Blog

28 Nov 2016

Mon Nanowrimo à Moi

Si j’ai aujourd'hui un peu de retard dans la publication de mon article hebdomadaire c’est tout simplement parce que, bien que n’ayant pas participé au Nanowrimo, je viens de poser le point final au premier jet de mon cinquième roman !  Eh oui ! Après presque quatre mois passés à noircir plus de 250 pages, une nouvelle histoire va pouvoir bientôt quitter l’intimité de mon cerveau pour aller, je l’espère, percuter les vôtres !

Alors je profite de ce moment et du fait qu’il tombe le jour de mon article blog, pour le saisir dans sa fraicheur, dans sa magie, et pour en partager avec vous l’émotion très particulière, mélange de fierté et d’excitation.

La fierté à l’idée d’avoir su, une fois de plus, me faire confiance dans la poursuite de cette aventure incroyable qu’est l’écriture d’un roman. D’une idée à l’autre… puis la bonne enfin, celle dont je sens qu’elle va s’étirer dans tous les sens pour créer des personnages, des scènes, des émotions…

Ces jours, ces semaines où je reste plongée dans l’histoire et où tout vient l’enrichir. Un spectacle, une personne croisée dans le bus, une phrase échangée, un post vu sur le net… Le livre, tel un être vivant, se nourrit et grandit. Séduisant colocataire de mon cerveau, il s’installe et devient étrangement familier. 

Et puis les mots s’empilent, faisant des pages. D’un chapitre à l’autre, j’oublie peu à peu les détails des délires où les précédents ont du m’entrainer. Cela me rassure. Sans ça, peut-être ne pourrais-je pas avancer…

Enfin, après des rebondissements que mon cerveau imagine comme autant d’électrochocs à chaque fois qu’il serait tenté d’aller vers la facilité, la fin se profile à l’horizon et avec elle, un certain vertige.

Oui ça y est, j’ai terminé un nouveau roman. Alors bien sûr  il y a encore du travail : après quelques jours de « frigo », je vais me replonger dans mes propres pages avec peur et délice, corriger, le faire corriger, réfléchir à ma couverture et à la façon dont je vais parler du livre pour le faire connaître.

Mais une chose est sûre, j’ai terminé un roman et rien ne l’empêchera désormais de poursuivre sa vie! :)

Je crois que tout auteur devrait s’arrêter un instant pour célébrer ce moment et l’apprécier à sa juste valeur pour y puiser ensuite l’énergie et l’envie de le partager avec ses lecteurs !  

21 Nov 2016

Je veux être lu MAIS…

N’avez vous jamais remarqué à quel point les freins les plus forts à notre ambition sont ceux que nous y mettons nous mêmes ?

Mon livre n’est pas assez bon...
Le sujet est inclassable...
Ce ne sont que des nouvelles…
J’écris pour moi avant tout…
De toutes les façons, on ne gagne pas sa vie en étant écrivain …
Et puis je suis trop timide …

En tant qu’auteur, les barrières que nous mettons entre nos livres et leurs lecteurs sont innombrables. Or ces limites, souvent liées à des peurs, nous poussent, au meilleur des cas, à la discrétion et au pire, à une autocritique carrément nuisible à l’image de notre écriture !

Alors il faut bien reconnaître une chose : parler en bien de son écriture est quelque chose de très difficile. On a souvent le sentiment de se jeter des fleurs, d’avoir un  égo  surdimensionné… et puis qui sommes-nous pour prétendre vendre des livres ?

Vous le savez, mon métier est de conseiller les auteurs dans leur communication et je considère, en toute franchise, qu’il est presque impossible de mettre le doigt sur ce qui plaira aux lecteurs ou sur sa part de talent, sans soumettre son travail à un regard extérieur. Un avis et un conseil pour améliorer la présentation de son livre, le retour d'un correcteur, l'encouragement d'un ami, voilà ce dont un auteur a besoin pour se décider à  faire un pas vers la lumière. 

Je veux être lu mais…
Et si au lieu de compléter cette phrase par mille doutes, nous la complétions  par La vraie question, celle qui va nous permettre d’avancer  : qu’est ce que je veux vraiment pour mon livre et pour moi même ? 

Avoir un avis sur mon écriture ?
Partager une expérience au travers de mon histoire ?
Vendre quelques exemplaires, en vendre des milliers ?
Savoir que mon histoire est lue ? 
Vivre des moments de partage autour de dédicaces ?
Voir mon histoire  jouée sur scène ?

