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01 Jan 2021

Avec la bouche ...

Je déclare ouverte l’année de la bouche

Grande ouverte pour inspirer l’espoir,
En cul de poule pour recracher les idées noires.
En forme de cœur pour dire je t’aime,
Avec la langue pour que tu trembles et m’entraînes...

Agitée sur les paroles d’un rap spasmodique,
Ou bien posée avec surprise sur une joue qui pique.
Caressant le bord des assiettes, même si c’est pas propre,
Posée sur un verre rempli de bulles et à la bonne vôtre !

Bouche qui crache des gros mots puis se lave au savon,
Bouche qui serre les coins avant de monter au front.
Bouche qui chante du yaourt sur la piste de danse ,
Bouche qui te dit chiche, allez, on y va, on fonce !

Bouche au secret bien gardé,
Bouche d’enfant qui dit toujours la vérité.
Bouche aux éclats de rire contagieux,
Bouches collées des amoureux...

Tous les jours, j’entends dire «  c’est bon, c’est qu’un masque » et moi je me dis, bon sang, n’y a-t-il que moi qui pense que cet engin m’étouffe, me muselle et me coupe des autres ?
Je souhaite face à cette année pleine de défis, que le regard des personnes masquées ne s’éteigne pas en même temps que leur voix, que leur rire...que leur souffle.

Que cette année soit celle de la bouche qui permet d’inspirer l’air qui nous fait vivre et de défendre les libertés qui nous sont chères. D’embrasser l’avenir, les êtres et les projets pour lesquels nous vibrons car, sans cela, virus ou pas, nous serons tous moribonds.

Bonne année de la bouche les amis . Et un gros bisou <3

21 Dec 2020

Le repos du guerrier

Dans quelques jours je serai, comme beaucoup d’entre vous, en congés pour une dizaine de jours. Traditionnelle trêve hivernale. Une petite semaine au milieu de la vie de chacun... De mon point de vue - et de mon point de vie - une semaine charnière pour les mois et années à venir.

L’année 2020 fût celle du chamboulement, de la confrontation de l’Homme avec ses peurs les plus grandes, de l’expression du pouvoir sous son vrai jour, de la sidération. Mais elle fût surtout, à mon sens, l’année qui marqua une véritable opportunité pour l’Homme de changer, non pas de vie, mais de mode d’agissement face à la vie.

L’humanité, depuis des millénaires, se construit sur la conquête du pouvoir, principalement au travers des guerres et de la religion. Depuis des centaines d'années, il s’agit de se battre pour chercher à répondre aux attentes des autres afin de prendre une place dans la société, ou de progresser dans une hiérarchie. Or cette lutte nous est imposée de plus en plus tôt, à l’école ou au sein de la famille, où nous apprenons, dès l'enfance, à nous préparer à souffrir et à nous adapter aux règles, avant même que nous n’ayons eu la chance de connecter avec notre cœur et ses aspirations.

Le pouvoir est une graine, un combat qui prend racine au cœur de nous-mêmes, avec cette petite voix qui nous inflige tant de souffrances et de frustrations en nous disant que nous ne sommes pas assez, que nous devons changer pour être reconnus. Toujours dominés, toujours ailleurs, toujours autrement...

Lutter avec le pouvoir, c’est comparer sans cesse. C’est oublier notre force intérieure et laisser la noirceur du jugement nous empêcher de construire un chemin authentique, positif, guidé par l’envie de bonheur plutôt que de réussite.

Je sais que changer de mode de fonctionnement prendra du temps, et que cela nécessitera que les personnes qui font les règles de notre société changent aussi, pour mettre de la douceur et de l’empathie là où il n’y a, le plus souvent, que dureté et égocentrisme. Je sais, car je suis un produit de cette éducation, qu’il faudra apprendre à s’aimer chaque jour un peu plus pour ne pas toujours chercher à être mieux ou différent. Je sais que tout cela sera long mais je crois que l'heure est venue d’en faire, non plus un confort mais une priorité.

