle un parfum elle réveille ma mémoire émotive et sensorielle, m’enivre de ses notes et m’emporte …

Si je le pouvais, un peu comme dans la série Ally McBeal ( je parle pour les plus jeunes ;) j’accompagnerais chaque moment intense de ma vie d’un morceau adéquat !

Durant les semaines d’écriture du « Fauteuil de César » une liste de morceaux  m’ont inspirée, tout en me permettant d’expirer des mots que ma bouche n’auraient pu prononcer …

C’est cette playlist que j’ai voulu partager  aujourd’hui avec vous … Cliquez ici pour accéder à la PLAYLIST 

Bonne écoute et bonne semaine :) 

14 May 2018

Les mots qui restent...

L’écrivain est celui pour qui les mots restent. C’est ainsi que BHL, invité la semaine dernière d’une émission de radio,décrivait son travail d’auteur. Un travail de perfectionniste, où l’obsession du mot juste le pousse à revenir sans cesse sur l’ouvrage.

Je ressens cela.

L’importance des mots. Comme si, sous mes doigts d’auteur, ils prenaient plus de poids. Comme si ce que je couchais sur la page n’était plus simplement une forme d’expression mais une forme d’engagement, vis à vis de moi-même et de mes lecteurs. Un contrat entre les mots et mes idées : quoi qu’il arrive, pas de trahison et pas d’abandon.    

Dans le cadre de mes romans, ce sont surtout les émotions que je ne veux pas trahir. Celles que je mets dans mes personnages et dans mes ambiances. Mes histoires ne peuvent exister sans elles. Elles sont là pour connecter avec un certain vécu et, je l’espère, embarquer mes lecteurs. L’émotion, le suspense, l’histoire elle-même, ne pourraient exister s’ils n’étaient pas véhiculés par les sensations et les réactions profondément humaines de mes héros. Lorsque je choisis les mots qui les décrivent, je voudrais réveiller les sens de mes lecteurs, comme le ferait un parfum en appelant un souvenir.  

Mais ce soucis du mot qui reste, je le réalise, va bien au delà de mes œuvres littéraires. Lorsque je blogue, que je réponds à une interview ou rédige un article, l’inquiétude est la même. Légèrement différente, car les idées et la femme que je suis sont plus directement exposées. Je ne peux pas me dire que cela n’a pas vraiment d’importance et que ces lignes se perdront au milieu de milliers d’autres. Chaque écrit s’adresse à une personne, un lecteur idéal que je veux intéresser. L’idée de ne pas m’adresser à lui avec respect et sincérité m’est tout simplement impossible.

Obsession ou inquiétude ? En tous cas une chose est sûre, dans mon esprit, les mots dit et surtout écrits,  restent. Et ils comptent.

La preuve, je mets à chaque fois un peu plus de temps pour réécrire mes livres ! :) Le prochain sortira vraisemblablement entre le 24 Mai et le 26 Mai… je vous confirme cela très vite :)

En attendant, au delà des mots je vous en dévoilerai aujourd'hui la couverture ...
Bonne journée les amis et à plus tard ! ;) 

07 May 2018

Trop vieux ( ou trop vieille) pour écrire ?

Avez vous remarqué comme la société nous confronte tous les jours à la question de l’âge et aux catégories dans lesquelles il nous consigne ?
Comme si nous étions estampillés d’une date de péremption au delà de laquelle (ou même en deçà de laquelle —le concept du junior n’étant pas forcément plus valorisant que celui du senior­­—) il n’y avait pas lieu de faire telle ou telle chose, sous peine de paraître hors sujet ? Ne pas avoir acheté sa maison ou eu des enfants à quarante ans est étrange. Porter une mini-jupe à cinquante ans paraît déplacé. Un rappeur ou un youtuber de plus de trente ans nous semblent ridicules…

Attention, je ne suis pas non plus pour le jeunisme et ne prône pas le mélange systématique des générations, encore moins la discrimination positive (dont le terme est déjà en soi une aberration..). À chaque âge ses plaisirs ou son expérience… À chacun ses envies…

Mais enfin, où est il écrit que l’on n’avait plus le droit de faire ce que l’on aime au delà d’un certain âge ?  