Je ne pense pas qu’il existe un auteur sur terre qui puisse dire « moi tout ce que je veux c‘est que mon livre reste bien au fond d’un tiroir parce que je m’en moque des autres et que je n’écris que pour moi ! » :)

Alors ensuite, tout est question d’action.  Il n’y a pas de raisons de ne pas aller au bout de ses envies, il n’y a que des prétextes... Écrire une histoire est une chose formidable. Ne laissons pas nos peurs nous convaincre que nos livres ne valent pas la peine. Toutes les passions valent la peine d'être nourries et partagées . 

14 Nov 2016

Hommage national ou pensée unique ?

Au lendemain de ces deux journées de commémorations et une semaine après l’arrivée d’un leader de foules à la tête des États Unis,  je me suis questionnée sur la frontière parfois floue qui existe entre la force de l’action de groupe et le danger de dérapage vers la pensée unique qu’elle peut représenter.

Sommes-nous obligés de penser en groupe pour changer les choses ? Faut-il forcément créer un mouvement de masse pour qu’il soit efficace ? Ou la seule probabilité de volontés individuelles allant dans le même sens peut –elle suffire ?

Une chose est certaine, insuffler une action de groupe ne suffira pas.
Les hommages en sont un exemple flagrant. Chaque année on fait chanter à nos enfants la Marseillaise, ont commémore les génocides… et maintenant les attentats … Mais est ce pour autant que les peuples en tirent les leçons ? Non. Parce que ces cérémonies sont factuelles : on se souvient de la date, du lieu, des faits, on pleure … mais on ne pose jamais la question du « pourquoi encore une fois ?». Et quand bien même une réflexion s’amorcerait à cette occasion, elle cesse dès le lendemain...  Comment cela pourrait-il être efficace ? 

Alors certains me diront que la démocratie est aussi une affaire de majorité, et qu’il faut quand même bien trouver des leaders pour la rassembler.
D’accord. Mais qu’est ce que fédérer ? Regrouper coûte que coûte une majorité autour d’idées imposées à grands coups de propagandes ou faire comprendre à un groupe de personnes différentes qu’elles ont des intérêts communs ?
Oui. Il y a une différence.
Car la force d’un groupe ne vient pas de sa voix unique, bien au contraire. Elle vient de la diversité des individus qui le composent et de leur décision, malgré cela, d’avancer vers un même objectif.
Cela ne vous semble toujours pas évident ?
Alors visualisez un corps de ballet et un défilé militaire : la synchronisation est, dans les deux cas, parfaite. Les deux groupes sont soudés autour d’un même objectif  et pourtant… L’un est magnifique tandis que l‘autre fait froid dans le dos … Pourquoi ? Parce que d’un côté, nous avons des individus et de l’autre des clones. Parce que d’un côté, la différence a sa place, tandis que de l’autre elle est, par principe, gommée, au profit du leader et de son intérêt personnel.

Alors au lieu de commémorations, je préfèrerais que ces jours soient pour chacun des jours de vraies discussions, entre adultes et avec nos enfants, sur la place et la responsabilité de chaque individu dans le monde dans lequel nous vivons. Cette planète est la même pour tous ! Par conséquent,  tout, ici bas, n’est qu’une question de points de vue.  
Que vous écriviez, que vous travaillez, que vous éleviez vos enfants, que vous vous amusiez… vous avez votre façon de le faire … Si elle vous semble juste, pourquoi ne pas en parler et aller écouter la façon dont le font les autres, sans forcément vous sentir menacés dans vos convictions si jamais elle était différente de la vôtre ? La liberté d’expression et de circulation est un formidable moyen pour échanger  et commencer à mettre certaines valeurs humaines et universelles au dessus tout. Alors profitons-en !

Je regardais hier soir l « Le patient anglais », un film dont l’action se déroule pendant la seconde guerre mondiale, or l’un des personnages y dit, à peu de choses près, «  Nous sommes les pays, pas les frontières ni les dirigeants qui organisent ces guerres »

On ne peut pas dire plus justement les choses, vous ne trouvez pas ?

 

 

07 Nov 2016

Le mythe de l'écrivain torturé

Alors que je commence à avoir un certain recul sur les thèmes abordés dans mon dernier roman, je m’aperçois que, de livres en livres, si les questionnements qui motivent mon écriture restent les mêmes, le côté thérapeutique de cette dernière diminue.  La blessure enfouie que j’y soignais au départ se transforme en quelque chose de plus distant, une émotion plus souple, qui évolue avec ma vie.