La guerre du pouvoir a fait son temps. Et pour qu’elle cesse, il faut d’abord la faire taire en nous.

Je vais donc, en pleine conscience et avant même les résolutions de Janvier, profiter de cette trêve pour imprégner en moi la ferme intention de ne plus laisser le pouvoir guider mon quotidien. Accorder à la guerrière un repos mérité et revenir plus forte de mes qualités intrinsèques et plus lumineuse pour les mois et les années décisifs auxquelles nous aurons à faire face.

Je vous souhaite à tous de belles fêtes, pleines de douceur, d’amour et d’authenticité. Vous êtes parfaits, ne l’oubliez pas.

14 Dec 2020

Je suis ton essentiel, tu es mon essentiel

J’ai vu apparaitre ce weekend un nouveau tag de profil facebook, mettant en avant la culture en danger, en tant que bien jugé non essentiel.

Évidemment, je partage ce point de vue et juge absolument injuste le fait que l’on ne mette pas au moins au même niveau l’achat de biens de consommation non vitaux, qui plus est dans des endroits bondés, et le plaisir de partager un bon film...

Mais comment choisir entre les injustices lorsqu’elles s’empilent comme un club sandwich sur le comptoir d’un pub anglais ?

Tour à tour, nous sommes Charlie, nous sommes la culture en danger, nous sommes Michel Zecler, nous sommes les restaurants fermés, nous sommes les artistes ignorés, nous sommes les réfugiés expulsés, nous sommes les salariés licenciés...

La vérité n’est-elle pas que nous sommes tous liés par le même sort, tous dans le même navire, balloté par une mer déchainée ?

Je ne critique pas les mouvements de foule visant à souligner, sur le web ou ailleurs, le soutien à une cause en particulier. Mais finalement, au travers de ces différents élans, n’est-ce pas un appel à la solidarité et à la justice sociale que nous réclamons unanimement ?

Je vois le COVID, non pas comme une énième catastrophe nous tombant dessus, mais comme une loupe géante qui, d’un seul coup, a grossi toutes les injustices de ce monde. Ces dernières ne datent pas d’hier, mais à une heure où tout le monde sait tout et où le monde n’est qu’un grand tout connecté au même écran, même le masque imposé n’est pas assez grand pour nous empêcher de voir les inégalités et les maltraitances infligées à la race humaine.

Face à des dirigeants qui, sans état d’âme, établissent au doigt mouillé, des listes de vie ou de mort en fonction de critères purement politiques, je crois qu’une solidarité, inconditionnelle, humaine, profonde et, pour le coup, essentielle, au sens littéraire du terme, doit se réveiller.

Alors voilà, j’ai envie de vous dire que vous êtes tous mon essentiel et qu’à ce jour, très sincèrement, il n’y a pas une personne au sort de laquelle je ne me sente pas liée <3 
 

07 Dec 2020

Le syndrome de la grenouille

Je lis, en ce moment chaque jour, un recueil de contes philosophiques, or, celui que j’ai découvert ce matin faisait référence à la fable de la grenouille, une histoire que j’ai immédiatement eu envie de partager avec vous.

Selon une expérience accomplie en 1882 à l'institut Johns-Hopkins dans le cadre de l’étude de leur système nerveux, des grenouilles vivantes furent plongées dans un bain d’eau froide que l’on chauffa à raison de de 0,002 °C par seconde, jusqu’à ébullition :  les grenouilles furent retrouvées mortes après 2 heures 30, sans même avoir cherché à sortir de l’eau.
Si certains scientifiques contredirent ensuite les résultats de cette expérimentation, il resta tout de même de celle-ci un syndrome appliqué à l’espèce humaine, idée selon laquelle l’instinct de survie peut être endormi par un double effet lié à la force de l’habitude et à l’introduction progressive des nuisances.

Le conte que j’ai lu aujourd’hui racontait l’histoire d’un vulgaire clou, planté dans le mur d’une maison par son ancien propriétaire. Celui-ci, en la vendant, avait obtenu l’autorisation du nouveau propriétaire de venir, quand il le souhaitait, accrocher autant de choses qu’il le désirait à cet unique et inoffensif petit clou. D’abord les objets furent petits, puis, peu à peu, plus encombrants ; enfin, ils devinrent si horribles et malodorants, qu’ils obligèrent le nouveau propriétaire à quitter les lieux.