Et même si l’écriture échappe encore à la règle de l’âge et demeure l’un des rares domaines où il fait bon être vieux ;), il nous incombe à nous, auteurs, de continuer à nourrir notre flamme et de rester un exemple vivant de ce qu’une passion peut apporter tout au long d’une vie, en évoluant avec son auteur.

La fougue, l’expérience, les souvenirs, l’amour, l’imagination n’ont aucune limite d’âge, n’est ce pas ?
Et si les passions s’éteignent avec le temps, c’est, le plus souvent, faute de les avoir entretenues…

Bonne semaine passionnée et ensoleillée ( ça fait du bien !! ) à tous ! 

30 Apr 2018

Tout dépend du contexte

Je lisais hier soir un passage de « La servante écarlate » où l’héroïne se voit proposer une partie de scrabble et songe, qu’à ce moment là, avoir le droit de jouer, qui plus est avec des mots, lui semble être la chose la plus  incroyable qu’elle ait faite depuis longtemps.

Oui.  Tout dépend du contexte.
Dans un monde où rire et réfléchir est interdit, le jeu devient une activité extraordinaire.
De la même façon, dans un contexte de poussée du féminisme, ce livre datant de 1985 et traitant de l’utilisation du corps de la femme à des fins de procréation, se trouve réédité, au top des ventes, et adapté par OCS.

Oui. Tout dépend du contexte. Il est important de garder cela à l’esprit lorsque l’on lit, que l’on écrit ou que l’on est lu.

D’autant plus que le contexte a deux facettes : celle que l’on subit, et celle que l’on maitrise.

On peut tomber sur un lecteur ayant vécu la même chose que nous ou être rattrapé par une actualité forte, comme ce fût le cas pour mon roman  « Female » que j’ai écrit en partant de mon expérience et de ma vision, juste avant la grande explosion des associations de femmes  et des débats autour du rapport homme-femme, nés en 2017
On peut être lu par un amateur ou bien par un critique.
Tomber sur un lecteur détendu ou un lecteur stressé.
Venir connecter avec l’empathie d’un lecteur ou entrer en collision avec ses valeurs. 

Cela, nous ne le maitrisons pas.

Par contre, le fait que nous ayons nos propres valeurs, nos thèmes d'écriture, notre plume, nos inspirations propres … créée un contexte qui va expliquer nos œuvres et les rendre audibles, quelque soit le lecteur.
Je parle souvent de cohérence dans la posture d’auteur. La cohérence, ce n’est rien d’autre que ce contexte nécessaire à une écriture à la fois authentique et compréhensible. Le contexte de lecture ne vous est peut être pas toujours favorable mais celui dans lequel vous présentez vos livres devrait toujours l’être.
Construire et nourrir une personnalité d’auteur unique et qui vous ressemble, c’est tout simplement créer le contexte le plus favorable à la découverte de votre écriture…

J'en profite pour dire à tous les auteurs bordelais, résidents ou de passage que, le 2 juin prochain, j’animerai en compagnie de Nadia Bourgeois, le premier atelier Bordelais de la pépinière Bookelis qui aura pour double thème Identité des personnages et Identité d’auteur Pour en savoir plus et vous inscrire, suivez ce lien… https://www.bookelis.com/blog/140_une-journee-entiere-de-la-pepiniere-le-2-juin-2018.html        

23 Apr 2018

Poser un regard nouveau sur son écriture

« La vie est ainsi faite, elle paraît toujours ou bien trop longue ou bien trop courte… On pense pourvoir effacer le passé et rattraper le temps perdu mais le seul temps qui nous appartienne vraiment, c’est le présent… C’est là que se prennent les vraies décisions… » 

( Le fauteuil de César  - extrait )

Dans ce court extrait de mon prochain roman, j’évoque le temps qui passe et cette idée que, trop souvent empêtrés dans nos regrets ou tétanisés par les enjeux de l’avenir, nous oublions de regarder autour de nous et de vivre pleinement la réalité de l’instant présent.

