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04 May 2020

Last Lap

Le dernier tour. La dernière semaine avant la reprise et toutes les interrogations qui l’accompagnent.
Personnellement j’ai beaucoup travaillé pour mon entreprise et pour mon écriture pendant cette période de confinement et je ne l’ai pas vraiment vue passer. Par contre j’ai pu, au travers de mes clients, de mes amis, des réseaux sociaux, ainsi qu’au travers de mes émotions, ressentir les différentes vagues de colère, de détresse, de doute, de joie aussi parfois, qui ont accompagné ces deux derniers mois.

Hier j’ai terminé mon huitième roman et, même s’il s’agit toujours d’un grand moment de fierté, il a aussi été accompagné de ce sentiment étrange d’avoir mis un point final à cette création (étrangement baptisée ‘ Seconde Chance ‘ depuis le démarrage de mon écriture en octobre,) au moment où allait se jouer une phase cruciale de notre avenir.
Car, au-delà de notre déconfinement, c’est bien ce que nous en ferons qui compte et ce, dès à présent.

Or il est palpable que les esprits, en cette dernière ligne droite, s’échauffent et s’embrouillent à l’idée de remonter en selle, dans un mélange d’excitation et d’appréhension. Reprendre ? Mais dans quelles conditions ? Oublier ? Avec un masque sur le visage ! Obéir aux consignes ? Oui, mais jusqu’à quand ? Et nos enfants ? Seront-ils protégés ?

J’avais envie de vous dire aujourd’hui qu’il est normal de se poser un milliard de questions, d’avoir envie d’avoir tout de suite toutes les réponses, et que tout cela nourrisse en chacun d‘entre nous des tensions et des frustrations.

Mais il faut bien comprendre que peu de réponses viendront de l’extérieur. Ce que nous a appris cette crise, c’est que ceux qui parlent le plus ne savent rien et qu’il faut, plus que jamais apprendre à s’informer, à se faire sa propre opinion, et à se faire confiance. En un mot : à se débrouiller :)

Embrasserez-vous vos collègues si vous vous sentez souffrant ? Vous empêchera-t-on de tomber amoureux à cause d’un virus ? Vous laisserez-vous vacciner sans savoir si c’est vraiment nécessaire ? Quel choix ferez-vous pour vos enfants si l’école dysfonctionne pendant encore des mois ?
Il s’agit ici de faire preuve de bon sens, de libre arbitre et de permettre à la vie de continuer à circuler et au principe de précaution de s’appliquer, sans qu’il ne se transforme en terreur.
Je ne souhaite pas faire de polémiques mais je crois que nos angoisses sont, la plupart du temps liées à un sentiment d’impuissance et à un manque d’information.

Personnellement, je ne me laisserai pas traiter comme une enfant à qui on raconte une vérité qu’elle ne peut vérifier. Je suis adulte, je suis responsable, je sais m’informer auprès de sources variées, alors, pour mon présent, comme pour mon avenir, je veux être actrice de ma vie et avancer avec un maximum de clairvoyance pour éloigner les peurs qui ne m’appartiennent pas et créer ma réalité.

Alors haut ls coeurs, respirons un bon coup et ouvrons grand les yeux et les oreilles : l’avenir nous attend et il nous appartient d’en parler ,et d'échanger à voix haute pour en faire ce que nous souhaitons.
Belle semaine les amis 

27 Apr 2020

Laisser parler le mini-moi qui est en soi.

C’était l’objet de mon tout premier article blog d’auteure, cela fera bientôt 5 ans, un article intitulé « Poupées Russes » où je parlais des différentes couches que l’on met par-dessus sa personnalité en grandissant : ces voiles de protection qui nous endurcissent et nous éloignent de nos rêves d’enfants.

Il y a un an, j’ai décidé de remettre sur mon bureau, dans le pêle-mêle où j’ai aussi celles de mes fils, deux photos de moi.

Sur la première, assise sur une couverture de jeu, je dois avoir deux ans. Sur l’autre, prise lors d’une soirée au Cap Ferret, j’en ai presque 17. Ces deux photos, je les ai mises là, non pas par nostalgie mais, tout simplement, pour ne pas m’oublier.

Chaque enfant nait avec une part d’insouciance, chaque adolescent veut croire en ses rêves.