Accepter ce clou, c’était, sans le savoir, accepter tout ce qui allait y être pendu, jusqu’à tout perdre.

La situation que nous vivons depuis près d’un an a créé en nous un réflexe de peur qui a permis à ce clou d’être planté. Petit à petit, et sans que nous en ayons vraiment conscience, une nouvelle normalité s’est installée. D’abord les masques, puis les autorisations, puis la fermeture des commerces, suivie de celle des lieux d’échange d’idées et des lieux d’enseignement et de rassemblement de la jeunesse, principal moteur du changement. Sous couvert d’une maladie qui tue moins que la guerre, les drogues ou la famine, on éteint peu à peu l’humanité dans une casserole géante...

Vous pensez que j’exagère ? J’ai vu hier en allant jeter des déchets verts, un homme d’une trentaine d’année, il était seul sur la plateforme de tri quand je suis arrivée, il vidait sa carriole en plein air et il portait un masque. Un peu plus tard, je suis allée acheter mon sapin de Noël et sur le parking j’ai croisé plusieurs personnes, seules au volant de leur voiture et masquées... Que penser de cela, sinon qu’une partie de la population est déjà conditionnée, habituée, prête à vivre étouffée.

Personnellement, je ne m’habitue à rien de ce qui pour certains, reste une situation vivable « comparée aux grandes guerres ». D’une part, peu de personnes encore vivantes ont connu la guerre, ensuite, je ne suis pas du genre à classer par ordre les malheurs.

Je ne m’habitue ni au masque, ni aux autorisations, ni à la mort des universités, ni à celle des salles de concert, ni au fait que mes parents ont peur que je les embrasse, ni à ne plus pouvoir prendre l'énergie des bains de foule, ni au fait que je ne puisse pas aller où je veux quand je le souhaite, ni à l’idée que l’on puisse savoir tout de moi et de ce que je fais sous prétexte que je pourrais être nuisible.

L’eau est peut-être encore tiède, mais elle brûle ma peau comme du feu. Je sais que la peur est là. Je sais que le confort relatif dans lequel une partie d’entre nous vit peut occulter une partie des faits mais j’espère, et je sais, au plus profond de moi, que nous n’attendrons pas d’être ébouillantés pour réagir .  

Bonne semaine les amis, encourageons-nous à sortir la tête de l'eau ! :) 

30 Nov 2020

Jour après jour

J’ai commencé il y a 2 semaines mon nouveau roman. Comme pour les précédents, je m’y consacre chaque week-end, à raison d’un ou deux chapitres, selon mon envie, selon le selon mon humeur aussi, toutes deux ancrées dans une temporalité nouvelle liée au contexte social et sanitaire, mais aussi à mon évolution intérieure.

Pour cette neuvième histoire, je me retrouve dans un état d’esprit que je n’avais pas connu depuis mes deux premiers romans : celui d’écrire pour écrire, sans projection, sans anticiper l’édition.

Et encore... Il y a 10 ans, j’étais aux prémices d’un changement qui allait guider ma vie vers une conscience plus grande de ma vérité. J’étais encore pleine de doutes, de colères, de revanches, d’obligations, de convictions intimes, qui me poussaient à garder mon écriture secrète, à penser qu’elle ne serait certainement pas digne d’intérêt.

S’il est une chose qui me caractérise, c’est ma faculté à persévérer dans chaque chose que je fais avec l’intime conviction que la répétition est la clé de l’acquisition. J’ai parfois persisté au détriment de ma santé, de mes émotions, au détriment de ma famille... du bon sens... Mais après dix ans, je m’aperçois que j’ai aussi, en y travaillant chaque jour ou presque, en me confrontant à mes peurs et à mes faiblesses, développé une forme de souplesse et d’indulgence vis-à-vis des autres et de moi-même. Or cette nouvelle perception de ma personne, moins dépendante du jugement des autres, me permet désormais de mettre cette persistance au service de mon bien-être, plutôt que d’une lutte sans fin vers une reconnaissance rêvée ou une excellence inatteignable.

