Blog

26 Mar 2018

À l’aube d’un sixième roman

Je l’annonçai samedi sur ma page facebook, après plusieurs relectures -réécritures (qui ne seront pas les dernières !) j’ai ce week-end, pour la première fois, mis mon roman dans d’autres mains que les miennes : celles de mes bêta-lecteurs, de mon illustrateur, et de ma correctrice.
Or je dois dire qu’en dehors du côté indispensable de la démarche pour parfaire le livre, cette avant-première laisse l’auteure que je suis dans une forme d’attente assez particulière et, pour une fois, dans une forme de sérénité.

Serait-ce la maturité ? :)

De ma correctrice, un peu comme d’une éditrice, j’attends qu’elle ôte les fautes oubliées, affûte encore mon style et le rythme du livre, me donne un avis de lectrice aguerrie sur les thèmes abordés dans mon roman.
De mon illustrateur, j’attends qu’il fasse émerger, au travers de sa plume, l’image qui reflètera le mieux l’esprit de ces 250 pages. Il me connaît par cœur et j’ai une confiance absolue en sa vision et son talent.
De tous, et surtout de mes bêta-lecteurs, j’attends un retour plus spontané, émotionnel. Sorte de lecteurs idéaux, tous sensibles à mon écriture, ils ont aussi chacun leur personnalité et une vision différente de la vie. Il est dès lors très intéressant pour moi  de voir ce qui les a particulièrement touchés. De voir s’ils ont lu entre les lignes et si, en quelques sortes, j’ai fait mouche ! 

Mais, quoi qu’il arrive, et face à ce mystère qui me pousse à écrire encore et encore des histoires, j’accueille la sortie de ce sixième roman avec calme. Je ne cherche plus, désormais, à savoir si ce que j’écris pourrait déplaire. Je cherche d’abord à aller plus loin dans mon écriture et à être certaine, avant tout, que ce que je dis, me touche, moi. À un ami qui me demandait récemment comment j’allais pitcher mon prochain livre, j’ai répondu en plaisantant : je dirai que c’est du « Laure Lapègue » ! Attention !  Il n’y avait là rien de prétentieux ! Juste un certain réalisme. Je le dis à chaque auteur que je conseille dans sa communication, un écrivain, quoi qu’il raconte, est unique. Dès qu’il a compris cela, il peut  enfin libérer son écriture du regard des autres et aller rencontrer son public en toute sérénité, sans attendre autre chose que de partager ce qu’il a au fond du cœur et des tripes ... 

19 Mar 2018

Les années se suivent …

Côtes,  sternum  et vertèbres cassés … trois mois de corset jour et nuit.

Il y a un an pile, après une nuit sans lune, le jour se levait dans ma chambre d’hôpital et un docteur m’annonçait le bilan de l’accident de voiture que j’avais eu la veille, dans la soirée. Le Salon du livre était dans cinq jours, j’avais une entreprise à développer... et je ne pouvais rien faire pour changer les choses.

Un an plus tard, je me réveille –certes, un peu fatiguée:) - mais remplie de vos sourires, de vos encouragements, de l’intérêt que vous portez aux valeurs portées par Booknseries.
Pendant 3 jours, (et encore aujourd’hui, car, même si je ne suis pas là, mes complices auteurs de la team booknseries ,veillent au grain sur le stand C62 ) auteurs, lecteurs, blogueurs , entrepreneurs, sont venus partager sur le stand Booknseries leur bonne humeur, leur enthousiasme mais, surtout, des valeurs et un vrai projet.


En créant Booknseries, je voulais faire passer le message que l’autoédition pouvait apprendre à se professionnaliser et être un vrai lieu de découverte pour les lecteurs désireux de sortir des sentiers battus. Pendant quatre années  je n’ai cessé de diffuser ce message et de rassembler autour de moi des auteurs et des lecteurs, ici et là, qui croyaient en cette idée. Mais cette année, lors du salon du livre de Paris, j’ai vraiment mesuré à quel point ce rêve était devenu une réalité !

Il y a un an, je me réveillai abattue, pleine de questionnements sur le sens de la vie et de ma folie créatrice. Aujourd’hui, grâce à Manuel Bénétreau et Chris Simon, qui m’ont convaincue de faire un stand Booknseries à Livre Paris et, grâce à vous tous, qui m’avez rendu visite et encouragée,  j’ai envie de continuer à faire de Booknseries un lieu de référence.  D’offrir une vraie reconnaissance aux auteurs indés,  à côté de celle que propose l'édition classique, et une vraie alternative aux lecteurs désireux de découvrir de nouveaux auteurs.  