Cette mutation de l'un de mes moteurs d’écriture m’a amenée à me questionner sur ce cliché et cette peur qui hante certains écrivains :  la "platitude" du bonheur rime t-elle avec page blanche ?

J’exagère bien sûr mais il reste que l’art est, pour beaucoup, un moyen d‘extérioriser une émotion. Or s’il en est une qui domine, que l’on garde en soi comme une brûlure au fer blanc, c’est bien la souffrance. Car l’homme est ainsi fait que, même s’il se construit sur l’amour autant que sur la douleur, il se souvient beaucoup plus de cette dernière. Et pour ce qui est de l’artiste, je suis même persuadée que, plus ou moins consciemment, il peut être tenté de l’entretenir, comme une plaie ouverte et inspirante.

Alors, doit-on forcément souffrir pour créer ? 

Une chose est certaine : Écrire c’est réfléchir à ses émotions.
L’acte d’écriture est forcément empreint d’émotions, sinon il reste plat et sans intérêt, à la fois pour celui qui  écrit et pour celui qui lit.
 Lors de la rédaction des scènes, par exemple, un peu comme un acteur qui joue un rôle, l’auteur va fouiller dans son vécu émotionnel pour retranscrire au mieux les sentiments de peur, d’amour, de stress, d’agacement… que peuvent vivre ses personnages.
Mais l’émotion intervient aussi avant cela, à la naissance même de l’histoire. En tous cas c’est ce qui se passe dans mon cas. Le mal être lié à la difficulté de passer du statut androgyne d’adolescent à celui de femme m’a inspiré le chemin initiatique de l’héroïne de «  Comme un garçon ». Les masques et la duplicité observés au sein de l’entreprise ont donné naissance au cynique « La Bascule ». L’Envie de Fuir ma vie pour « Mea Culpa », le Doute à l’aube d’une vie nouvelle pour « Une Vie Meilleure »… L’histoire m’arrive aussi par ce biais de l’émotion que je décide de ne pas seulement subir, mais aussi de décortiquer dans mon écriture, fascinée par elle.  

Alors cette démarche de fouille des émotions est elle si tordue qu’elle mérite que l’on traite un auteur d’artiste «  torturé(e) » ?
Je ne pense pas.
Quelqu’un qui réfléchit n’a pas trop le choix : il ne s’agit pas de masochisme cérébral. Cela s’impose. Point barre. Comme certains ont besoin de faire du sport, d’autres ont besoin de réfléchir à ce qu’ils vivent.
Alors oui, je l'admets, réfléchir, parfois, c’est fatiguant et ça empêche de vivre dans le présent… Mais parfois aussi ça évite les dictatures... ça initie le changement … et parfois , plus modestement, ça permet de partager de belles histoires et des idées qui rapprochent les hommes… 

Certains auteurs, souvent après avoir passé des années à tourner autour, arrêtent d’écrire lorsqu’ils ont écrit L’Histoire de leur vie, celle où ils lâchent les émotions qu'ils ont enfouies pendant des années. En ce qui me concerne, plus j’avance, plus je crois que c’est le mouvement de la vie qui me pousse à écrire. Observatrice de mes émotions et des êtres humains qui m’entourent, je ne peux m’empêcher d’avoir envie d’en faire toute une histoire :)

31 Oct 2016

Les défis de l'écriture

Le 1ier Novembre  débutera le fameux Nanowrimo, ce défi lancé à tous les écrivains de romans de poser 50 000 mots sur le papier en 30 jours. L’an dernier, je profitai de cette date pour me lancer un défi un peu différent : celui d’ouvrir ce blog et de vous y parler chaque semaine de mon écriture et de ce qui la nourrit.

Mon premier article abordait le thème de la reconnaissance de soi et de la difficulté de s’affirmer en tant qu’individu dans la société. Un an après, et même si ce thème reste au coeur de mes préoccupations et de mon écriture,  c’est de la difficulté de s’affirmer en tant qu’auteur dont j’ai envie de vous parler.

Alors, est–ce important ?  — allez vous me dire. Ou bien on est auteur ou bien on ne l’est pas et puis c’est tout !

Eh bien je ne suis pas d’accord avec cette idée. Bien au contraire, je suis intimement convaincue qu’à un moment ou à un autre il faut faire un constat, avoir une certaine ambition et se déclarer auteur, pour continuer à faire grandir son écriture. 