La situation actuelle nous amène à ne plus pouvoir nous projeter à plus de quelques semaines, voire quelques jours. Pourquoi ne pas faire de cette frustration une occasion ? Celle de nous lever chaque matin et de répéter des gestes et des mots qui nous font du bien. Celle d’agir sans se projeter mais avec la ferme intention de profiter de chaque instant et de donner le meilleur de nous-même, dans nos paroles comme dans nos actes. On ne sait pas de quoi demain sera fait et on sait bien que tout ce qui se passe n’est que le début d’un mouvement qui va nous demander de rester lucides et vivants chaque jour, sous peine de nous laisser submerger.

C’est pourquoi je vous souhaite à tous, du fond du cœur,  une très belle journée.

30 Nov 2020

Jour après jour

J’ai commencé il y a 2 semaines mon nouveau roman. Comme pour les précédents, je m’y consacre chaque week-end, à raison d’un ou deux chapitres, selon mon envie, selon le selon mon humeur aussi, toutes deux ancrées dans une temporalité nouvelle liées au contexte, mais aussi à mon évolution intérieure.

Pour cette neuvième histoire, je me retrouve dans un état d’esprit que je n’avais pas connu depuis mes deux premiers romans : celui d’écrire pour écrire, sans projection, sans anticiper l’édition.

Et encore... Il y a 10 ans, j’étais aux prémices d’un changement qui allait guider ma vie vers une conscience plus grande de ma vérité. J’étais encore pleine de doutes, de colères, de revanches, d’obligations, de convictions intimes, qui me poussaient à garder mon écriture secrète, à penser qu’elle ne serait certainement pas digne d’intérêt.

S’il est une chose qui me caractérise, c’est ma faculté à persévérer dans chaque chose que je fais avec l’intime conviction que la répétition est la clé de l’acquisition. J’ai parfois persisté au détriment de ma santé, de mes émotions, au détriment de ma famille... du bon sens... Mais après dix ans, je m’aperçois que j’ai aussi, en y travaillant chaque jour ou presque, en me confrontant à mes peurs et à mes faiblesses, développé une forme de souplesse et d’indulgence vis-à-vis des autres et de moi-même. Or cette nouvelle perception de ma personne, moins dépendante du jugement, me permet désormais de mettre cette persistance au service de mon bien-être, plutôt que d’une lutte sans fin vers une reconnaissance rêvée ou une excellence inatteignable.

La situation actuelle nous amène à ne plus pouvoir nous projeter à plus de quelques semaines, voire quelques jours. Pourquoi ne pas faire de cette frustration une occasion ? Celle de nous lever chaque matin et de répéter des gestes et des mots qui nous font du bien. Celle d’agir sans se projeter mais avec la ferme intention de profiter de chaque instant et de donner le meilleur de nous-même, dans nos paroles comme dans nos actes. On ne sait pas de quoi demain sera fait et on sait bien que tout ce qui se passe n’est que le début d’un mouvement qui va nous demander de rester lucides et vivants chaque jour, sous peine de nous laisser submerger.

C’est pourquoi je vous souhaite à tous, du fond du cœur,  une très belle journée.

23 Nov 2020

Hors la loi

Je me questionne beaucoup en ce moment sur ce qui pousse la race humaine à réagir de telle ou telle façon face aux nouvelles obligations auxquelles nous sommes confrontés. Sur ce qui a fait qu’en quelques mois à peine, elle a accepté avec tant de facilité d’obéir à un tas de nouvelles de règles, le plus souvent aussi incohérentes que liberticides.