Le temps passant, les obligations et le discours ambiant nous amènent trop souvent à nous maltraiter, à nous juger et à renoncer à ce qui nous rend vivant : le rire, la joie, la confiance, le rêve, la créativité, l’amour. Avoir devant les yeux mon mini-moi c’est me souvenir que cette fillette rigolote et cette fille rêveuse font partie de moi. C’est aussi une façon de me rappeler que je leur dois, à elles comme à moi, la douceur, le respect et les encouragements que l’on doit à tout enfant.

Ce n’est pas parce que les jeunes ont tendance à ne pas croire que nous avons été petits que nous devons, nous aussi, l’oublier, n’est ce pas ? :)

Alors lorsque je suis tentée d’être trop dure avec moi-même, je regarde cette bouille à frange et je me dis que je ne mérite pas de lui infliger cela. Lorsque j’écris, je regarde l’adolescente et je me dis qu’elle avait ça dans le cœur et qu’elle peut être fière de moi …

 

Et vous que diriez-vous à votre mini-moi ?

13 Apr 2020

Cesser de défendre le personnage principal

Dans la vie comme dans les romans, nous avons cette tendance assez instinctive qui consiste à défendre le personnage principal, souvent d’ailleurs appelé « héros ».

Le personnage que nous sommes, que nous voudrions être ou auquel nous nous assimilons dans une histoire, nourrit nos idées et nos convictions, nous mettant dans une position de justicier, prêt à défendre les méchants contre les gentils. Ceux qui ont raison contre ceux qui ont tort.

Pourtant ce combat est il vraiment juste ? 

Les idées que nous faisons nôtres ou celles, qu’en tant qu’auteur, nous attribuons à nos personnages, ne sont la propriété que d’une personne. Pourquoi alors essayer de convaincre à tout prix qu’elles sont meilleures que celles des autres, ou plus louables, ou plus légitimes ? Au risque de blesser ou de se sentir blessé.  

Comme je le disais ici la semaine dernière, ma démarche d’auteur est d’ouvrir une porte sur une autre perception de l’âme humaine : libre à ceux qu’elle dérange de ne pas la traverser et aux autres d’aller la regarder en face.

Lorsque j’écris, je m’efforce toujours de mettre en perspective les pensées de celui que je nomme mon anti-héros. De montrer, en travaillant son ambigüité et un effet miroir au travers des personnages secondaires, qu’il n’existe pas de combat objectivement juste, à l’échelle d’un être humain, et que le premier que ce dernier mène est avec lui-même et avec ses convictions. Chacun avance comme il peut, avec son passé, son éducation, ses croyances, ses peurs et nul ne saurait juger de la légitimité des pensées des autres, ni même de ses propres pensées. D’ailleurs les idées ne sont-elles pas seulement le reflet de ce que nous croyons être ?

Chercher à convaincre que le héros est quelqu’un de parfait ou de bon ou de juste, c’est à mon sens, mentir sur ce qui fait la réalité de chacun, son authenticité.

Dès lors que l’on cesse de défendre son héros, on abandonne le jugement et on laisse place à l’expression de la vérité qui est en chacun de nous, sans enjeux et sans combat. Voilà pourquoi, sans aucun regret, je ne défends pas mon personnage principal mais je le regarde évoluer.   

Belle journée à tous les amis et Joyeuses Pâques 

source image : Les archives de la RTS, 29 févr. 2016

06 Apr 2020

Chacun dans sa bulle carrée

Ce matin j’ai vu le monde en forme de bulles. Des bulles en forme de carrés, comme un tas d’écrans empilés.

J’ai vu chaque personne dans un cadre à l’image légèrement floutée et j’ai imaginé le décor de chaque bulle et de son intimité : avec son lit, son canapé, son tapis de gym, son frigo rempli pour la semaine, sa télé allumée (elle aussi pleine de têtes encadrées), son balcon trop petit ou son jardin bien taillé.
J’ai vu mes amis, mes parents, mes associés, tous « embullés ». Je suis montée plus haut, et j’ai pu voir des personnes que je croyais oubliées, croisées au boulot, à l’école ou en vacances l’été… J’ai imaginé des moments furtifs pour chacune de ces intimités confinées, réduites au minimum mais aussi peut être à l’essentiel, c’est ce que j’ai souhaité.