Je suis en ce moment en train de terminer «  Écriture » de Stephen King et je dois avouer que je me retrouve énormément dans sa vision, à la fois instinctive et rigoureuse, du travail d’écrivain.

Oui, il n’est pas donné à tout le monde d’écrire. Mais une fois que l’on a accouché de façon presque fulgurante d'un premier texte, espérons-le correct, qu’est ce qui fera que l’on passera du stade de « j’écris » à celui de « je suis écrivain » ? Qu’est ce qui, finalement, nous poussera à faire notre coming out et à partager nos écrits sans ( trop) douter de la qualité de nos histoires et surtout sans nous arrêter à la première critique ?

Eh bien, à mon sens, la première chose est bien sûr le travail.

Écrire n’est pas une contrainte mais, comme Stephen King, je préfère à présent en faire une routine. Déjà pour être certaine de ne pas perdre le fil de mes idées mais aussi pour me mettre le plus souvent possible en situation de travailler un texte et de m’améliorer. La lecture fait aussi partie des devoirs-plaisir de l’écrivain : il me semble assez difficile d’avoir l’ambition de provoquer des émotions par des mots si on ne les a pas ressenties d’abord, n’est ce pas ? Le travail de correction (et je ne parle pas que des fautes mais aussi du style) que l’on peut faire sur ses livres avec un professionnel est aussi essentiel pour apprendre à améliorer son style et le rythme de ses histoires. 

Mais travailler, en tous cas dans mon cas, là n’est pas le vrai défi.
Le vrai défi, celui qui m’a poussée à aider les autres auteurs dans leur communication et qui me pousse toutes les semaines à écrire ici,  c’est celui du partage de son écriture.

«  Écrire est un boulot solitaire. Avoir quelqu’un qui croit en vous fait une sacrée différence. » nous dit Stephen King en évoquant le soutien indéfectible de son épouse. 

Et je pense que c’est sacrément vrai.

Car même si la première personne qui doit croire en son écriture, c’est évidemment l’écrivain lui-même, avoir une ou deux personnes extérieures qui vous soutiennent sans réserves est, sans nul doute, un réel moteur. Si j’en reviens  à Stephen King, il semblerait que, quel qu’ait été son âge ou sa situation, l’instinct de publication ait fait partie de sa démarche d’auteur. Envoyer un manuscrit à un éditeur ou vendre ses histoires au collège ne lui posait aucun problème.  Et heureusement ! Heureusement que les auteurs que nous adorons lire aujourd’hui ont eu à un moment le cran, la folie ou l’ambition de sortir leurs manuscrits de leurs tiroirs et de les publier ! Il faudrait toujours penser à cela lorsque l'on craint de se jeter à l'eau !

Mais pour parvenir à ce degrès de confiance, celui qui permet de partager son livre, il me semble qu’il faut relever un dernier défi : celui de la sincérité et de la confiance en ses écrits . 
En matière d’écriture, feindre c’est au mieux faire un plagiat et, au pire,  écrire un très mauvais livre. Continuer à parler  de ce qui nous  touche, de ce que l’on vit, de ce que l’on pense, au risque que cela n’entre pas dans les standards, et  l’assumer en le partageant, voilà le dernier défi de l’écrivain.

Je vais terminer cet article en laissant tomber le ‘ on ‘ — pronom menteur, comme me le disait souvent ma mère — et partager avec vous un engagement que j’ai pris avec moi-même la semaine dernière en me lançant dans la rédaction de la dernière partie de mon cinquième roman : celui de partager plus que jamais cette année ici et partout où je le pourrai mon écriture et d’être ambitieuse pour nous deux... parce que, comme dirait l'autre,  nous le valons bien :) 

Bonne semaine et bonne écriture à tous . 

24 Oct 2016

Livre Papier ou e-book : pourquoi choisir ?

Je suis intimement persuadée que, pour les animaux que nous sommes, et surtout par les temps qui courent, un objet palpable est presque indispensable à la preuve de l’existence d’une chose, à l’établissement de sa valeur… et conditionne surtout le degré d’intérêt et d’affection que l’on va pouvoir lui porter. Toute chose immatérielle se trouve, un jour ou l’autre, ramenée par l’homme à un symbole physique et tangible… et le livre ne fait bien sûr pas exception à la règle !    