Passée la première période de soumission totale, liée à une peur de mort imminente, chacun s’apprête  à vivre dans la durée en semi-liberté. Or il est intéressant, à cette occasion, de voir un nouveau profil émerger, celui du citoyen hors la loi. Un diner entre amis, une balade à plus d’1km de son domicile, une autorisation au motif mensonger... Libéré de la peur de mourir mais pas encore de celle de désobéir, le citoyen domestiqué se retrouve en position de tricheur, une attitude visiblement tolérée, puisque finalement, le plus inacceptable reste imposé.

Au-delà de la polémique liée à la vérité détenue par les uns ou par les autres, je voudrais en revenir à cette notion de loi et de la valeur que nous lui accordons. Et j’insiste sur le mot accorder car la façon dont nous réagissons face aux règles et aux peurs qu’elles réveillent — principalement celle de la prise de risque et celle de la punition — dépend bien de notre accord.

Une règle ne nous est applicable que parce que nous la validons, même si c’est à contre cœur et même si c’est en nous positionnant en victimes.

C’est en validant notre position de subalterne que nous accepterons l’autorité excessive d’un supérieur hiérarchique. C’est en validant notre posture de consommateur que nous acceptons de payer un prix excessif pour certaines choses. C’est en validant notre posture de non-sachant, que nous acceptons la décision de personnes dites savantes, telles que des médecins.

Mais c’est aussi en validant l’importance de notre bien-être que nous refusons des mesures qui nous rendent tristes ou malades. C’est en validant notre amour-propre que nous nous entourons de personnes qui nous font grandir et nous éloignons de celles qui nous nuisent. C’est en validant notre lien avec la planète que nous acceptons des changements d’habitudes visant à la protéger.

Car aucune loi, intérieure ou extérieure, ne peut s’appliquer sans notre accord. La désobéissance n’est pas un acte stupide ou égoïste, c’est une expression de notre désaccord. À l’échelle individuelle, on pourra parler de développement personnel. À l’échelle professionnelle, on évoquera la notion de management collaboratif. À l’échelle de l’état, il s’agit tout simplement de démocratie.

Les lois que l’état nous impose aujourd’hui, sans aucune discussion possible, n’existent et n’existeront que pour ceux qui sont d’accord avec elles. Et avant de choisir de leur obéir ou de leur désobéir, il s’agira de se demander à quelles lois intérieures cette décision fait écho. À celles qui nous rapprochent de notre nature ou bien à celles qui nous renvoient à notre éducation, principalement fondée sur la peur.

Je ne me pose pas ici au-dessus du débat mais je constate que ce sur quoi  les médias attirent notre attention nourrit une peur omniprésente qui permet l’introduction de lois liberticides, dont on nous fait croire qu’elles sont acceptées par tous. Est-ce vraiment le cas ? C’est à nous de le décider et de le montrer. 

Bonne semaine à tous les amis. 

16 Nov 2020

Numéro 9

Ça y est. Je me suis lancée.

Malgré les doutes et, je l’avoue, une certaine tristesse contre laquelle je luttais, depuis quelques semaines, et qui me poussait à retarder le début de son écriture.

Il était dans ma tête depuis cet été, ce premier chapitre, clair comme le furent en leur temps ceux de mes huit romans précédents. Il m’attendait. Ou plutôt il attendait le bon moment. Celui qui viendrait faire une étincelle avec cette idée, ces personnages et ce décor, déjà créés.

Vous le savez, je suis une auteure qui aime manier les concepts, décortiquer les idées et les confronter aux émotions humaines ; le « pourquoi » de mes personnages ainsi que la question du sens de l’histoire que je raconte sont particulièrement importants à mes yeux. Si je ne mets pas le doigt sur les questions existentielles que je veux poser au lecteur, alors, impossible de me lancer.    
Pour ce prochain roman, j’avais bien la réponse au premier « pourquoi », celui qui répond aux thèmes abordés et à la motivation personnelle, mais il me manquait des réponses liées à l’histoire de mon héros. Comment, précisément, cette expérience allait-elle le transformer ? Sur quels points intimes allait-elle venir appuyer ? Qu’est ce qui le bloquerait, qu’est ce qui le ferait grandir ?

Les réponses à ces questions me sont venues la semaine dernière, en même temps qu’une forme de libération face au contexte ambiant.