Et puis j’ai vu nos vies privées, s’étalant sur tous les écrans : on ne savait plus si la fiction était la réalité, les deux se confondant. Alors j’ai espéré que chacun nourrissait une vie secrète, un jardin plein de promesses, très loin d’internet.

J’ai perçu ce lien, à la fois fort et désespéré, un truc nourri par la distance et dont on se demande s’il va durer. Le monde, soudain lié par une chose plus grande que le contact humain, sûrement la peur que tout cela soit bien réel et que l’on ne puisse plus jamais se tenir par la main.

J’ai vu tout cela et puis les bulles ont éclaté. Chacun est retombé dans l’anonymat, dans l’inconnu de sa vie privée.
Alors j’ai regardé autour de moi et là j’ai vu la vérité. Le ciel était gris clair et mes pieds touchaient le plaid où je m’étais enroulée. Dans la maison il faisait bon et flottait une bonne odeur de thé. Alors j’ai respiré une grande bouffée d’air et j’ai souri en songeant aux idées qui m’avaient traversée. Au dehors comme au-dedans, la vraie vie m’attendait, alors, sans hésiter, j’ai plongé dans ma journée.

Belle journée dans la réalité les amis 

source images: Pierre Cardin’s Bubble House |1992| Antti Lovag

30 Mar 2020

Le contexte n'est qu'un prétexte

C’est avec un vieil album de Phoenix dans les oreilles ( Wolfgang Amadeus  Phoenix) , celui sur lequel j’ai d’ailleurs écrit mon premier roman, et une tasse de thé à portée de main, que je prends la plume ce matin pour vous parler du contexte. Non, rassurez-vous, pas de ce contexte là… du contexte en général, de celui qui nous donne tous les prétextes pour agir.

C’est mon amie (et accessoirement auteure de talent :) Brigitte Hue Pillette qui m’a soufflé le titre de cet article en intervenant sur celui de la semaine passée.

Oui, dans la vie comme dans la fiction, le contexte n’est qu’un prétexte.

L’homme ne change pas fondamentalement face à de nouvelles circonstances, il est simplement bousculé, se retrouvant soudain alors face à lui-même, à ses réflexes, à ses désirs, à ses peurs les plus intimes…  Plus les circonstances seront perturbantes, plus la réaction, sera, bien sûr, caricaturale ! C’est ainsi que nous autres, auteurs, amenons un homme frustré à commettre un crime pour cacher sa médiocrité, ou un autre à quitter son foyer du jour au lendemain pour suivre une inconnue qui aura réveillé un amour éteint… Ou encore un autre, aux apparences paisibles, à se révéler être un tyran dès qu’il se retrouve au pouvoir…  Ou bien encore celui-ci, à se découvrir en héros alors qu’il se pensait individualiste…  

Que ce soit dans la Fiction ou la Réalité, le contexte n’est pas ce qui change les comportements des hommes. Il ne fait que les révéler, en leur donnant un petit coup de pouce. Mais il n’existe nulle part de règle préétablie selon laquelle un évènement va nous rendre meilleur ou plus mauvais. Certains s’aigrissent là où d’autres sont résilients, et cela, personne ne peut le savoir à l’avance. Mauvais timing ou nature profonde, Darth Vador n'est pas devenu  gentil en voyant les autres souffrir, il ne l'est devenu que lorqu'il a été prêt. 

Les addictions en sont un bon exemple : je me souviens de périodes difficiles durant lesquelles j’ai arrêté de fumer et d’autres où j’ai recommencé. Pourtant le déclencheur était le même, j’ai seulement saisi l’occasion de faire ce que j’avais envie de faire à ce moment là !