J’ai, cette semaine, co-écrit un article avec l’auteur Chris Simon où nous abordions les questions du prix et de la valeur des livres, et plus particulièrement des e-book. Lors de cette discussion écrite, j’ai souligné à quel point l’objet livre était complémentaire de l’e-book, car c’est lui qui, selon moi, apporte la preuve matérielle du travail effectué sur l’œuvre.

Mais avant même d’être une preuve, je ressens personnellement l’objet livre comme une vraie prolongation de  l'écriture.
Lorsque je commence un roman, je vois déjà le titre écrit d’une façon très graphique au milieu de la couverture. Durant son écriture je collecte, au fil de l’eau et sur le web, des images, des graphismes qui m’inspireront plus tard … Et à peine mon épreuve envoyée chez ma correctrice,  c’est avec un plaisir immense que je me plonge dans mes planches d’idées et que je me lance dans des discussions créatives avec mon graphiste. Mon livre papier est un cadeau que je fais à mon écriture. Il met un point final et esthétique à mon texte. Le choix de la police, de la mise en page, du papier, l’illustration unique que je fais dessiner … tout m’appartient et tout colle avec l’histoire.  Ma vision est que chaque livre, une fois imprimé, a sa propre personnalité, unique, liée à l’auteur et à l’histoire.

Et quel plaisir de voir ensuite arriver le premier exemplaire ! De palper sa couverture, de tourner les pages et de voir le papier donner une réalité physique au travail d’écriture. Ce cap de l’impression est aussi, à mon sens, le moment où l’on se rend compte que le livre va vivre sa propre vie. En devenant un objet, il s’éloigne de son histoire initiale et de son auteur ;  il est alors prêt à aller circuler de main en main, de façon totalement indépendante,  et à créer ainsi sa propre histoire.

J’ai regardé hier une superbe émission sur Arte , où l'on parlait de la beauté des livres papier et où témoignaient d‘immenses talents tels que l’illustrateur Jon Gray ou Irma Boom, mais aussi des éditeurs et des artisans imprimeurs. Au delà de la fascination pour leur travail de création et leur savoir-faire, j’étais heureuse d’entendre que leurs discours rejoignaient tous ma conviction intime: 

Un livre, ce n’est pas qu’une histoire, c’est un ensemble de talents réunis pour en faire un objet culturel  intéressant, séduisant, original et  accessible au plus grand nombre.

Grâce à son prix et à internet, le e-book est un formidable moyen d’augmenter l’accessibilité à la lecture... Mais il ne pourra jamais prendre la place du livre objet. Car le livre papier n’est pas limité à l’histoire qu’il raconte. Il a aussi la sienne propre, vous ne croyez pas ?   

 

Pour lire l’article " Offre Eclair Kindle : tremplin vers le succès ou grande braderie ebook? " : cliquez ici 

Pour voir en replay l’émission " La sensualité des livres" :  cliquez ici 

 

17 Oct 2016

ÉCRIRE, CRÉER … ET SAVOIR S’AMUSER !

J’étais vendredi soir dernier à un concert comme je n’en n’ai pas fait depuis longtemps. Un de ces concerts où à aucun moment tu ne te demandes si tu as faim, soif ou si tu as  chaud ou si le son n’est pas un peu bof.... Tu es simplement  là, le cou tendu… Tu sautes, tu planes et quand c’est fini, tu te retrouves comme une gamine de 17 ans à hurler pour un rappel, la voix éraillée et les bras en purée…
Bon ok … j’avoue, j’ai toujours voulu être une rock star … Aveu pas très original allez vous me dire, mais je pense que c’est ce genre de rêve qui a nourri ma créativité et m’a amenée à continuer à vouloir l’exprimer coûte que coûte, en particulier au travers de l’écriture.

Quand on est jeune on a des rêves, on s’emballe pour tout, on achète une guitare en se disant qu’on va composer des chansons. On danse face à des glaces en se trouvant hyper cool. On fait des expériences capillaires improbables ! On pétrit de la glaise en se prenant pour Camille Claudel (oui, c’est du vécu) …   Alors on peut en rire, se dire que ça nous passera ou bien que c’est derrière nous - et il est  vrai que tout ce que l’on entreprend dans le domaine artistique n’est pas forcément une réussite :) - mais on peut aussi continuer à nourrir ces sensations jubilatoires et garder à vie une envie de s’exprimer, de rêver, de créer… Une envie que l’on peut mettre partout …

J’ai choisi d’illustrer mon article avec une phrase d’Albert Einstein qui résume tout à fait ce que je ressens dans les moments de créativité. Un sentiment d’excitation, d’ébullition de mon cerveau, de battements accélérés de mon cœur, de sourire irrépréhensible, de communion entre mon corps et mon esprit…  d’amusement, tout simplement !