J’ai, au hasard d’une proposition à laquelle j’ai dû répondre, réalisé que les libertés individuelles dont je (ainsi que de nombreuses personnes) parle beaucoup en ce moment, ne sont pas seulement des mots posés qui, à force d‘être répétés, se transformeraient en lois ou en une réalité intérieure. La liberté individuelle, c’est aussi un état indescriptible d’harmonie, de sécurité, où le corps et l’esprit s’accordent, quels que soient l’environnement et le contexte.
Est-on libre pour ou contre quelque chose ? Pour soi ou avec les autres ? Comment la liberté de notre enfance a-t-elle pu se transformer en prison par la seule force d’une pensée bien ancrée et de concepts verbalisés ? Les mots ne sont-ils pas un leurre dans lequel nous nous réfugions pour affirmer ce que nous sommes au lieu de le vivre et de le prouver ? Quelle est la limite entre un acte de libération et un acte désespéré ?

Voilà les questions qui m’ont assaillies. Je n’ai bien sûr pas de réponses ultimes à celles-ci, mais je sais qu’elles vont venir faire vivre à mon héros et aux personnages de ce « presque huis-clos », un parcours initiatique qui me parle et qui, je l’espère vous parlera aussi.

Alors voilà, les deux premiers chapitres de ce roman que je perçois déjà comme important dans mon parcours d’auteure, ont été écrits ce week-end ; désormais, il n’y a qu’à laisser la magie du cerveau et du cœur opérer...

Merci à tous ceux qui m’ont encouragée par leurs messages, leurs pouces levés ou leurs cœurs dans cette nouvelle aventure.

Et en attendant que ce nouveau bébé arrive, je vous invite à aller découvrir sur ce blog mes autres ouvrages et à faire votre marché de Noël.
Jusqu’au 5 decembre, je vous propose de vous envoyer chez vous un exemplaire dédicacé de votre choix pour 1 euros de frais de port, soit le tout pour 12,50 euros.
Contactez-moi ici ou sur ma page Facebook ou mon compte Instagram pour les modalités de paiement et de livraison.      

 

 

09 Nov 2020

LE MALENTENDU

Faire avec attention ou faire attention,
À un mot près, ils se sont trompés.

Faire attention, se méfier,
Des gens et des distances,
Garder son pré carré des agressions... mais aussi des amitiés.

Faire attention, se défier,
L’enjeu serait-il de devenir triste et enragé ?
Bêtement, je croyais que ce qui rend malheureux n’était pas digne de notre humanité.

Faire attention à celui-là et oublier celui qui est mal né,
Une conception assez originale de la solidarité.
Je me demande si tout le monde a bien vérifié son CV ?

Faire attention mais vite fait,
Zapper les semaines, la vie, les gens et les années...
Bienvenue sur Youtube, en trois minutes tu es mort, en trois minutes une star est née.

Faire avec attention ou faire attention,
À un mot près, ils se sont trompés

C’était le troisième œil qu’il fallait ouvrir,
Celui qui permet de s’ancrer dans l’instant, sans jamais avoir peur de partir
Celui qui fait qu’on se rattrape à son souffle, même s’il est court,
Celui qui permet d’espérer le meilleur, à chaque fois que l’on regarde la nature autour.

Faire avec attention chaque geste,
Prononcer avec attention chaque parole,
Redevenir la part d’un tout, sans fard, sans jeux de rôles.

Sourds ou malentendants,
Voilà la source du malentendu.
Il fallait faire avec attention et non se méfier
À un mot près, ils se sont trompés,
Et, nous, nous avons failli tomber ....

02 Nov 2020

Génération slasher

Il y a longtemps est née la génération X. Celle dont je fais partie, élevée dans le respect des métiers traditionnels et d’une entreprise à la vision patriarcale. Une génération qui a grandi avec l’idée d’une vie construite autour de la valeur travail et dans la peur d’un chômage, qui, encore à l’époque, n’arrivait qu’aux autres…

La génération Y est celle qui s’est affranchie de la hiérarchie. Prônant une certaine qualité de vie, elle a revendiqué l’égalité des sexes et a fait souffler sur le monde du travail le vent de l’entreprenariat, alternative à la perspective de plus en plus improbable d’une évolution professionnelle.