Je disais hier à un ami que c’est toujours dans une année de vie écoulée que je puise l’inspiration de mes romans. Que ce que je traverse durant 12 mois, me donne l’occasion d’explorer sous un nouvel angle le sens de la vie et de raconter une histoire qui portera cette expérience. Le roman que je viens de terminer est le fruit d’une année tourmentée, qui m’aura appris que l’important n’est pas de réussir demain, ni de  regretter hier, mais bien de profiter du présent et du bonheur qu’il apporte. Je compte donc bien vivre et prolonger cet instant pour en faire une belle nouvelle année à vos côtés.

Merci à tous vraiment. Du fond du cœur… Et à bientôt  

12 Mar 2018

Auteur Indé : état ou état d’esprit ?

Vaut-il mieux être indépendant ou édité ? C’est une question que l’on me pose de plus en plus fréquemment.
Eh bien je crois que c’est exactement comme si vous me demandiez s’il vaut mieux être salarié ou indépendant. Pour avoir connu les deux, je sais qu’il y a, dans les deux modèles, des avantages et des inconvénients.

Le 7 mars dernier Booknseries a fêté ses quatre ans. Qui aurait cru, il y a quatre ans, que je quitterais l’entreprise où je travaillais pour monter ma société, que j’écrirais quatre romans de plus et que des auteurs s’associeraient à moi, qui ne connaissait presque rien du monde du livre, pour faire de Booknseries l’un des symboles du nouveau visage de l’édition au Salon du Livre 2018 ?  

Moi... Secrètement... Mais encore fallait-il ne pas perdre le cap. Travailler. Y croire. Et tenir la distance…

Je crois que l’important, lorsque l’on fait un choix de vie, est de garder à l’esprit quel modèle nous permettra de rester au plus proche de nos valeurs et nos envies présentes.

Être indépendant, lorsque l’on est auteur, ce n’est pas seulement travailler seul, c’est avoir une certaine vision de l’édition et du rôle que l’on veut y jouer.  Chercher  à être  plus autonome, à ne pas rester les bras croisés en attendant un éventuel éditeur, à chercher des solutions, à vouloir faire évoluer le système…

Lorsque Chris Simon m’a proposée de soutenir la pétition ‘les auteurs indépendants sont des auteurs comme les autres ‘, ma première réaction a été de me demander si cela n’allait pas stigmatiser encore davantage l’autoédition. Et puis j’ai réfléchi. Pourquoi nous interdire l’accès aux prix littéraires,  à certaines associations ou aux bibliothèques,  alors que les libraires eux même nous ouvrent leur porte ! 

Les auteurs indépendants ne sont pas une race à part. Ils ont seulement une approche différente de l’édition. Et quelles que soient les raisons qui les ont amenés à s’autoéditer, ce seul fait ne peut pas les rendre a priori inférieurs à auteur édité ! D’autant plus qu’une majorité d’auteurs, dont je fais partie, font le même travail de correction, d’édition et de promotion sur leur livre, que le ferait une maison d’édition !

Au bout du compte, n’est ce pas toujours le lecteur qui décidera du succès d’un livre ?

Alors si vous partagez cette idée qu’être auteur indépendant, c’est réfléchir et participer à la vie littéraire et la nourrir, avec les mêmes droits et les mêmes obligations vis à vis du lecteur que n’importe quel auteur édité, alors signez et faites circuler cette pétition !

Merci les amis et rendez vous ce week-end à Paris Stand C62 avec mes amis et complices Manuel Bénétreau et Chris Simon 

 

05 Mar 2018

Les enjeux de l’Édition… à quelques jours du Salon Livre Paris

Je suis récemment tombée sur un article du Figaro dont le sujet portait sur une étude de 2017 établissant qu’un livre sur quatre publié en France est détruit sans avoir été lu, soit 142 millions d'ouvrages chaque année !!!

En dehors des enjeux écologiques évidents et des solutions laborieuses pour tenter de limiter la casse, notamment en faisant bénéficier les plus démunis de cette folle surproduction, se pose une vraie question : celle de la responsabilité du monde de l’édition dans le maintien d’un système où l’on fabrique des livres sans penser à ceux qui vont les lire !