Alors voilà, et même si, vous l’avez compris, cet article était aussi un prétexte pour vous parler de ce que nous pouvons ressentir en ce moment, je crois qu’il ne faut pas nous juger trop durement face à nos comportements, mais être conscients qu’ils ne sont que le reflet de nous-mêmes à un moment M et de ce que nous voulons faire de nos vies, quel que soit le contexte…

Bonne semaine les amis et prenez soin de vous :) 

PS : Chris Simon , l'image trouvée sur https://bouzou.wordpress.com/ est pour toi :) 

23 Mar 2020

Seule face à l’écriture

Suite aux annonces faites entre le 12 et 17 Mars dernier, j’ai ressenti, vis-à-vis de mon écriture un sentiment étrange et très désagréable : celui de la futilité. Face à une réalité dépassant la fiction, je me suis sentie illégitime, ridicule dans ma démarche d’écrivain. Mes romans s’inspirent beaucoup de la société contemporaine et de ses crises sociétales, collectives ou individuelles : comment, dès lors, pouvais-je prétendre écrire sans parler de celle qui nous percute de plein fouet ? Ainsi, durant le week-end et la semaine qui a suivi, me suis-je trouvée mentalement bloquée, et en profond questionnement sur les raisons d’être de ma carrière d’auteure ainsi que des suites à lui donner.

Pourquoi est-ce que j’écris ?

J’ai bien sûr souvent répondu à cette question, ici ou en interview : pour libérer mes émotions, pour parler du monde qui m’entoure, pour comprendre la psychologie humaine… Autant de raisons qui auraient dû me pousser à me jeter sur mon clavier et à écrire ! Et pourtant, j’en étais incapable. Alors j’ai décidé, comme à chaque fois que je me crois face à un mur, de laisser passer quelques jours, de me laisser digérer ce sentiment confus qui étreignait mon corps et mon cerveau. L’auteur, dans sa phase d’écriture, est seul face à sa page blanche. Jusqu’ici, cela me paraissait être une simple évidence. La semaine dernière, cela m’est apparu comme une responsabilité. Celle de réaffirmer la place que je souhaitais donner à mon écriture.

Et puis, au fil des jours, une idée a surgi, celle selon laquelle j’étais en train de me juger et de me figer dans ma créativité, à cause de mes croyances. Celle selon laquelle l’art, en temps de guerre, deviendrait un acte égoïste et superficiel face aux besoins de première nécessité et au malheur du monde. Celle selon laquelle il faudrait faire quelque chose d’important ou ne rien faire du tout. Et si mon écriture était une chose importante ? Toute la journée, je répète à mes enfants qu’il est nécessaire de cultiver sa créativité pour bien grandir et s’épanouir, même si cela se fait au travers d'actes, a priori, sans importance. Garder son cerveau agile, vivant et apte à inventer et imaginer de nouvelles choses, non pas pour fuir la réalité, mais pour se sentir vivant, capable de réagir et de réfléchir, en toutes circonstances.

Alors cela m’a semblé évident. J’allai écrire à nouveau. Pas pour changer le monde, ou pour marquer de mes livres la littérature française, mais pour me sentir vivante et pour nourrir du mouvement de la créativité un monde où tout semble figé.  
Samedi, j’ai repris mes notes et planifié mes prochains chapitres. Dimanche, je me suis installée au soleil, sous les arbres de mon jardin, de la musique classique dans les oreilles, et j’ai écrit 2000 mots, sans souffrir, sans douter. Simplement pour le plaisir du geste et des sensation retrouvées.

Une petite bataille contre l’inertie qui, comme tous les états, ne durera pas… Et un encouragement, je l’espère, à l’attention de tous ceux qui doutent...

Bonne semaine les amis. prenez-soin de vous .   

17 Mar 2020

Que dire de plus ?

Il semblerait que tout ait déjà été dit, écrit sur le sujet. Cris de colères, cris de peur, insurrections, jugements, moqueries, paroles rassurantes, insultes, fake news, real news...
Voilà pourquoi je n’ai pas écrit hier, comme je le fais tous les lundis. Ne souhaitant pas commenter une actualité qui ne l’est que trop, ni faire comme si tout était « business as usual ».
Je crois que si la parole libère, le silence permet tout autant de poser les choses et de faire face à ses questionnements et à ses peurs.

Le changement nécessite un peu d’introspection.

Personnellement, je profite de cette crise pour poser ma crainte de manquer, mes doutes sur l’avenir, mes colères face à la bêtise humaine et me tourner vers de nouveaux espoirs, ceux d’un changement profond et d’une capacité de l’homme à vivre et à travailler de façon plus raisonnable, essentielle.
Dans un silence qui, passés les premiers jours de panique, ne tardera pas à s’imposer à tous, j’espère, comme au lendemain d’une tempête de neige, que chacun saura profiter de ce nouveau paysage, de ce calme qui nourrit et permet de préparer tranquillement les plus beaux projets.