La génération Z, quant à elle, est née au milieu d’une crise totale : sociale, économique, écologique et à présent, sanitaire. Elle n’a pas d’autre choix que de rester souple et de se détacher peu à peu des modèles traditionnels pour préparer l’arrivée de la prochaine génération, celle dont nous sommes nombreux à souhaiter qu’elle n’entrera dans aucune case ni aucune lettre. La génération Z est certainement celle qui réinventera, pour la suivante, une façon de vivre et de travailler qui mêlera priorités humaines, professionnelles, individuelles, collectives… des priorités qui seront à la fois mouvantes et perméables entre elles. À l’image des personnes dont je fais partie et qui ont abandonné à quarante ans une posture professionnelle unique pour créer une vie composée de plusieurs métiers, les générations à venir seront sûrement, elles aussi, des « générations slashers ».

Ce terme, introduit en 2007 par Marci Alboher et démocratisé en 2010 par l’entrepreneur et conférencier spécialiste du marketing Seth Godin, signifie qu’une personne a une vie professionnelle faite de plusieurs métiers (séparés par un « Slash » , un tiret en anglais ). Or la pluralité de métiers, si elle a d’abord permis d’augmenter les sources de revenus, répond aujourd’hui surtout au besoin d’épanouissement personnel, de flexibilité et de liberté auquel chacun aspire au quotidien. Qu’elle s’exerce au travers de métiers rémunérés ou de travaux permettant d’assouvir une passion, cette pluralité de postures présente aussi l'avantage de développer une aptitude à mieux réagir aux changements extérieurs, à se réinventer plusieurs fois durant une même vie, à découvrir de nouveaux univers et à les faire interagir entre eux.  

Si j’ai quitté le monde de l’entreprise, c’était pour pouvoir consacrer plus de temps à l’écriture de mes romans et exercer mon métier de consultante en stratégie de communication plus librement et selon mes convictions, ce que je fais aujourd’hui dans le cadre d’une entreprise où je suis associée. Par ailleurs, j’ai toujours aimé transmettre et partager mon savoir avec la jeunesse : lorsque l’occasion s’est présentée, j’ai été ravie de pouvoir le faire régulièrement dans le cadre d’une école de commerce. Aujourd’hui, je me sens riche de ces métiers et de la vie que je me suis construite autour de mes envies, de mes compétences et de ma personnalité ; et pourtant, bien souvent, je suis obligée d’éluder une partie de mes activités car je ne peux pas tous les mettre dans l’unique case qui m’est présentée.

Je suis romancière, je suis consultante, je suis entrepreneuse, je suis enseignante, je suis slasheuse… et bien d’autres choses encore qui me permettent de rester ouverte au monde et de ne pas le voir comme un ensemble de cases où ranger les métiers et les personnes mais comme un système où chacun est à la fois unique en son genre et utile aux autres.

Ce matin je suis enseignante et, malgré la distance imposée par le gouvernement, je suis heureuse de partager avec de jeunes adultes de 19 ans mon expérience et, je l’espère, une vision plus ouverte du monde du travail. De nourrir l’idée selon laquelle la clé est de savoir faire du « ET » là où nous faisons trop souvent du « OU ». D’écouter ces jeunes s’exprimer quant à leurs doutes, leurs espoirs, leur vision de la vie et du travail en toute liberté et dans toute leur diversité.

Notre jeunesse, contrainte aujourd’hui de vivre à moitié, sait beaucoup de choses sur notre avenir, et notamment que le monde n’est qu’un tout, à la fois multiple et connecté. Elle tente de donner un nouveau sens au mot travail en le rendant plus perméable au monde et moins figé.  Alors offrons lui un modèle d’espoir, d’ouverture d’esprit et une aide bienveillante : elle en a besoin.

 

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