En créant Booknseries en 2014, j’ai voulu, à mon humble niveau, amorcer un mouvement qui nourrisse la nécessaire (r)évolution de l’édition. Une évolution qui, selon moi, passe par la prise en compte d’une double réalité. D’une part, celle du poids d’internet dans la vente et la promotion de tout bien, qu’il soit culturel ou non. D’autre part, celle de l’importance d’une promotion intelligente des livres impliquant, a minima, l’existence d’une ligne éditoriale.  

Internet et la poussée de l’autoédition :
Je suis auteure indépendante depuis 2011, un choix du initialement à mon scepticisme quant à un retour positif d’un éditeur mais qui, aujourd’hui, est davantage lié au manque de valeur ajoutée évident de certains d’entre eux. Il y a quelques années, presque tous les auteurs qui s’autoéditaient le faisaient par défaut, en attendant un éditeur. Lorsque je créai Booknseries et publiai mes premiers auteurs indés, mon idée était de prouver qu’internet pouvait être une vraie alternative et permettre aux lecteurs de découvrir des auteurs de qualité, sans que cela passe forcément par l’édition ou le papier.  Tout comme le monde de la musique, celui du livre a longtemps tenté de nier une réalité : internet permet aussi de mettre en avant les talents littéraires, et, qui plus est, à moindre coût, grâce au format e-book et à l’influence des communautés.

Mais après avoir si longtemps boudé le web, voilà que l’édition commence à y faire son marché, notamment parmi les bestsellers d’Amazon. De  solution de repli, internet deviendrait-il un tremplin ?
Le rôle de l’édition de demain serait-il alors de guetter les étoiles et les commentaires pour sélectionner ses prochains auteurs ? Je ne crois pas. Car l’édition a une vraie valeur ajoutée, une mission que j’ai voulu remettre en avant au travers de Booknseries : celle de créer une ligne éditoriale, de conseiller ses auteurs et de les promouvoir.

Le vrai rôle de l’éditeur : conseiller les auteurs et trouver des lecteurs.
Un livre, pour atteindre des lecteurs, soit être promu. Or le fait qu’un ouvrage sur quatre passe au pilon, nous prouve à quel point l’édition ne joue pas assez son rôle de prescripteur et de promoteur. Trop de petites maisons d’édition n’ont ni ligne éditoriale, ni stratégie commerciale. Le système les pousse à mettre régulièrement des livres dans le circuit pour maintenir leur trésorerie : comment pourraient-elle avoir encore le temps et l’argent pour la promotion ?  Quant aux grandes maisons, elles réservent une grosse partie de leur budget de communication aux auteurs stars qui, même s’il financent l’édition des plus petits, n’aident pas pour autant à les faire vendre… 
Au cœur de ce qui ressemble à un drame, l’auteur, désormais indépendant, a pourtant un rôle essentiel à jouer. En étant plus éclairé, en sachant maitriser sa communication, il sera plus à même de choisir et de construire, avec l’éditeur, son plan de promotion. Ainsi il pourra contribuer à un nouveau mode d’édition, plus collaboratif, certes, mais aussi plus équilibré et plus efficace.

C’est parce que je crois en ce nouvel équilibre et en cette révolution que j’ai accepté sans hésiter l’invitation de Chris Simon et Manuel Benetreau à faire ensemble le Salon du livre de Paris sous la bannière Booknseries.
Trois auteurs indépendants,  écrivant autour de la ligne éditoriale Série, Polar de Booknseries. Trois auteurs professionnels, prêts à partager leur expérience d’auteur et à rencontrer leurs lecteurs.  Et un message à faire passer : celui d'un nouveau visage de l’édition.  

Je ne sais pas ce que sera Booknseries dans dix ou vingt ans mais le conseil apporté aux auteurs dans leur communication, la conscience permanente qu’un livre, quel qu’il soit, doit être édité pour être lu et par conséquent systématiquement faire l’objet d’un vrai plan de communication et de distribution, avant d’être imprimé, contribuera, je l’espère, à créer le nouveau visage de l’édition !

Je vous donne  donc rendez-vous sur le Stand C62 en compagnie de mes amis et talentueux auteurs Chris Simon et Manuel Benetreau bien sûr... mais aussi d'un tas d’autres professionnels venus partager leur expérience et leurs compétences.  Retrouvez le programme sur la page FB booknseries . ou sur le bookn'blog !          

26 Feb 2018

Quel est votre mot préféré ?