Je vous envoie à tous plein de bonnes ondes pour que vous puissiez vivre cette étape le plus sagement et paisiblement possible...

09 Mar 2020

Trouver le temps de lire

J’entends souvent les gens autour de moi me dire qu’ils n’ont pas le temps de lire…

Pas le temps… L’argument le plus utilisé dans notre société moderne qui, pourtant, fait tout pour nous en faire gagner.

Trop de boulot, trop de fatigue, trop de « choses à faire » le week-end … Bref tout passe avant ce qui nous ferait peut-être « perdre notre temps » mais qui, accessoirement, nous donnerait l’occasion de nous poser un instant, autrement que pour dormir.  

À notre décharge, il semblerait que nous, européens « du Nord » (et tous ceux qui ont adopté notre mode de vie) ayons une vision monochrone, envisageant le temps comme une ligne organisée autour de tâches, d’horaires et de priorités à respecter, de préférence d’ordre professionnel. Les sociétés « du Sud », au contraire, auraient une vision polychrone, impliquant que le temps n’est jamais perdu, car beaucoup moins organisé. Les affaires personnelles et professionnelles se mêlent au cœur du même emploi du temps, créant cet agacement bien connu de l’homme du Nord, habitué à cloisonner pour plus d’efficacité.

À cela s’ajoutent les différences de grammaires et la vision créée par les nombreuses conjugaisons de temps propres à certaines langues, telles que le français, mais totalement absentes d’autres langues, telles que le mandarin.

Bref, nous, européens du Nord, avons tout un tas d’excuses culturelles et biens réelles pour ne pas prendre le temps de lire. Pourtant, si vous m’avez lue jusqu’ici, c’est que vous avez pris, au milieu de votre journée, cinq minutes pour découvrir un sujet, réfléchir, vous détendre…

Alors oui, lire, ce n’est pas être immédiatement productif par rapport à sa « to do list », ni poser son cerveau devant un programme TV, mais, justement, n’est-ce pas pour cela que cela reste une activité unique ?

À l’heure où les évènements extérieurs semblent nous intimer de ralentir notre rythme de vie et où la raison nous recommande de vivre le temps présent plutôt que de se projeter dans des scenarios catastrophes, la lecture me semble être une bonne activité à remettre au cœur de notre emploi du temps. Et pour ceux qui douteraient encore, je vous recommande de cliquer sur ce lien et de lire cet article (encore un peu de lecture :) qui nous parle des bienfaits de la lecture sur notre capacité à comprendre les autres et à mieux vivre en société, un bénéfice qui ne me semble pas superflu, surtout par les temps qui courent ;)

Bonne semaine les amis, pensez  à prendre un peu de temps pour vous... et pour lire !  

 

02 Mar 2020

Chacun chez soi et Pas de Livre Paris cette Année

Chacun chez soi et Pas de Livre Paris cette Année

Je le redoutais depuis l’annulation de divers Salons et l’annonce du blocage d’évènements regroupant plus de 5000 personnes mais ça y est, la nouvelle est tombée ce matin : Livre Paris 2020 est annulé.

Au-delà de la déception, double, car cette date était, aussi l’occasion d’aller rendre visite à ma famille du Nord, j’ai envie aujourd’hui de vous parler du paradoxe que m’évoquent les évènements de ce début d’année 2020, évènements qui, à mon avis, marqueront un tournant dans le changement de paradigme auquel nous faisons face depuis quelques temps et qui renvoie notre société à une certaine schizophrénie. Ainsi, les informations contradictoires, voire absurdes, se suivent et se ressemblent sur nos écrans…

 

Un candidat nu sur une vidéo privée faisant la une depuis des jours, comme s’il s’agissait de la plus grosse actualité du moment. Un cinéaste le même jour, à la fois conspué et récompensé. De nouvelles destinations pour voyager à l’autre bout du monde pour 30 euros mais une économie entière bloquée dès lors que l’on ramène un virus dans ses bagages. Des défilés de mardis gras en mode film d’horreur, où des nazis rigolards marchent au pas au nom de la liberté d’expression… Et je ne cite là qu’un morceau infime de l’actualité de la semaine passée.