L’écriture, comme toutes les aventures humaines, est une route longue, personnelle, où se mêlent accomplissement de soi, relations humaines et créativité. On avance dans l’écriture exactement comme dans la vie, parfois avec plaisir, parfois avec difficulté, parfois avec ambition, parfois sans y mettre aucun enjeu…Mais au fond, ce qui nous permet d'avancer, ce ne sont pas les coups d'oeil dans le rétro ou à l'horizon, c’est ce qui se passe maintenant, aujourd'hui même ! L’émotion qui nous donne envie d’écrire quelques lignes, l’auteur dont nous saisissons le livre et qui nous inspire, un retour de lecture enthousiaste de la part d'un être cher, l’inconnu que nous croisons et à qui nous parlons de notre roman, l'envie de partager une découverte ou une réflexion sur les réseaux sociaux… Bref, tout ce qui vient nourrir notre passion au quotidien !     

Mais la nostalgie, les regrets, la peur d’échouer, font partie de la nature humaine. Alors savez-vous ce que je fais lorsqu’ils me submergent ? Eh bien j’ouvre grand les yeux ! Vous savez, un peu comme lorsque l’on débarque dans un pays étranger , que chacun de nos regards est plus attentif et que chaque minute semble étirée par la découverte de l’inconnu... Lorsque je fais cela, le présent apparaît soudainement comme un endroit à la fois rassurant et inattendu, sorte de ralenti tourné vers tous les possibles ! 

 Je vous souhaite une journée pleine de joies voulues et imprévues !  

 

16 Apr 2018

Laisser la place au lecteur

À moins d’un mois de la sortie de mon prochain roman et alors que je reçois les premiers retours de mes bêta-lecteurs, je suis une fois de plus frappée par l’abord qu’ils ont de mon histoire et par les attentes qu’ils y ont mises.

J’ai vu, il y a une semaine sur Arte, un formidable reportage sur Maurice Béjart dans lequel il disait adorer laisser le public s’imaginer ce qu’il avait voulu exprimer dans ses chorégraphies. J’aime beaucoup cette idée…

Ne pas chercher à répondre, à justifier de ce que l’on a écrit mais être à l’écoute de l’interprétation du lecteur.

Les intentions cachées derrière un livre, celles qui répondent à la question, « pourquoi est-ce que MOI, j’écris CE livre ? », sont celles qui vont lui donner naissance. Ces raisons là sont très personnelles. Inexplicables. Voire inavouables ! Ce sont pourtant celles qui poussent à l’écriture la plus intense et la plus authentique.

Les intentions que le lecteur met dans un livre sont, elles,  liées à la question « pourquoi ce livre m’a t-il plu ou déplu ?  ». Ces raisons sont liées aux thèmes abordés, à la forme du récit, à l’angle choisi pour traiter la problématique du héros. Ces raisons là sont le résultat de ce que le lecteur aura projeté dans le livre. Elles n’appartiennent pas à l’auteur.

En comprenant cela, il devient plus facile de profiter de chaque retour de lecture et de faire le tri entre les critiques (bonnes ou mauvaises) qui nous font progresser et celles qui sont le fruit de projections du lecteur.

Tout comme le soulignait Monsieur Béjart, et même si cela peut s’avérer difficile, il est à la fois terriblement amusant et indispensable de laisser au lecteur la liberté de réécrire l’histoire de nos histoires. De lui laisser trouver une interprétation, une origine, une raison d’être à nos créations.

Merci à tous ceux qui me lisent …

 

09 Apr 2018

La force tranquille des livres

Avant de me mettre à écrire, j’ai tour à tour voulu être sculptrice, rockstar, journaliste, avocate… Et puis, finalement, à 40 ans, j’ai fini pas me découvrir romancière...