Aujourd’hui on tend à nous faire croire qu’il faut souffrir pour ‘ y arriver ‘ que la vie doit être dure et pénible, que les rêves ne se réalisent que dans nos écrans de télé… Je pense que tout cela n’est qu’une question de point de vue. Je ne dis pas que l’on peut être sur un petit nuage en permanence mais, que je travaille pour un auteur, que je cherche une illustration pour mon site, que j’écrive, que j’aille au théâtre ou que je danse, je tends à le faire dans un esprit de découverte, d’immersion et de plaisir. Si j’ai quitté mon job il y a un an, c’est en grande partie parce que je sentais que je tuerai cette partie spontanée, curieuse et créative de moi-même en restant plus longtemps là -bas. Et si j’écris, si je lis, si je m‘immerge dans l’univers d’autres auteurs aujourd’hui, c’est pour mieux la nourrir. 

Alors petit conseil, n’ayez pas honte de vos rêves d’ado et nourrissez-lez. Si vous y croyez et y mettez l’énergie nécessaire, vous verrez à quel point la vie sera plus douce et plus excitante aussi !

Bonne semaine créative les amis :) 

PS : Je ne lâcherai pas les amateurs de rock anglais, de blues, de BeatBox et de bêtes de scènes sans leur donner le nom du groupe en question : HeyMoonshaker , les bien nommés   ;)   

10 Oct 2016

Quel prix donner à l’écriture ?

Hier, grâce aux rappels de Facebook, je suis retombée sur cette citation d’Oscar Wilde postée il y a un an:« De nos jours les gens savent le prix de tout et ne connaissent la valeur de rien ».
PRIX ET VALEUR. Deux notions qui se côtoient forcément dans un monde où l’argent est partout et que l‘on assimile souvent à tort… surtout lorsqu’il s’agit de créations artistiques.

Appliquée au monde du livre cette question a d’autant plus d’intérêt que l’on parle d’un domaine où la valeur unitaire de l’objet ne peut que rester faible (contrairement à une œuvre peinte ou sculptée par ex), sauf bien sûr si le livre devient objet de collection ! Alors effectivement, de nos jours, le livre n’est peut être pas un objet de valeur. Mais si on parle de prix, alors accordons nous à dire que cela n’est pas seulement du au marché mais aussi à l’investissement de l’éditeur et de l’auteur( surtout s’il est auto-édité). Car, sauf miracle, c’est cet investissement qui créera cette fameuse valeur qui permettra de maintenir un prix raisonnable.

Alors quelle est la VALEUR de l'écriture ?

Le PRIX d'un livre est lié à la valeur que le marché lui accorde en tant que tel mais aussi et surtout à la VALEUR que va y ajouter son diffuseur ou son créateur...  C'est elle qui permettra de justifier du prix en garantissant une certaine qualité ou une certaine originalité. Certains éditeurs ou auteurs professionnels peuvent avoir une approche très peu valorisante de leur travail et publier des livres très pauvres, tandis que des auteurs indépendants peuvent être très exigeants vis à vis d'eux même… et vice versa ! Cette donnée est  liée à la valeur que l'auteur lui même accorde à son oeuvre, à l’argent ou au temps qu’il va consacrer à l'amélioration de son écriture ou à sa mise en lumière… 
Personnellement, chaque livre que je publie me coûte le prix d’une correctrice et d’un graphiste, que je le vende bien ou pas. Parce qu’investir dans mon écriture (à hauteur de mes possibilités financières bien sûr) est pour moi une priorité, une façon de respecter l'écriture et surtout mon futur lecteur.

Alors même si la réalité économique et la nécessité de vivre doivent être prise en compte, je pense que l’auteur, surtout s’il est indépendant, doit avant tout prendre garde à la VALEUR de ce qu’il propose et à communiquer autour d’elle avec conviction afin de la transmettre. Si vous avez passé du temps sur un livre, qu’il vous habite, que vous avez pris des cours d’écriture pour vous améliorer et que vous lui avez fait une belle couverture et un beau plan de communication, alors non, vous n’aurez pas envie de le brader… et vous aurez mille arguments pour ne pas le faire ! Et si vous vous trouvez face à un lecteur ou un éditeur, vous aurez de quoi le défendre après de lui.
Si au contraire vous pensez que votre livre est une ébauche, que vous le lâchez discrètement sur le net avec une couverture bâclée et sans avoir pensé à la façon de le mettre en valeur, c’est peut être tout simplement parce qu’il n’en n’a pas à vos yeux… Alors comment voulez vous convaincre un lecteur qu’il en a une ? 