Voici la question que le dernier numéro de l’excellente revue L’Éléphant  posait à quelques personnalités célèbres.( une revue, qu’au passage, je conseille à tous ceux qui veulent se cultiver sans douleur et dans tous les domaines de 10 à 99 ans  :) En tant qu’auteure, penseuse (tiens , voilà encore un mot qui sonne étrangement au féminin !:) et amoureuse des bons mots, j’ai voulu m’amuser et répondre à ce petit défi.

Or ce qui démarra comme un jeu, m’en apprit beaucoup plus que je ne l’aurais cru sur mon écriture et sur moi même. Et la première chose que je constatai fût que de choisir un seul mot était très difficile. En fait, au fil de mes réflexions, trois mots vinrent à moi, dans cet ordre :

Le premier mot qui me vint fut « Respect » : un mot aux sonorités un peu dures et souvent employé de façon défensive.  Pourtant ce mot est, selon moi, celui sans lequel rien de constructif n’est possible dans ce monde. Le respect de soi, pour commencer, de ce qui nous est offert, de ce que nous gagnons, de l’autre, de la nature qui nous entoure... Comment la bienveillance, la curiosité,  l’amitié, l’amour bien sûr,  pourraient-il exister sans  « respect » ?! Sans respect comment trouver sa place et la laisser aux autres ?

Le second mot qui me vint fût celui de « Folie ». Pourquoi ? Déjà parce que j’aime sa rondeur et la façon dont le frottement du « F » annonce le cri du « i ». Mais aussi parce que la folie est une notion totalement relative et variable. La folie peut être douce, totale, maladive... Elle peut porter à la fois tous les espoirs et toutes les désespérances. Elle varie d’une société à l’autre, d’un pays à l’autre, d’un foyer à l’autre, même ! La folie est toujours incomprise. J’aime l’idée de cette rébellion.

Le dernier mot me ramenât à l’écriture. Franck Thillier l’avait d’ailleurs choisi, en répondant à la question du journaliste de l’Éléphant.  Il s’agit du mot « Suspense ». Un mot compréhensible dans de nombreuses langues et qui, avec ses nombreux « s » nous susurre à l’oreille la promesse d’un long frisson…

Respect. Folie. Suspense. En me retournant sur ces mots, je me suis aperçue qu’ils étaient tout simplement le pourquoi  et le comment de mon écriture. À la fois des moteurs et un puits intarissable. Un concentré de tous les autres mots que je couche sur le papier.. 

Et vous les amis ? Avez vous un mot préféré? 

 

19 Feb 2018

Réécritures...

J’ai, la semaine dernière, mis un point final à ce qui sera mon sixième roman. Ce roman aurait du ( ou pu ? ) être sorti, comme les précédents, pour le salon du livre de Paris mais, il y a deux mois, j’ai su que je ne serai pas prête. Pas parce que je n’étais pas certaine de le finir à temps mais parce que, plus j’écris, plus la phase du  "premier jet" est brève ,et plus ma réécriture est exigeante.

Car réécrire, ce n’est pas seulement corriger pour faire en sorte que le livre soit grammaticalement bien écrit et bien orthographié, c’est avoir suffisamment digéré son œuvre pour pouvoir se mettre à la place du lecteur.  

Personnellement, j’adore ce moment. Celui où je redécouvre ce que mon cerveau a produit, comme si cela provenait d’un autre moi, d’une autre époque. Je ne relis jamais mon livre depuis le début avant de l’avoir terminé. Mes notes me permettent d’avancer autour d’une trame et de ne pas oublier les détails... mais mon imagination fait le reste et m’emmène parfois sur des chemins improbables. Souvent, ces chemins, lorsque je les redécouvre, me surprennent et me ravissent alors que, par manque de recul par rapport à mes émotions, j’aurais pus les effacer si je les avais relus trop vite.

Mais parfois aussi certains passages m’ennuient. Et là je n’hésite à couper. Règle Numéro 1  : si on s’ennuie en se relisant, alors on ennuiera aussi forcément son lecteur !

Enfin, et c’est aussi une phase très excitante de la réécriture, je partage. Une fois mes premières relectures faites en solo, j’envoie le manuscrit à un très petit groupe de lecteurs qui me dira s’il reste des incohérences ou des erreurs. Il ne s’agit pas ici de leur demander de me dire si le livre est « bon »( même si toute critique est bonne à prendre :) mais si le livre se lit bien et, surtout, s’il  ne reste aucune incompréhension ou illogisme. Ensuite seulement, je fais passer le bébé à ma correctrice qui, elle, fera deux lectures avant que je ne le relise le livre une autre fois, puis lui redonne une dernière fois…

Écrire un roman, ce n’est pas seulement imaginer une histoire et la poser sur le papier, c’est parvenir à la raconter de la façon la plus juste et à la partager. La réécriture, tout comme l’édition et la communication, font partie des étapes de la vie d’un livre, de celles qui vont l’amener à se détacher de son auteur pour suivre sa propre route afin d'appartenir à tous... Une aventure dont je ne me lasse pas  ! 