Virage à 180 °?

Je ne crois pas. Dans mes livres, je plaide pour la liberté individuelle, je plonge dans des ambiances rock… Grâce à mon écriture, je blogue sur l’actualité et la société. Je partage mes connaissances et j’exprime ma créativité au travers de mon entreprise, Booknseries. Grâce aux livres, je rencontre un tas de lecteurs et d’auteurs, aussi incroyables que bienveillants avec qui je vis des moments inoubliables…

Et c’est là, je crois, une des grandes forces du livre et de l’écriture.

En mettant des mots sur nos émotions et nos aspirations les plus profondes, ils ouvrent la porte à une expression plus authentique, plus libre, à la marge du contexte social au sein duquel nous bridons trop souvent notre pensée, notre parole et notre coeur.
Le livre nous offre une occasion de discuter, de réfléchir, de débattre, de rire ensemble... de nous interpeller sur le sens de la vie, sans avoir à justifier, au préalable, d'une position sociale.    

En faisant écho à notre humanité, les livres brisent, souvent sans en avoir l’air, les frontières quotidiennes que la société construit entre les hommes. À leurs côtés, l'Homme se prend à oublier l’âge qu'il a, d’où il vient, qui il est « dans le civil »…Il se raconte des histoires et pourtant, ce faisant, il n’a jamais autant parlé de lui et de ce à quoi il aspire vraiment... 

L'écriture et la lecture m'ont permis de me réconcilier avec moi même et de me construire tout en m'ouvrant au monde façon authentique. Et vous ? Quelle expérience humaine le livre vous a t-il permis de vivre ? 

02 Apr 2018

Prendre le temps ....

En ce jour férié, bonus au cœur de nos vies surchargées, j’ai envie de vous parler du temps. De celui qu’il faut parfois savoir prendre, pour savourer les choses…

Je suis allée voir ce week-end le film « The Rider »  de Chloé Zhao , l’histoire d’un cavalier qui voit sa carrière de star du rodéo remise en cause par une grave chute de cheval. Moments intimistes entre ces cowboys en quête de reconnaissance ou, tout simplement, d’un destin ; œil attendri porté sur les liens fusionnels entre un animal et son dompteur ; décor grandiose, hors du temps, coupé du monde  …  Au delà de l’histoire, c’est la subtilité de la réalisation de ce film, à la fois simple et émouvante, qui, petit à petit, m’a permise d’entrer dans une ambiance de western moderne où l’héroïsme se frotte au « has been ».

Lorsque les lumières se sont rallumées, les yeux encore emplis de larmes (inutile d’essayer de les cacher… ) , je n’ai pu m’empêcher de remercier le réalisateur de m’avoir offert cette pause. D’avoir pris le temps et le risque de faire un film sans esbroufe et sans enjeu, si ce n’est celui de partager des émotions sincères.

L’art, comme nombre de productions de ce siècle, est de plus en plus soumis à des contraintes de temps, de rentabilité, d’efficacité. Sexy dès les premières pages, sortie de plusieurs opus par an… le livre n’échappe pas à ce mode de consommation, jetable.  

Mais un livre a besoin de temps,  pour être lu, comme pour éclore.

La semaine dernière, une auteure indé m’interrogeait sur le temps ( trop long ? ) qu’elle prenait à étayer son premier roman par des voyages et des rencontres. Je lui ai répondu qu’elle seule savait quel temps lui prendrait cet accouchement. Qu’elle seule connaissait le nombre de jours qu’elle souhaitait encore accorder à cette phase d’écriture pour qu’elle considère cette aventure comme close et prête à être partagée avec des lecteurs.

L’homme a besoin de temps pour grandir, pour comprendre, pour aimer, pour accepter, pour découvrir... pour écrire !

Prendre son temps, ce n’est pas forcément être lent, ni procrastiner, c’est aussi mûrir et apprendre à vivre pleinement une expérience !

Je vous souhaite une belle et lente journée … :) 

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