Contrairement à d’autres pays , la France ( et ses lecteurs ) considère toujours le livre comme un objet précieux. Cette donnée est parfois pénalisante lorque l'on n'est pas édité, mais elle contribue aussi au développement d'une nouvelle génération d’écrivains indépendants ou hybrides ( cad indépendants et édités), soucieux de la valeur perçue d'un livre . J'aime à penser que ce sont eux qui contribueront au maintien de la qualité et de la diversité nécéssaires à la bonne santé et au renouveau de ce marché... 

03 Oct 2016

Crowdfunding et auto-édition : jusqu’où peut-on solliciter le lecteur ?

Vous ne le savez peut être pas, mais le projet booknseries a été lancé par crowdfunding : un excellent moyen de financer des projets innovants, de fédérer autour de nouvelles idées mais aussi de leur donner de la visibilité . (ce dernier aspect ayant eu malheureusement tendance à prendre le pas sur les autres puisque l’on voit aujourd’hui des sociétés se mettre sur certaines plateformes à des seules fins de publicité ).


Le système du crowdfunding ( financement coopératif en français) , pour ceux qui ne le connaitraient pas, consiste à présenter un projet sur une plateforme en vue de le faire financer par des internautes intéressés, en contre partie de cadeaux plus ou moins importants, selon la somme donnée. L’aspect innovant du projet, ses fondateurs,  leurs motivations, les raisons de l’appel de fonds, sont à détailler - et une communication intense autour de la page du projet  doit être faite, le tout dans un temps limité bien sûr (et il vaut mieux, car une campagne de crowdfunding,  je vous assure que c’est assez épuisant !)

Alors pourquoi utiliser le crowdfunding dans le domaine de l’édition ?

Le crowdfunding a toujours été appliqué à l’édition mais il y a 2 ou 3 ans,  il concernait soit la mise en œuvre de projets visant à la promouvoir de façon innovante (applications ou sites de lecture ou de publication tels que booknseries ), soit  l’édition de «  beaux livres », couteux à l’impression unitaire ( souvent de la BD )  et  bénéficiant souvent déjà d’une grande communauté de fans prêts à soutenir l’auteur pour enfin pouvoir tenir un exemplaire entre leurs mains .(Je précise qu’à cette époque l’impression des livres à la demande émergeait seulement en France )

Seulement voilà, depuis quelques mois les campagnes de crowdfunding d'auto-édités se multiplient avec, à mon sens, quelques risques de dérives qui ne contribuent pas à la bonne image de l’auto-édition, ni du crowdfunding  d’ailleurs.   
J'ai pu en effet constater l’émergence de campagnes d’auteurs auto-édités visant à l’impression en volume de simples romans pour lesquels, je le rappelle, une impression à l’unité et à la demande du lecteur via des plateformes  telles qu’Amazon ou Lulu ou thebookedition.com sont totalement possibles. Alors pourquoi demander au lecteur de financer une impression en masse alors que ces auteurs n’ont en plus, la plupart du temps, que peu de moyens de diffusion physique ?

La première raison possible me semble évidente : faire du bruit. Je travaille dans la communication et je comprends qu’un auteur utilise cet outil pour fédérer un public. Toute campagne de communication, qu’elle vise ou non à récolter des fonds, a pour objectif d’alerter sur l’existence d’un produit .

Mais dans ce cas précis, je pense qu’à moins que la demande ne vienne du lectorat, on ne peut pas se contenter de promettre la simple impression du livre.                                                                                              .

J’ai revu lors de la soirée polar n’co une jeune auteur qui bénéficie de milliers de followers sur Wattpad et qui, faute d’argent, n’avait que 6 livres imprimés lors de sa dédicace au Salon du livre de Paris, alors qu’il y avait une queue de 30 personnes prêtes à se les arracher. Et à chaque fois qu’elle organise un événement–rencontre, c’est la même  chose. A cette auteure, je recommanderais de faire une campagne de crowdfunding. Elle sait qu’elle a des occasions et un énorme  public qui viendra acheter une version papier de son livre mais n’a pas les moyens de se payer l’impression.