 

05 Feb 2018

Les livres sont comme les chats

En tant qu’auteur, on pense parfois que les histoires que l’on écrit ne sont pas assez intéressantes, qu’elles traitent de choses trop intimes ou trop peu fédératrices pour trouver des lecteurs…

Eh bien savez-vous ce que je pense ?
Je pense que les livres sont comme les chats.    
Ils trouvent toujours quelqu’un qui a besoin d’eux !

J’ai accueilli, un peu avant Noël, le dernier chaton d’une portée, un jeune mâle de quatre mois répondant au nom de Néko. Or, au delà du geste - et ceux qui ont fait la même démarche avec un chat ou un autre animal comprendront sûrement ce sentiment -j’ai vraiment eu l’impression d’une rencontre programmée. Comme si, parmi les milliers de chats vivants sur cette terre, cet animal avait su que j’avais besoin de lui à ce moment là.

Une fois diffusés, nos livres ont leur vie propre. Et même si nous imaginons difficilement qu’ils puissent immédiatement plaire à tout le monde, ne pouvons-nous pas raisonnablement nous dire qu’ils rencontreront leurs lecteurs, pour peu qu’on les y aide un peu !?  
Car si un «  bon livre »  est assurément un livre correctement écrit, corrigé et dont l’histoire est bien construite, c’est aussi et surtout, une histoire et un style dans lesquels un lecteur se reconnaitra et qui lui parleront personnellement .

Partant de là, la seule chose qui peut empêcher votre livre d’être lu, c’est de le cacher ! 

Donnez votre livre à corriger et à lire à des bêta lecteurs, commencez à en parler sur le net, à en distribuer quelques exemplaires, à faire savoir de quoi il parle et pourquoi vous l’avez écrit… et vous constaterez que de nouvelles personnes viendront naturellement à lui et seront ravies d’avoir croisé son chemin !

 

29 Jan 2018

À chaque mot sa manière

La semaine dernière j’ai commencé à écrire dans un journal, un agenda en fait, qui s’est transformé en page blanche. Une zone vierge, disponible pour recevoir ce qui n’est ni dans ce blog, ni dans mon dernier roman en cours, ni sur les réseaux sociaux.

Un endroit à la merci de phrases jetées à la volée, sentiments intimes, pensées bouillonnantes, verbiage impulsif… J’ai renoué avec un certain plaisir, celui de l’imprévu. Pas d’intentionnalité ici. Juste des mots posés là, comme le furent ceux de ce qui devint, presque malgré moi,  mon premier roman.

Qu’on la laisse s’échapper sur un carnet, qu’on l’apprivoise dans un roman, qu’on la fasse valser dans une chanson, qu’on l’accroche à une image, qu’on la réfléchisse pour bloguer, il n’y a pas d’écriture inutile, ni de sous catégories.

Ce jour là  j’ai pris cinq minutes au milieu du tumulte d’une journée chargée, pour me poser et écrire. J’ai d’abord pris avec un stylo rose puis j’ai eu envie d’y mettre du bleu… Je ne sais pas ce que je ferai de ces idées là, peut être rien, sûrement même… Et pourtant, j’ai eu besoin de le faire, tout simplement.

Je vis l’écriture comme un souffle, une respiration. En tant qu’auteur, on songe forcément à raconter une histoire mais,  parfois, à force de réfléchir à ce que l’on doit raconter, on peut oublier de nourrir l’instinct, le besoin d’écrire.

Je parlais la semaine dernière de faire se rencontrer le fond et la forme, je crois que c’est aussi par la diversité de ses formes et lieux d’expression, certaines plus libres, d’autres plus dirigées ,que se nourrit l'écriture, cet animal sauvage que l’on ne devrait jamais totalement apprivoiser… 

Et vous ? Où laissez-vous se perdre votre plume ?   

22 Jan 2018

Quand le fond rencontre la forme

« Parfois j'adore tellement les images choisies que je me dis que je ne devrais écrire qu'avec des images dans la tête...»  Ces mots, que me confiait la semaine dernière une auteure  après avoir reçu le plan de communication que je lui avais envoyé pour le lancement de son roman, m’ont particulièrement touchée.   