Je ressens, partout, ce déchirement, cette difficulté extrême face à l’adaptation nécessaire.  Je ressens cette peur, cette maladie face au changement et à l’inconnu qui fait prendre aux hommes des décisions folles et extrêmes. Ces fermetures d’esprit, ces individualismes exacerbés, en même temps que ce besoin de liberté forcenée, invoquée lors de toutes les fins du monde, comme une dernière volonté.

Je le dis souvent, chez de nombreux êtres humains, l’instinct de survie a disparu. Et pourtant, nous sommes capables des plus grandes choses. Ce n’est pas, je pense, en nous regardant le nombril, en cherchant des coupables, ou en prenant des assurances que nous trouverons notre nouveau chemin mais bien en regardant autour de nous, en cherchant des solutions et en prenant des risques. Il est un fait avéré que la perception que nous avons du monde crée notre réalité. Alors en ces temps difficiles, je souhaite que nous partagions tous un regard optimiste, tourné vers ce que nous souhaitons construire plutôt que vers ce que nous redoutons. Cela n’est pas facile mais, rappelons-nous que ce qui rend fou, ce n’est pas l’épreuve, c’est le manque de sens.

Bonne semaine à tous les amis ! n'oubliez pas de donner du sens à votre vie 

24 Feb 2020

Talent vs Spoiler

Ce week-end, j’ai volé dans la chambre de mon fils ainé un classique qu’il avait étudié pour le BAC, « Bel ami » de Maupassant, et me suis aperçue, même si j’en connaissais l’histoire, que je ne l’avais jamais lu. Pourtant, en le prenant dans sa bibliothèque, je ne m’étais pas attardée sur cette question car je savais que, quoi qu’il arrive, je passerais un bon moment.  Lorsque j’ai partagé cette anecdote avec mon fils hier soir, il a relevé, à juste titre, qu’un bon livre n’avait pas à craindre d’être « spoilé » et pouvait effectivement être lu et relu, ce qui lui conférait une forme de supériorité et de pérennité, comparé aux histoires que l’on ne feuillette que pour en connaitre la fin.   

C’est bien vrai, me suis-je dit. À l’heure d’internet, tout se consomme et se jette dans la seconde, le job des journalistes est devenu de donner l’info en premier et le spoiler a pris toute la place, à la fois fascinant et menaçant, et souvent au détriment du plaisir de la découverte. Car au fond, quelle importance le dénouement a t-il par rapport au récit ? En tant qu’auteure et amatrice de suspense, vous devez penser que je suis particulièrement attachée à la chute et, par conséquent, sensible aux spoilers, et pourtant ce n’est pas le cas. En tous cas, pas de façon maladive. Comme le disait Oscar Wilde « Ce suspense est insoutenable, pourvu qu’il dure ! » Eh bien voilà comment je vois le suspense, comme une ambiance qui donne envie de rester là et de poursuivre une aventure indéfiniment. Je relis régulièrement Mr Ripley de Patricia Highsmith et, vous le croirez ou non, j’ai toujours la même appréhension et le même serrement au cœur alors que j’en connais parfaitement la fin. Il en est de même de certains films, comme le fameux « Match Point » de Woody Allen, que je pourrais regarder des dizaines de fois sans me lasser de voir son héros tomber dans la folie meurtrière.  

Bien sûr, j’aime aussi être surprise, écrire des fins inattendues pour mes romans ; les lecteurs qui racontent la fin des histoires dans leurs chroniques ne font pas preuve d’une grande intelligence, ni de gentillesse pour les autres d’ailleurs… Mais si le suspense est dans le dénouement de mes histoires, il est aussi dans le parcours intime de mes personnages. S’il n’y avait aucun intérêt à prendre le temps de les connaitre, alors l’intrigue serait, elle aussi, sans intérêt.

La lecture, encore plus que la vidéo, est immersive, relaxante. Elle nous fait acteur d’une œuvre en faisant travailler notre intelligence, notre réflexion et notre imaginaire. C’est bien parce que cette experience là est unique et personnelle qu'elle ne pourra jamais être spoilée.  

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