Par contre, un auteur qui chercherait à se faire connaître doit à mon sens offrir davantage que la promesse de l’impression de son roman.  Une soirée rencontre, une édition limitée, la disponibilité des exemplaires imprimés dans une liste de librairies ( même courte )  ou un calendrier d’évènements durant lesquels on pourra le rencontrer et acheter le livre. Bref expliquer à quoi serviront ces impressions ! 
Il pourrait aussi tout simplement avouer qu’une partie de l’argent lui servira aussi à financer une belle couverture, une correction professionnelle  ou des outils pour parfaire le lancement de son livre à plus grande échelle .

Encore une fois de nos jours tout le monde peut acheter un livre papier à l’unité à un auteur indépendant  sans que cela ne lui coûte de l’argent. Ainsi, faire croire aux participants d’une campagne que le financement de l’impression d’un roman lui permettra d’exister en version papier et un mensonge. Et sous-entendre qu’il sera ainsi d’une certaine façon édité, un mensonge encore plus gros.

Je terminerai juste en rappelant que si la communication et le marketing sont souvent décriés c’est parce que certains les détournent et ternissent l’image d’outils qui peuvent être magiques quand ils sont utilisés de façon éthique. Utiliser le lectorat comme moteur de promotion est un chose saine et naturelle, surtout pour un auto-édité. Mais attention à ne pas jouer sur la méconnaissance du public pour promouvoir et financer des projets. C’est en tous cas de cette façon que je promeus mes livres et avec cette éthique que je pratique mon métier de conseil en communication d’auteur.

Je me doute que certains auront sûrement des objections à me soumettre :)  je serai heureuse de les lire et d’échanger avec eux …

26 Sep 2016

Merci à vous d’être curieux !

Cette semaine, vous le savez forcément si vous êtes Bordelais :), aura lieu la soirée Polarn’co organisée par votre serviteur (moi en l'occurrence) dans le restaurant Bordelais La Causerie des Chartrons.

Jeudi soir prochain à partir de 19H30, plus d’une trentaine de personnes seront là pour écouter et rencontrer deux auteurs de polars mis en vedette mais aussi, peut-être tout simplement, pour sortir de chez eux et faire connaissance avec de nouvelles têtes autour des livres et d’un verre...

Or ce matin, au delà de l’événement qui bien sûr me ravit, je regarde la liste des réservations et songe à tous les invités qui vont être là  : des amis très proches qui ont encouragé plus qu’ils ne le pensent ma vocation d’auteur ainsi que la création de mon entreprise, des amoureux du livre, rencontrés depuis un an dans le cadre des mes travaux de développement de Booknseries à Darwin, d’autres auteurs indépendants avec qui j’ai eu le plaisir de travailler ou que j’ai croisé lors de dédicaces (et dont j’espère que tous auront envie de nous parler de leurs livres lors du pitch dating prévu en fin de soirée ! ), des lecteurs et des blogueurs passionnés, découverts lors de rencontres littéraires ou tout simplement via facebook … Et puis des inconnus, sûrement passionnés et curieux eux aussi,  dont je verrai le visage pour la première fois...

En tous cas, un ensemble de personnes que la présentation dans un même lieu d’auteurs indépendants et édités, de publications en numérique et en papier, de discussions littéraires et de quizz sur le polars et les séries ne choquent pas ! :) 
Une petite foule rassemblée pour le plaisir de la rencontre et l’amour des livres lors d’une soirée que j’ai volontairement qualifiée de « littéraire et décontractée » tant je voudrais que personne ne se sente obligé d’être mis dans une case  «intello» pour avoir le droit de participer à un tel événement …

À toutes ces personnes, aux deux auteurs, Edmondo  Pires et Guy Rechenmann qui me font le plaisir de leur présence malgré la distance et de nombreuses obligations, à mes hôtes, deux restaurateurs enthousiastes, amoureux des lettres …et vraiment trop cool !  Je dis MERCI…  continuez à être curieux de la vie et des rencontres qu’elle nous offre...

Et surtout à  JEUDI !!!

PS1 : Avis aux bordelais  ! Les inscriptions au repas sont closes mais vous pouvez toujours passer de 19H30 à 21H00 à la causerie des Chartrons pour l’ITW croisée de nos deux auteurs Guy Rechenmann et Edmondo Pires

PS2 : Avis aux bordelais et aux non bordelais : Pour découvrir en épisodes et gratuitement le polar de notre serial auteur  Edmondo Pires ,présent lors de la soirée Polar n’co , il vous suffit de vous inscrire ici . 

track