La communication est souvent la bête noire des auteurs. Vague sentiment de s’abaisser à une tâche mercantile, de devoir justifier pourquoi on devrait acheter notre livre. De privilégier la forme au fond …
Mais en matière d’écriture, la forme ne peut -elle pas aussi servir le fond ?

Personnellement j’ai toujours perçu la communication comme une forme de créativité, plutôt que comme une pratique chronophage ou superficielle. En allant  chercher des musiques, des photos,  des mots clés autour de mes livres j’ai le sentiment d’élargir mon univers d’écriture, de le nourrir et de lui donner une autre dimension.

Outils d’inspiration et de communication ne font alors plus qu’un …

Tout ce qui tourne autour du livre que l’on écrit et nous aide à le finaliser, ne se réduit pas à une simple source d’inspiration.  Expériences, rencontres, images, films, sons, peuvent ensuite être mis en forme et partagés pour devenir de vrais outils de promotion de nos livres.   

Chaque auteur a son univers, ses sources, ses motivations, ses thèmes d’écriture, son style ... C’est dans cette matière que se trouvent les messages de sa communication et non à l’extérieur !

Parvenir à mettre sous une autre forme la subtilité des mots écrits. Trouver cette harmonie entre le fond et la forme afin de d’éclairer l’histoire sous un nouveau jour, sans pour autant la trahir, est à mon sens un vrai acte créatif … et un plaisir dont je ne me lasse pas 

Et vous avez vous le sentiment de nourrir votre écriture lorsque vous communiquez ?   

 

15 Jan 2018

Les livres en solde ? Pour quoi faire ?

En cette période de soldes, et alors que le web nous mitraille de publicités à moins XXXX pourcent,  je me suis interrogée sur l’avenir du livre en tant qu’objet de consommation.
Aujourd’hui les textes  sont assez restrictifs et n’autorisent les librairies  à pratiquer des prix inférieurs au prix de vente au public que sur les livres édités ou importés depuis plus de deux ans, et dont le dernier approvisionnement remonte à plus de six mois.

Mais au delà de cette règle, le livre pourra t-il continuer à échapper la folie des soldes ?

Pour tenter de répondre , j’ôte ma casquette d’auteure et revêt celle de marketeuse pour me poser avec vous la question suivante : les livres soldés oui, pourquoi pas… Mais pour quoi faire ?

Pour permettre à une catégorie de la population d’accéder à un bien d’ordinaire  inaccessible ?
Je crois que si le paquet de cigarette à huit euros n’est pas rédhibitoire, le livre de poche ne devrait pas l’être davantage… Plus sérieusement, les bibliothèques sont là pour répondre au problème du coût des livres anciens. Quant aux sorties littéraires à plus de vingt euros, hors de question de les voir soldées bien sûr.

Pour pouvoir acheter plus  de livres ?
Les dévoreurs de livres apprécieraient bien sûr de pouvoir acheter davantage de livres à un prix cassé mais, là encore, il existe d’autres solutions. L’achat d’une liseuse par exemple, qui permet de découvrir des auteurs indépendants  de talent pour un prix souvent inférieur à quatre euros. Les marchés, où des livres d’occasion se revendent pour un ou deux euros… Et puis surtout, un livre, ça se prête ! Rares sont les objets qui circulent encore librement  entre les personnes et les rapprochent. Le livre en est un !

Pour écouler les stocks invendus ?
Le livre, même s’il n’échappe pas à la surproduction, bénéficie encore d’une protection du législateur lui assurant une certaine ( et relative) longévité. Mais pour que ce cycle de vie, plus long que pour la plupart des consommables, soit utile et respecté, encore faut-il que les livres soient promus, mis en avant…ce qui est loin d’être toujours le cas. Pour le livre, la solution au surstockage passe plus par une bonne sélection et une  bonne promotion des auteurs , que par les soldes.

Mais s’il est difficile de croire au livre soldé, je crois que  c’est surtout parce qu’un livre, ça ne s’achète pas comme un vêtement ou un meuble. Un livre doit nous être raconté, nous séduire au travers de son univers, nous être recommandé. Un livre ne se consomme pas. Un livre ne passe pas de mode. Un livre a mille vies...

N’est-il pas merveilleux de se dire qu’au milieu d'un monde de surconsommation, auteurs et lecteurs ont le pouvoir de faire perdurer ce petit miracle ? :)

 

track